Le voyage
Fiche de lecture : Le voyage. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mauricejean • 7 Octobre 2018 • Fiche de lecture • 1 120 Mots (5 Pages) • 641 Vues
Le voyage
Le voyage, l’aventure permettent à l’homme de créer sa réalité, de rompre les chaînes qui le lient au monde et de tracer ainsi les premiers signes de la modernité : refus et accusation de la société, incertitude du présent, solitude morale et sociale, mais foi dans l’existence d’un monde créateur.
Le sédentaire, c’est l’homme des habitudes ; il s’installe dans un rythme régulier, stable à l’abri de toute surprise. C’est l’abandon aux déterminations du moi, aux valeurs promues par d’autres, c’est l’illusion de la liberté, vouée au bon plaisir, au caprice de l’instant qui peut aller jusqu’à l’automatisme voire l’indifférence.
Aujourd’hui, la réalité perçue - menaces sur l’humanité, sentiment d’insécurité personnelle, sentiment d’impuissance politique, perte de sens, ... - engendre une profonde angoisse qu’on essaye de soulager par des subterfuges (repli sur le présent, divertissement, désintérêt politique, culte du Moi, indifférence, recherche de valorisation,...) qui ne font qu’accentuer notre frustration (repli sur soi, sentiment de contradiction, incapacité de vraies relations, apathie, ...). Et tout cela encouragé par les médias, la publicité, la « consommaction », l’exemple du plus grand nombre, ...
Le point de départ de l’aventure serait alors la conscience intense de l’absurdité d’un univers mal accordé à l’homme, car l’homme y est absent.
Il y a dans le voyage, le départ, l’aventure un élément irrationnel qui parle à notre imaginaire, en vantant les chimères d’un ailleurs où la vie serait meilleure. Il est synonyme de mobilité, de changement et implique, en outre, un détachement par rapport aux lieux et aux objets (dé-racinement). Cela ressemble, à s’y méprendre, à la liberté. Le voyage appartient au domaine du possible, une promesse au-delà des rêveries de l’imagination. Cette quête présuppose, de la part du voyageur, un état d’esprit spécifique : laisser de côté ses préjugés, casser ses habitudes, ouvrir ses sens au nouveau, être curieux, disponible, en suspendant son jugement, en se dépouillant de ses préjugés.
Cette ouverture d’esprit sera alors propice à toutes sortes de rencontres et permettra de savourer les plaisirs de relations à autrui plus authentiques.
La découverte d’autres civilisations remet en question notre vision du monde : par manque de spirituel, Le Clézio est à la recherche d’une nouvelle notion de l’homme intégrant les forces du rêve et de l’émotion, c’est-à-dire, la reconnaissance de l’arbitraire et des limites de sa propre culture : vers la liberté?
Il part donc du constat de la solitude absolue de chaque conscience, de la séparation avant la communauté : tout homme est enfermé en soi, C’est alors une quête métaphysique d’un sens que l’homme donne à sa vie qui dépend de la nature du rapport qu’il établit avec les autres et des valeurs sur lesquelles il le fonde.
Toute histoire particulière s’inscrit dans un temps plus long, celui de l’Histoire.
L’art propose une attitude exemplaire, voire éthique devant la vie. Il y a un lien entre la création et l’aliénation : Le Clézio choisit le monde extérieur contre l’être intérieur en réduisant l’homme à ce qu’il est pour les autres, l’homme et le monde ne font qu’un. Il remet en question la définition classique de la nature humaine et de la personnalité avec son noyau stable, qu’on peut découvrir en épluchant les diverses couches.
Il veut alors franchir les frontières : langue, culture, religion qui séparent les humains. C’est une communication inespérée (il va apprendre deux langues indiennes) ; il élargit le vieux discours, de dire ce qui est encore inédit. C’est pourquoi il éprouve un sentiment pour les sociétés/personnages, dont
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