Lecture linéaire de "Vénus anadyomène" de Rimbaud
Fiche de lecture : Lecture linéaire de "Vénus anadyomène" de Rimbaud. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar NP03 • 16 Décembre 2020 • Fiche de lecture • 738 Mots (3 Pages) • 37 787 Vues
Lecture linéaire sur «Vénus anadyomène»
Français page 266
Le poème «Vénus anadyomène» est un sonnet qui se trouve dans le recueil Cahiers de Douai, écrit par Arthur Rimbaud en 1870. Rimbaud commença la poésie assez jeune, aux alentours de 16 ans. Il est influencé par plusieurs mouvements et auteurs comme Baudelaire ou Paul Verlaine.
Titre: «Vénus anadyomène»
Vénus: déesse de l’amour et de la beauté.
Anadyomène: surgit des eaux
Œuvre parallèle: la naissance de Vénus par Botticelli.
La déesse Vénus est un symbole du lyrisme. Et son mythe est revisité dans ce poème.
Contre-blason: Jeu poétique pour contrer l’esthétique du blason. Ce ne sera pas l’éloge mais au contraire on va choisir un élément du corps qu’on ne remarque jamais.
I. Premier quatrain
Au vers 1, il y a une comparaison avec le mot «cercueil» qui fait référence à une baignoire. Cette baignoire est faite avec du fer blanc, matériau le moins cher et le plus ordinaire. Pour les rendre plus esthétiques, les gens de l’époque peignant les baignoires en vert. Dans ce poème, Vénus est parodiée puisqu’elle est dans une baignoire, tandis que celle de Botticelli se trouve dans un coquillage. De plus, elle est représentée avec des cheveux très longs et blond.
Alors que dans le vers 2, elle est brune et sa chevelure est artificielle avec les adjectifs qualificatifs «cheveux bruns» et «pommadés». Rimbaud donne une description repoussante de la déesse. Il n’y a ni sensualité, ni évocation de la beauté.
On retrouve l’idée de la baignoire au vers 3, ainsi que deux autres adjectifs, «lente et bête» qualifiant la Vénus. Le rapprochement à la rime «tête», «bête» désacralise la femme et l’animalise.
Ensuite, au vers 4, le poète emploie un lexique anatomique voire médical comme «déficits» ou bien «ravaudés» qui n’est un lexique adapté pour de la poésie.
II. Deuxième quatrain
Au vers 5 et 6, nous retrouvons le lexique anatomique et médical mais également des hyperboles, «col gras et gris» et «larges omoplates». Avec aussi, le verbe «saillent», Rimbaud souligne sa laideur et accentue son animalisation. De plus, on retrouve une mise en mouvement disgracieux et pesant, avec les deux verbes «rentre» et «ressort». Son corps flotte et se laisse porter par l’eau.
Au vers 7, le poète met en évidence la disgrâce de la Vénus avec le terme «graisse» et «peau paraît en feuilles plates».
Enfin, au huitième vers, le verbe «semblent» renvoie à la vue, pour que le lecteur puisse imaginer la laideur et l’horreur.
III. Premier tercet
Au vers 9, le terme «échine» renvoie une fois de plus au lexique anatomique et médical et l’adjectif «rouge» au sang. On remarque aussi l’évocation du goût et de l’odorat «tout sent un goût»qui fait référence à la théorie des correspondances. Les sens s’unissent et se rapprochent pour développer la laideur et l’horreur. Et Rimbaud intègre la synesthésie baudelairienne.
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