Lecture linéaire la tirade d'Oreste / Acte V Scène 4
Commentaire d'oeuvre : Lecture linéaire la tirade d'Oreste / Acte V Scène 4. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar nono_breynaert • 19 Avril 2022 • Commentaire d'oeuvre • 884 Mots (4 Pages) • 3 714 Vues
Tirade d’Oreste Acte V Scène 4
La tragédie, courant théâtral mettant en scène des personnages en proie à des dilemmes entre passion, devoir, honneur et finissant dans la mort, inspire des auteurs comme Racine. Andromaque est une tragédie écrite en 1667, par Racine. Ce passage est la tirade d’Oreste, après qu’il avoir suivi les instructions d'Hermione, il tue Pyrrhus. Mais au lieu de recevoir sa "récompense" et d'épouser Hermione comme il était convenu, celle-ci l'insulte et le révère comme un vulgaire laquais. En quoi la souffrance d’Oreste le mènera-t-il à un destin tragique ? Afin d’y répondre nous regarderons l’effort du personnage à ne pas couper tout lien avec la raison, face à la menace de la folie.
La tirade commence par une succession de six questions rhétoriques montrant l’incompréhension du personnage face aux récents évènements. Le texte montre la perte des sens d’Oreste ; avec tout d’abord la perte de la vue « Que vois-je ? » (v.1), puis la perte de l’ouïe « que viens-je d’entendre ? » (v.1). Cela montre incrédulité du personnage et le début de la folie. Il se place au centre de l’action, comme nous le montre l’omniprésence des « je », afin de montrer sa peine, qu’il compare à des coups de poignard, comme nous l’illustre l’allitération en [k] au vers 2. Les termes qu’il emploi pour se désigner « traitre », « assassin » (v.3) à la condition qu’il écoute Hermione, est un réquisitoire contre Hermione et une auto-plaidoirie, signe qu’il est blessé et qu’il se place comme victime. La question « et suis-je Oreste enfin ? » montre qui est perdu et qu’il ne sait pas qu’il est face à Pyrrhus (présent grâce à l’opposition faite avec la coupure à l’hémistiche). Tout ceci nous dépeint un Oreste incrédule et abasourdi.
Oreste se remémore ensuite tout ce qu’il a fait pour Hermione. Le chiasme « J’étouffe en mon cœur la raison qui m’éclaire » (v.5) montre sa lucidité face à ses terribles actes, qu’il qualifie lui-même de crimes, ceci est illustré avec la gradation « j’étouffe, j’assassine, je viole » présente au début des vers 5,6,7. Cela renforce l’horreur de ce qu’il a fait. Le vers 6 « j’assassine à regret un roi que je vénère nous montre qu’il éprouve des regrets face à ce qu’il a fait car il est incohérent dans ses propos. Dans ce même vers la présence de l’allitération en [r], montre sa colère envers Hermione et envers lui-même. Cela permet au lecteur de bien comprendre qu’Oreste à fait tout cela pour Hermione et qu’il regrette amèrement son geste. De plus l’allitération en [s] qui apparait par la suite montre son agacement, face à la réalité, il s’est fait avoir par Hermione. L’anaphore et la répétition de « ceux » vers 8 et 9, a pour but de montrer le nombre de droits qu’il a transgressés et donc la gravité de sa faute. Cette gravité est accentuée par la gradation « parricide, assassin, sacrilège » (v.10) et par la présence des dieux « autels » (v.9) et « sacrilège » (v.10), ce qui rend la faute d’autant plus inexcusable. L’auteur fait cela dans le but d’horrifier le lecteur. Pour finir la personnification « fureur l’assiège » (v.9) montre qu’il ne domine plus, c’est la fatalité. Tout cela a pour but de montrer la prise de conscience d’Oreste, et la souffrance psychologique qu’il éprouve face à ce qu’il a fait.
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