Le rire s'oppose-t-il au savoir? Gargantua
Dissertation : Le rire s'oppose-t-il au savoir? Gargantua. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ggilspesie • 4 Juin 2022 • Dissertation • 1 220 Mots (5 Pages) • 6 806 Vues
PROPOSITION DE PLAN DÉTAILLÉ DE DISSERTATION SUR GARGANTUA
Sujet : Dans Gargantua, le rire s’oppose-t-il au savoir ?
I Le rire peut empêcher le savoir = risque de s’en tenir à l’aspect fantaisiste, léger de l’œuvre
A. Récit divertissant
- Des personnages gigantesques : famille de géants, taille de la jument de Gargantua « aussi grande que six éléphants » ; taille prétexte à des énumérations comiques (quantité de nourriture, taille des habits…)
- Qui vivent des aventures amusantes grâce au décalage d’échelle : visite de Paris par Gargantua, qui vole les cloches de Notre-Dame pour les accrocher au cou de sa jument, qui noie des milliers de Parisiens en leur urinant dessus ; combats lors de la guerre picrocholine où les boulets de canon ne font pas plus mal à Gargantua que des mouches.
Fantaisie débridée qui semble contraire à l’esprit de sérieux qu’on associe traditionnellement au savoir.
B. Comique grossier d’un roman carnavalesque
Le roman joue très souvent sur l’inversion carnavalesque du haut et du bas : récit burlesque de la naissance de Gargantua (il naît par l’oreille), crée un comique scatologique (confusion entre les excréments et l’enfant) voire même un comique obscène (le narrateur invite le lecteur à s’imaginer écarter les parois du sphincter avec les dents) ; épisode burlesque du torche-cul : Gargantua cherche le meilleur moyen de s’essuyer et essaie toutes sortes d’objets, dont des couvre-chefs. Il compose même un poème pour célébrer les basses fonctions du corps.
Le roman contient beaucoup de plaisanteries grivoises : la référence au membre viril de Gargantua quand il est question de sa braguette « j'attire votre attention sur le fait que si elle était bien longue et ample, elle était également bien garnie à l'intérieur et bien pourvue » et des jeu de ses nourrices (liste des noms drôles donnés au membre « mon épine, ma branche de corail, mon bondon, mon bouchon, mon vilebrequin, mon piston, ma tarière »).
Comique farcesque qui semble s’opposer à la délivrance d’un quelconque savoir.
C. Danger de s’en tenir aux apparences
Le prologue contient une mise en garde : le lecteur ne doit pas en rester aux apparences. Sous des dehors grotesques et comiques, l’œuvre renferme un enseignement sérieux que le lecteur doit chercher.
Dans le prologue, Alcofribas emploie deux images successives pour indiquer au lecteur la bonne manière de lire le roman qui va suivre :
- la métaphore du silène (boîte décorée de figures grotesques mais qui contient des substances précieuses avec lesquelles on fabrique des médicaments)
- la métaphore du chien et de l'os à moelle (le lecteur doit être tel un chien qui par une « réflexion assidue » rompt l'os et suce la « substantifique moelle »).
Ainsi, le lecteur ne doit pas se laisser égarer par les aspects comiques de l’œuvre s’il veut profiter du précieux savoir qu’il contient.
II Le rire est en réalité mis au service du savoir humaniste
A. Le rire laisse place au sérieux dans certains chapitres
Alternance, surtout lors des chapitres consacrés à la guerre picrocholine, de chapitres comiques et de chapitres sérieux (lettre de Grandgousier à Gargantua pour lui demander de revenir combattre Picrochole, harangue de Gargantua aux vaincus)
B Le rire discrédite les fausses autorités par la satire
Le rire dénonce et désacralise, rabaisse ceux qui se parent d’un faux prestige :
- les autorités de la Sorbonne sont ridiculisées, par exemple Janotus de Bargmardo : discours embrouillé ( marques d’oralité / hésitations / toux / onomatopées) ; argumentation inepte : arguments peu ou pas pertinents, emploie un syllogisme qui ne veut rien dire ; recours ignorant au latin et aux autorités (insulte la Sorbonne à cause d’une
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