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Lecture analytique Ubu-Roi

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Par   •  9 Novembre 2018  •  Commentaire de texte  •  1 258 Mots (6 Pages)  •  1 632 Vues

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Lecture analytique Ubu-Roi Acte II scènes 4 et 5 d'Alfred Jarry.

         Alfred Jarry, auteur considéré comme appartenant au genre surréaliste, écrivit Ubu-Roi en 1896, pour, de base, se moquer de son ancien professeur de Physique-Chimie... Cette pièce de théâtre du XIXe siècle met en œuvre Père Ubu, un usurpateur, poussé par sa femme pour tuer le roi de Pologne et prendre sa place sur le trône. Bougrelas, fils du vrai roi, veut à présent venger son défunt père. Les extraits que nous allons étudier sont les scènes 4 et 5 de l'Acte II de cette œuvre. La scène 4 met en scène un combat chevaleresque entre Père Ubu et Bougrelas. La scène 5, quant à elle, nous montre la mort dramatique de la reine, mère de Bougrelas quand soudain les ancêtres de celui-ci apparaissent... Mais ces scènes ont malgré tout un côté comique. Finalement, peut-on prendre au sérieux les personnages de cette pièce? En effet, on constate que les scènes sont sérieuses en apparence mais il y a constamment un détournement comique...

         Dans la scène 4, Bougrelas combat Père-Ubu... Il fait preuve de vaillance en disant à sa mère, la reine Rosemonde, de quitter la scène de combat. D'une certaine façon, il se sacrifie. Il le prouve en s'exclamant «je défendrai ma mère jusqu'à la mort!». Les didascalies décrivent également une scène d'action et pleine d'entrain: «avance»; »il lui fend le crâne». Grâce à celles-ci, nous découvrons également un Bougrelas sachant manier l'épée «Il fait le moulinet avec son épée et en fait un massacre»; «Il lui découd la boudouille d'un terrible coup d'épée». Nous constatons aussi que Bougrelas est un homme admiré et apprécié de ses alliés: «Bougrelas nous te promettons la vie sauve»

La didascalie «Il fait le moulinet avec son épée et en fait un massacre» est une hyperbole, du point de vu il est exagéré de dire qu'en un seul et même coup d'épée un homme pourrait faire «un massacre».

          Dans la scène 5, la mère de Bougrelas, la reine Rosemonde est à l'agonie et entame un dialogue du registre pathétique avec son fils... On le constate du fait que ces deux personnages emploie des mots appartenant au champs lexical de la mort et de la destruction: «malade»; «massacré»; «détruite»; «pâlit»; «tombe»; «son cœur ne bat plus»; «morte»; «victime». La reine Rosemonde évoque aussi des souvenirs qui fait ressentir au lecteur de l’empathie et de la mélancolie pour les deux personnages: «Ô Bougrelas! Quand je me rappelle combien nous étions heureux avant l'arrivée de ce Père Ubu!». De plus le lyrisme est également abordé... On le remarque avec les nombreuses phrases exclamatives employées: «Ô Bougrelas!»; «Ô mon Dieu!»; «Elle est morte!». De plus, Bougrelas parle de sa propre personne comme si il parlait du récit d'un autre homme: «qu'il est triste de se voir seul à quatorze ans avec une vengeance terrible à poursuivre!»

          Dans cette scène, le registre de la tragédie est également évoqué, on le remarque par le sentiment d'impuissance des personnages: «Mais maintenant, hélas!»; «qu'il est triste de se voir seul à quatorze ans avec une vengeance terrible à poursuivre!»; «Encore une victime du Père Ubu». On s'en aperçoit également par la présence du destin dans les répliques des deux personnages: «Attendons avec espérance». Il y a aussi des questions rhétoriques: «qu'as-tu?»; «que vois-je?». Une comparaison est également employée: «forcé de t'enfuir dans les montagnes comme un contrebandier».

          D'un autre côté, le comique de cette scène se fait fortement ressentir... On constate qu'il y a le registre du burlesque. La scène 4 qui, de base, devait être une scène héroïque se transforme en une scène grotesque qui emploie des mots à la limite du vulgaire: «Chenapans, sacs à vins, sagouins payés!»; «Il lui découd la boudouille d'un terrible coup d'épée». Également, dans une scène de combat classique, un personnage n'aurait jamais dit: «Oh! Je vais bien en venir à bout tout de même» comme se le permet le Père Ubu lors de sa bataille contre Bougrelas, cela démontre bien que le burlesque est réellement présent dans cette scène. La scène 5, quant à elle, parodie une œuvre noble comme Hamlet de William Shakespeare de manière à travestir une œuvre de grande renommée et créer un effet comique. On le constate donc dans la scène ou Bougrelas reçoit la visite de tout ses ancêtres sous la forme de spectres, on peut donc le comparer à la scène , dans Hamlet, le personnage éponyme voit son défunt père, également sous la forme d'un revenant.

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