Le portrait de Gnaton - La Bruyère (intro)

Le portait de Gnaton par La Bruyère

Intro: Les moralistes comme La Bruyère, La Fontaine ou la Rochefoucaud contribuent au débat sur la question de l'Homme. Le portrait de Gnaton appartient à la section De L'Homme dans Les Caractères de La Bruyère, œuvre publiée en 1688. Comment un portrait peut-il contribuer au débat de l'Homme? Comment l'argumentation indirecte contribue-t-elle à la visée polémique du portrait? Quelles sont les qualités rhétoriques du portrait qui le rendent si efficace aux yeux du lecteur? Quelle leçon doit-on retenir?

1. Une argumentation indirecte qui pousse le lecteur au degoût

 Le portrait de Gnaton appartient à la série des portraits de la série De L'Homme dans laquelle La Bruyère met la satire au service de la philosophie. Qu'est ce que l'Homme ? Le moraliste choisir l'argumentation indirecte sous la forme de portraits qui se complètent et invitent le lecteur à découvrir,  en creux, l'idéal humain. Le portrait de Gnaton est donc envisagé sous la forme du blâme et renvoie de ce fait, de façon elliptique, à une image inversée, celle de l'homme vrai, l'honnête homme selon l'idéal classique. La thèse sous-tendue par le portrait n'est donc pas explicite, le portrait fait ressortir les défauts, les déviances, les tares de Gnaton et invite le lecteur à partager le point de vue inverse. La chute du portrait particulièrement critique «il embarasse tout le monde, ne se contraint pour personne, ne plaint personne […] ne pleure point la mort des autres» est à la forme négative et invite à prendre le contrepied morale des défauts de Gnaton.

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