Les caprices de Marianne - Acte I, scène 1 - Marivaux

ACTE I ; SCENE I

I) stratégie argumentative d’octave

1. Une tirade ; plaidoyer pour l’amour

• « Amour » → Jamais nommé car il est appelé comme « un mal » ; « cruel » ; MAIS est en même temps un bien : « se chérit » ; plus doux que l’ambroisie » ; « fond le cœur le plus dur » ; « perle » ; « parfum » ; « rose » ; « chanson » ; « miel » ; « jardin ».

➔ Opposition significative de l’amour

• De nombreux procédés rhétoriques mettent en valeur octave :

• Anaphore : « le plus cruel de tous, car c’est un mal… »
• Métaphore : (lignes 4 à 9)
• Comparaison : « plus doux que… » ; « comme la perle de… » ; « comme une abeille… »

• Des effets de rythme : phrases longues, effets de parallélisme, rythme binaire, rythme ternaire.
• Des effets de sonorité :

• Allitération en « f » : « parfum » ; « refrain » ; « souffrance »…
• Allitération en « an » : « chanson » ; « souffrance » ; « dans » ; « entoure »…
• Des échos : « miel » ; « abeille » …

• Pas de ponctuations fortes : Octave est exalté

➔Cette tirade est un poème en prose sur l’amour

1. Répliques persuasives et convaincantes

• Réplique 2 d’octave : Pleine de poésie -> Il ne nomme pas l’amour car il ne le connait pas et ne l’éprouve pas : Il n’en est lui-même pas digne.
• Réplique 5 : éloge de Coelio -> adj. : « beau » : « jeune » ; « noble »… = Qualités objectives
• Réplique 6 : Questions oratoires -> Marianne ne peux pas ignorer la cour de coelio.
• Répliques suivantes :

• Carpe diem (« quel Age avez-vous Marianne ? »)
• Arguments évidents pour décrire le mari, Marianne est obligé d’en convenir (« ni coelio ») -> « qu’un pédant de village »

                        ➔Les répliques son spirituels, octave retourne à chaque fois les questions ou affirmations de Marianne (rep. 3 ; 4 ; 6 ; 7 ; 9 et 11).

• Beaucoup de Marivaudage de la part de Marianne

                       ➔Octave = excellent interprète pour faire fléchir Marianne

1. Dernière réplique

Octave se retrouve seul donc il n’y a pas de stratégie argumentative MAIS l’appréciation d’un connaisseur puisque, en effet,  octave multiplie les conquêtes amoureuses

II) Marianne

       A. Sa réponse a Octave

• Réponse négative : de nombreux arguments :

• Elle ne connait pas l’amour (rep. 1 ; 2 ; 3 et 4)
• Elle ne connait pas Coelio (rep. 1 et 4)
• Elle n’a rien fait pour le rendre amoureux (rep.6)
• Elle ne peut pas empêcher les sérénades (rep. 7)
• Elle aime son mari (rep. 9 et 11)
• Elle n’aime pas Coelio (rep. 10)
• Elle n’a pas à écouter octave (dernière rep.)

➔ Marianne n’est pas démunie

• Beaucoup de Marivaudage : Naïveté de Marianne, arguments très ambiguës

       B. Le marivaudage

• Marianne sait qu’octave parle d’amour mais c’est un « dragon de vertu » qu’elle joue donc elle montre le contraire de ce qu’elle sait. Mais aussi par pur « caprice »→ elle prend plaisir à cette déclaration flatteuse + coquetteries (rep. 3) = elle veut entendre octave dire le mot, c’est de la provocation.
• Marianne sait qui est Coelio donc pas de marivaudage, il ne l’intéresse pas. Elle tend à évacuer coelio de la conversation (désinvolture -> rep. 6 et 7 ; négation -> rep. 4 et 10 ; indifférence -> rep.5)
• Elle s’agace vers la fin à cause de l’insistance d’octave a lui parler de coelio + blessée par octave sur la généralité des femmes (rep. 8)

➔Fin de la conversation : elle semble l’emporter puisqu’elle a le dernier mot mais c’est elle qui sort donc elle se retrouve à demi-vaincue

Octave a peut-être une chance car Marianne ne connait rien de l’amour bien qu’elle soit mariée. L’entendre parler d’amour l’intéresse, elle souhaite offrir l’image de la vertu.

CONCLUSION : Cette scène possède plusieurs intérêts

1) point de vue de la progression de l’intrigue : octave a peut-être une chance.

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