Lecture analytique: Voltaire, L’Ingénu, chapitre XIV

Lecture analytique n°1 :

Voltaire, L’Ingénu, chapitre XIV (1767)

Intro :

Jean Marie Arouet, dit Voltaire, appartient au courant des lumières. Il a plaidé pour la monarchie parlementaire sur le modèle anglais, à réfléchit aux découvertes scientifiques de son temps et a contribué à l’encyclopédie de Diderot et d’Alembert. L’un de ses principaux combats est la lutte contre le fanatisme religieux. Dans ses contes philosophiques et son encyclopédie, il plaide la tolérance à l’égard des différentes religions, la liberté et la raison. Les derniers combats de sa vie seront des combats judiciaires pour obtenir la révision de procès injustes comme celui de Jean Callas.

L’ingénu est un conte philosophique de Voltaire qui suit le parcours d’un jeune Huron arrivé en France qui observe les mœurs françaises avec innocence et naïveté au point d’être appelé l’ingénu. Emu par les persécutions contre les protestants, il se fait embastiller pour des paroles dénonçant la révocation de l’édit de Nantes. En prison, il se lie d’amitié avec un vieillard janséniste nommé Gordon qui partage avec lui son immense savoir.

PB : Comment l’Ingénu évolue-t-il du statut de sauvage au statut de philosophe

Analyse :

P1 : Portrait élogieux de l’ingénu

• Qualités -> lexique mélioratif sur ses facultés d’apprentissage : « progrès rapides », « développement rapide »
• Cause de ses facultés intellectuelles paradoxale (=contraire)

Ses capacités innées au raisonnement « trempe de son âme » (qui seraient la cause attendue) n’est énoncée qu’en deuxième. La première cause énoncée est son « éducation sauvage » (oxymore)

• Démonstration du paradoxe

-> parallélismes : « n’ayant point » « n’avait point »

-> négations

= il n’a rien appris ds son enfance, pas d’enseignement religieux comme on en reçoit en occident

• Son entendement oppose grâce à une métaphore géométrique

-> « courbe » de l’erreur opposée à la « rectitude » du bon jugement

• Opposition

->l’ingénu pense par lui-même « il voyait les choses comme elles sont »

->en occident élèves subissent l’enseignement « idées qu’on nous donne »

• Démarche de démonstration du narrateur a travers l’opposition des propos :

->d’abord : cas particulier de l’Ingénu au passé « il voyait les choses comme elles sont »

->ensuite : pronoms « on » et « nous » + présente vérité générale « qu’on vous donne »

= prouver que tout humain peut raisonner mais que l’enseignement fausse le jugement

P2 : Dialogue entre l’Ingénu et Gordon à propos de la vérité

• Indignation de l’ingénu à propos des persécutions religieuses

->adj hyperbolique : « abominable »

• Pitié pour Gordon mais pas n’approuve pas son jansénisme

->parallélisme de construction : « je vous plain d’être opprimé mais je vous plains d’être janséniste » = contre les religions

• Explique sa précédente remarque : il considère les religions comme des « sectes » qui divisent et sont source d’erreur
• Question « dites-moi s’il y a des sectes en géométrie »

->naïveté et ignorance

->ne voit pas de pb à comparer religion et sectes

• Soupir de Gordon : admet que les sectes n’existent que dans la religion
• Double antithèse : « d’accord »/« partagées » et « vérités démontrées »/« vérités obscures »

->Gordon (croyant) associe la vérité a la démonstration et la science et l’obscurité aux vérités de la religion. Admet que la science fait consensus et que la religion divise.

->G pense de lui-même et dit ça malgré lui, en accord avec paroles de l’Ingénu

• Réponse de l’Ingénu :
• Pléonasme comique : remplace « vérités obscures » par « faussetés obscures »

= pas de vérité dans la religion

• Vérité doit être évidente et n’est pas religieuse :

->métaphore péjorative « vos amas d’arguments » = abondance des discours religieux

->personnification de l’univers + conditionnel passé= jamais de vérité dans la religion

...