Lecture linéaire Thérèse Raquin
Commentaire de texte : Lecture linéaire Thérèse Raquin. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Matthieu Fabre • 4 Janvier 2020 • Commentaire de texte • 1 307 Mots (6 Pages) • 5 458 Vues
Lecture linéaire
« Thérèse Raquin », Extrait du Chapitre XXII Émile ZOLA (1867)
Émile ZOLA est aujourd’hui l’un des écrivain français les plus connu. Il a créé un mouvement littéraire appelé le naturalisme. Ce mouvement consiste à décrire la réalité de façon très exacte, presque scientifique. Il s’est inspiré du peintre Paul Cézanne avec qui il a été ami depuis leur enfance à Aix en Provence. Émile Zola a écrit plus particulièrement des romans, nous pouvons citer «Germinal», «L’Assommoir» et bien évidemment «Thérèse Raquin». Ce dernier est le troisième roman de l’écrivain, publié en 1867, dont est tiré cet extrait du Chapitre 22. Ce passage décrit les nuits de Laurent et Thérèse depuis qu’ils vivent ensemble. Thérèse avait épousé Camille mais elle a laissé son amant, Laurent, le noyer lors d’une promenade sur la Seine.
(Lecture de l’extrait)
En quoi cet extrait, qui présente déjà les caractéristiques du naturalisme, montre comment Zola nous fait ressentir la peur des protagonistes de son roman après avoir effectué un acte irréparable.
Pour répondre à cette question, nous allons analyser de manière linéaire cet extrait. Dans un premier temps en décrivant les moyens qu’utilise l’auteur pour expliquer ce qui ne permet pas aux amants de se retrouver.
Puis dans un second temps de quelle manière l’écrivain nous montre comment les meurtriers tombent peu à peu dans la folie.
Dès la première phrase de ce paragraphe nous avons la présence du passé simple avec différentes actions qui s’enchaînent : «écrasa», «décidèrent». Nous voyons aussi à quel point l’événement «ils se décidèrent, un soir ,à se coucher sur le lit» est un événement extraordinaire puisque il insinue que cela ne s’était encore jamais produit depuis la mort de Camille, le défunt mari de Thérèse.
La présence de juxtaposition en complément du passé simple dans la seconde phrase, permet d’accélérer l’action, le mouvement. Les vêtements servent aux deux amants de protection pour ne pas qu’ils puissent se toucher ou avoir le moindre contact : «se jetèrent tout vêtu sur le couvre pied». Leur position dans le lit «sur le couvre pied» prouve également qu’ils veulent éviter par tous les moyens de se toucher :«craignant que leur peau ne vint à se toucher». Zola utilise le subjonctif imparfait du verbe venir «vint» .
Au tout début de la troisième phrase «il leur semblait» est un modalisateur qui sert à diminuer l’aspect véritable, dans les faits, les deux amants sont complètement terroriser et ne se remettent absolument pas du geste qui a été commis.
Le passé antérieur «eurent sommeil», dans la phrase suivante, marque l’antériorité des deux nuits précédentes. Nous retrouvons dans cette phrase le passé simple qui permet à l’auteur d’insister sur la peur de Thérèse et Laurent, les amants maudits. Dans cette quatrièmement phrase, Émile Zola utilise l’infinitif «couler» à la place de «glisser» : «couler entre les draps» comme pour nous rappeler que les deux amants ont noyé Camille dans la Seine. Ils retirent leurs vêtements avec une grande appréhension : «...ils se hasardèrent à quitter leurs vêtements...» ; avant de rentrer dans leurs draps qui leur sert de nouveau bouclier afin d’éviter tout échange physique.
Dans la phrase suivante l’utilisation d’une opposition entre l’envie de se rapprocher et l’impossibilité qu’ils se touchent accentue le sentiment que l’acte commis les rapproche et les éloigne à la fois. L’infinitif «précaution pour ne point se heurter» qui est utilisé, n’est en aucun cas une exagération, pour nos deux personnages, le moindre contact, même attentionné, serait ressenti par chacun d’eux comme une agression.
A la fin de ce premier paragraphe l’utilisation par l’auteur de l’imparfait transforme ce moment difficile du coucher en rituel, en habitude, pour nos deux amants. L’utilisation ponctuelle du subjonctif plus-que-parfait «fût étendu» nous montre l’hésitation de Laurent à se rapprocher de Thérèse.
Au début du paragraphe nous avons pu remarquer l’emploi régulier du «ils» a
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