Lecture analytique Incipit Thérèse Desqueyroux cas
Commentaire de texte : Lecture analytique Incipit Thérèse Desqueyroux cas. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Sam_Liebnitz • 17 Mars 2016 • Commentaire de texte • 1 471 Mots (6 Pages) • 2 337 Vues
L.A. 1 Thérèse Desqueyroux
En 1950 se déroule l’élection des 12 meilleurs romans de cette première moitié du XXème siècle. Juste derrière des noms prestigieux comme La Comédie Humaine d’André MALRAUX, se tient un roman réaliste de François MAURIAC, intitulé Thérèse Desqueyroux.
François Mauriac nait en 1885 dans une famille à la fois catholique, conservatrice, et issue de la bourgeoisie provinciale. Tiraillé entre un père athée et une mère très pieuse, Mauriac finira par être un compromis entre les deux. L’écrivain entame sa carrière par un recueil de poème nommé Les Mains Jointes, en 1909. Pourtant, il s’oriente peu de temps après vers le roman, dans lequel il fustige (= critique) la bourgeoisie de province dont il est issu. Son attrait prononcé pour les personnages tiraillés entre le péché et la morale lui provient de sa famille elle-même : il a le souvenir très net de la mort de sa grand-mère, durant laquelle les héritiers s’entre-déchiraient pour obtenir une part plus importante de la succession, alors que la vielle dame agonisait à leurs côtés. Il obtient le PRIX NOBEL DE LITTERATURE en 1952 pour « la profonde intensité spirituelle qui se dégage de ses œuvres ».
L’œuvre de Thérèse Desqueyroux, écrite en 1927, est inspirée d’un fait divers REEL. Mauriac s’est basé sur le personnage d’Henriette Blanche CANABY, une jeune trentenaire qui feignait, en 1905, de soigner un mari qu’elle n’aimait pas à l’arsenic pour le tuer et enfin redevenir libre. Dans le roman, Thérèse, le personnage éponyme qui a épousé un homme lors d’un mariage arrangé, rêve de redevenir libre. Elle est pour cela prête à tuer son mari.
Dans l’incipit, Thérèse sort du palais de justice, de nuit. Une ordonnance de non-lieu vient d’être prononcée. Elle ne sera pas poursuivie par la justice, et pourtant, tout le monde la sait coupable, de son père qui est venu la chercher à son avocat qui l’accompagne, en passant par son mari qui l’attend en leur propriété d’Argelouse.
LECTURE
Nous nous demanderons en quoi cet incipit nous informe sur l’intrigue et le personnage principal.
Pour répondre à notre problématique, nous commencerons par étudier l’aspect original et énigmatique de cet incipit, avant de nous pencher sur le personnage de Thérèse, qui incarne alors le mystère. Enfin, nous nous attacherons au registre tragique qui habite le personnage éponyme.
- Un incipit original, énigmatique
Incipit : a pour fonction d’informer le lecteur sur : - le cadre spatio-temporel
- le personnage principal
- l’intrigue
- Incipit in medias res
In media res : « au cœur de l’action » → on a l’impression de lire la fin de l’œuvre (dénouement du procès)
« L’avocat » et « le couloir » sont précédés d’articles définis comme « le » ; « l’ ».
Cela implique un DÉICTIQUE : le lecteur est censé savoir qui sont l’avocat et le couloir.
B) Des informations dissimulées au lecteur
L’incipit ne nous donne que des réponses imprécises aux interrogations habituelles d’un incipit. Le lecteur ne peut qu’émettre des hypothèses :
Où se place l’intrigue ? « petite place » / « palais » → de justice ?
Quand ? « pluie » / « feuilles de platane » : Automne
Qui sont ces personnages ?
Qu’a fait Thérèse ?
Si la narration nous apporte peu d’éléments, les dialogues, eux, nous disent beaucoup.
C) Les dialogues permettent au lecteur de reconstituer l’intrigue
Au travers de SUPPOSITIONS, le lecteur tente de reconstituer l’intrigue (= enquêteur). Des indices lui sont donnés par le discours direct des personnages, dont le narrateur se sert pour apporter des informations de manière plus naturelle.
Il faut reconstituer l’objet du procès qui vient de se terminer : « victime » nous suggère l’idée d’un assassinat, mais « il n’y a pas eu de victime » vient plutôt expliciter qu’il s’agit seulement d’une tentative. La phrase « il ne comptait jamais les gouttes » revient à parler d’un empoisonnement.
Ces suppositions sont confirmées par la présence du champ lexical du milieu judiciaire : « l’avocat », « palais », « déposition », « non-lieu », « victime »…
- Thérèse, incarnation du mystère
A) Le mystère de la mise en scène
Champ lexical du secret + Registre du roman policier → Atmosphère mystérieuse :
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