Lecture analytique de Bel-Ami, incipit
Commentaire de texte : Lecture analytique de Bel-Ami, incipit. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar laloli973 • 27 Juin 2018 • Commentaire de texte • 1 617 Mots (7 Pages) • 1 117 Vues
Lecture analytique de l'incipit de Bel-Ami (extrait 1), p 22 à 24.
de « Quand la caissière lui eut rendu la monnaie... » à « … moins vulgaires».
Introduction
Guy de Maupassant est un romancier naturaliste et auteur de nombreuses nouvelles fantastiques, il publie son roman Bel-ami en 1885. L'action de ce récit se situe en 1880 et narre l'ascension fulgurante d'un séducteur, à Paris.
Le début de ce roman nous fait le portrait du personnage principal déambulant dans un quartier populaire de la ville.
Cet extrait qui semble mettre l'accent sur la physionomie du héros paraît cependant orienter le lecteur vers de nombreux thèmes abordés dans ce roman.
Nous étudierons tout d'abord les caractéristiques de cette situation initiale riche et originale, puis le portrait détaillé de ce jeune homme présenté comme un séducteur.
I – Une situation initiale riche et originale :
1. Un cadre réaliste et populaire : Le début de ce roman nous présente un cadre réel précis, le Paris de 1880, un soir «d'été », le « 28 juin ». Le Quartier Notre-Dame-de-Lorette est un quartier populaire, avec une foule diversifiée, des ouvrières, des bourgeoises, une artiste. Ce sont des femmes modestes, pathétiques ou économes, celles qui ne l'intéressent pas. L'image de cette artiste misérable avec ce portrait péjoratif de la « maîtresse de musique » indique déjà que l'art n'est d'aucune utilité dans ce monde, ce que lui confirmera Forestier dans ce même chapitre. Le moment décrit semble propice aux intrigues, à la sensualité, au « grand plaisir des nuits ». C'est aussi un quartier où évoluent beaucoup de femmes. La « Lorette » désigne une femme aux mœurs légères, et beaucoup de ces femmes résidaient dans ce quartier au XIXe siècle. L'auteur insiste par une hyperbole sur l'attraction de ce quartier, « rue pleine de monde », mais aussi sur le fait qu'il s'agisse du Paris des déshérités, des sans-le sous. Les expressions qui traduisent la pauvreté sont nombreuses : « gargote à prix fixe » (3e paragraphe), « collation », « pain et saucisson ». L'ironie dans l'expression « grande dépense et grand plaisir », confirme ce propos. La ville est personnifiée, mais l'auteur la présente comme une personne malade dans la fin de ce passage. L'atmosphère y est irrespirable et nauséabonde, comme l'indique un important champ lexical : « l'air manque », avec l'utilisation du présent de vérité générale, et les groupes nominaux « nuit étouffante », « haleines empestées », « miasmes infâmes » (miasmes: émanation de substances en décomposition), provoquent une sensation d'écœurement. La comparaison « chaude comme une étuve » (étuve: endroit où il fait très chaud), et l'image des bas-fonds, « égouts », « bouches de granit » (qui est une personnification), « fenêtres basses », « cuisines souterraines », donnent un caractère inquiétant et pitoyable à ce cadre.
2. Une situation initiale qui présente les grands thèmes du roman : la présence des femmes, l'importance de la séduction, de l'argent, tracent déjà les grandes lignes de ce roman. Cependant dans ce passage, l'auteur ne présente pas d'intrigue. Il apporte néanmoins quelques informations sur la situation antérieure, en particulier sur celle qui concerne son personnage principal. On apprend ainsi que Georges Duroy est un ancien militaire « tombé dans le civil » (l'image est assez péjorative), qu'il a porté « l'uniforme des hussards ». On comprend également qu'il vit chichement et que ses revenus sont modestes, alors que la première phrase trompeuse pouvait laisser croire, avec l'emploi du passé simple et la conjonction initiale, « quand », qu'il s'agissait d'un grand personnage, dont on donne tout de suite le nom. Mais le « restaurant » n'est en fait qu'une « gargote », et on s'aperçoit très vite qu'il a du mal à assurer sa subsistance.
3. Un personnage en situation : on constate que ce personnage est toujours en mouvement, sauf dans le paragraphe 4. Les verbes d'action sont nombreux, « sortit », « cambra », « marchait », « heurtant », « se mit à descendre », « avançait », « poussant », et le narrateur suit sa progression dans l'espace depuis sa sortie du restaurant, observant son arrêt sur le trottoir, et imaginant sa réflexion, puis sa marche rue Notre-Dame-de-Lorette, et sa promenade sur le boulevard. Cet arrêt et cette réflexion nous permettent de comprendre les préoccupations du héros, bien que le récit soit écrit à la troisième personne. Ils soulignent l'importance de l'argent, comme dans tout le roman. Un riche champ lexical de celui-ci est présent dans les paragraphes 1, 3, 4 et 6 : « monnaie de sa pièce de cent sous », « prix fixe », « trois francs quarante », « vingt-deux sous », « coûtaient », « un franc vingt centimes », « dépense », « soixante francs », donnant un caractère relativement mièvre à la misère.
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