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Lecture linéaire "Les Fausses Confidences"

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Par   •  19 Mai 2021  •  Commentaire de texte  •  1 632 Mots (7 Pages)  •  1 817 Vues

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Français : lecture linéaire

Les Fausses Confidences, Marivaux 1737

Acte I, scène 2 (extrait)

Issu d’une famille de nobles, Marivaux devient écrivain, dramaturge,  romancier et  journaliste du XVIIIe siècle. Il est né le 8 février 1688 à Paris, et est mort le 12 février 1763 dans cette même ville. Sa première œuvre, datant de 1712, se nomme « Le Père prudent et équitable ».

Les Fausses Confidences, est une comédie en trois actes, en prose, écrite par Marivaux. Elle rencontre  un franc succès lors de sa première représentation le 16 mars 1787 par les comédiens italiens.   Marivaux n’est rattaché à aucun mouvement littéraire particulier. Cette œuvre s’attache aux thèmes de l’amour, du jeu de séduction, de l’argent, de la ruse et des stratagèmes. L’extrait de cette œuvre étant le sujet d’étude, se situe dans l’acte I. Dans l’acte I, nous rencontrons huit personnages parmi lesquels se trouvent les quatre personnages principaux : Dorante, Dubois, Marton et Araminte. Mais, plus précisément, l’extrait auquel nous allons nous intéresser fait partie de l’acte I, scène 2.

Comment Marivaux ménage-t-il l’exposition dans cet extrait ?

Plan :

  • Lien entre Araminte et  Dorante (ligne 1 à ligne 3)
  • Dorante incertain face à Dubois, un valet qui prend les choses en main (ligne 4 à ligne 16)
  • Le portrait de Dubois, sûr de lui (ligne 17 à ligne 24)

LECTURE :

DORANTE. - Cette femme-ci a un rang dans le monde ; elle est liée avec tout ce qu'il y a de mieux, veuve d'un mari qui avait une grande charge dans les finances, et tu crois qu'elle fera quelque attention à moi, que je l'épouserai, moi qui ne suis rien, moi qui n'ai point de bien ?

        

DUBOIS. - Point de bien ! Votre bonne mine est un Pérou ! Tournez-vous un peu, que je vous considère encore ; allons, Monsieur, vous vous moquez, il n'y a point de plus grand seigneur que vous à Paris : voilà une taille qui vaut toutes les dignités possibles, et notre affaire est infaillible, absolument infaillible ; il me semble que je vous vois déjà en déshabillé dans l'appartement de Madame.

DORANTE. - Quelle chimère !

        

DUBOIS. - Oui, je le soutiens. Vous êtes actuellement dans votre salle et vos équipages sont sous la remise.

        

DORANTE. - Elle a plus de cinquante mille livres de rente, Dubois.

        

DUBOIS. - Ah ! Vous en avez bien soixante pour le moins.

        

DORANTE. - Et tu me dis qu'elle est extrêmement raisonnable ?

        

DUBOIS. - Tant mieux pour vous, et tant pis pour elle. Si vous lui plaisez, elle en sera si honteuse, elle se débattra tant, elle deviendra si faible, qu'elle ne pourra se soutenir qu'en épousant ; vous m'en direz des nouvelles. Vous l'avez vue et vous l'aimez ?

        

DORANTE. - Je l'aime avec passion, et c'est ce qui fait que je tremble

                

DUBOIS. - Oh ! Vous m'impatientez avec vos terreurs : eh que diantre ! Un peu de confiance ; vous réussirez, vous dis-je. Je m'en charge, je le veux, je l'ai mis là ; nous sommes convenus de toutes nos actions ; toutes nos mesures sont prises ; je connais l'humeur de ma maîtresse, je sais votre mérite, je sais mes talents, je vous conduis, et on vous aimera, toute raisonnable qu'on est ; on vous épousera, toute fière qu'on est, et on vous enrichira, tout ruiné que vous êtes, entendez-vous ? Fierté, raison et richesse, il faudra que tout se rende. Quand l'amour parle, il est le maître, et il parlera : adieu ; je vous quitte ; j'entends quelqu'un, c'est peut-être Monsieur Remy ; nous voilà embarqués poursuivons. Il fait quelques pas, et revient. À propos, tâchez que Marton prenne un peu de goût pour vous. L'amour et moi nous ferons le reste.

Lien entre Araminte et Dorante : l. 1 à l. 3 : L’acte I, scène 2, est ce que l’on pourrait appeler la véritable scène d’exposition, car c’est dans cette scène que l’on commence réellement à en apprendre sur les personnages. Dans cette première partie, lignes 1 et 2, « Cette femme-ci a un rang dans le monde […] une grande charge dans les finances » nous pouvons constater que Marivaux dresse le portrait d’Araminte. Juste après, ligne 2 à 3, « et tu crois qu’elle fera quelque attention à moi […] moi qui n’ai point de bien ? »,  l’auteur montre cette fois-ci le portrait confus de Dorante ainsi que son incapacité à imaginer qu’une personne comme lui puisse être avec une personne comme elle.  Ligne 1, nous pouvons relever une hyperbole : « tout ce qu’il y a de mieux ». Ici, on insiste sur le fait qu’Araminte est extraordinaire. Enfin, ligne 3,  nous avons une anaphore : « moi qui ne suis rien, moi qui n’ai point de bien ? ». Il est également utile de relever la négation présente à l’intérieure de cette anaphore : « ne suis rien », « qui n’ai point ».  Ne…point, montre une négation restrictive.

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