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Le loup et l'agneau - Livre I, Fable X - J. de la Fontaine

Commentaire de texte : Le loup et l'agneau - Livre I, Fable X - J. de la Fontaine. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  6 Mai 2016  •  Commentaire de texte  •  2 653 Mots (11 Pages)  •  1 314 Vues

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« Le Loup et l’Agneau », livre I, fable X.

INTRODUCTION.

● La Fontaine, est né à Château-Thierry en 1621 et est mort à Paris en 1695. Il est un des grands représentants du mouvement classique. Proche de Nicolas Fouquet, Jean de La Fontaine reste à l'écart de la cour royale mais fréquente les salons et malgré des oppositions avec Louis XIV, il est reçu à l'Académie française en 1684. Le premier recueil qui correspond aux livres I à VI des éditions actuelles est publié en 1668, le deuxième (livres VII à XI) en 1678, et le dernier (livre XII) est daté de 1694. Le brillant maniement des vers et la visée morale des textes, parfois plus complexes qu'il n'y paraît à la première lecture, ont déterminé le succès de cette œuvre à part et les Fables de La Fontaine sont toujours considérées comme un des plus grands chefs-d’œuvre de la littérature française.

● « Le Loup et l’Agneau » est une des fables les plus connues du premier Livre, et certainement la plus cruelle. Elle est le récit d’une rencontre dont l’issue ne laisse aucun doute, comme le montre la place de la morale au début de la fable, et le fait qu’elle concerne un conflit entre un loup cruel et un innocent agneau. PROBLEMATIQUE.

PLAN. I.L’art du récit. II.L’argumentation : l’échec de la parole et de la raison. III. Une leçon universelle. DEVELOPPEMENT I.L’art du récit. 1)le cadre de l’histoire et son déroulement. • Lecadrespatio-temporeln’estpasidentifiable.Commelaplupartdutempsdansles

fables, ce qui permet de rendre la fable intemporelle et universelle. On comprend que l’histoire a lieu dans la nature dès le début du récit, grâce au complément circonstanciel de lieu « Dans le courant d’une onde pure » (v. 4). L’eau, associée à la figure symbolique de l’agneau et marquée par l’adjectif mélioratif « pure », fait de ce lieu un cadre bucolique qui annonce bien davantage une idylle que la tragédie qui va s’y jouer. Par contraste, le complément circonstanciel « au fond des forêts » (v27) évoque l’obscurité et connote la peur. Ce contraste est au service des registres dramatique et pathétique. La forêt est d’autant plus effrayante que l’agneau représente un petit d’animal comme il dit « je tette encor ma mère » (v21) or traditionnellement, dans les contes, la forêt profonde effraie l’enfant.

• En conteur de talent, La Fontaine propose un récit qui suit clairement et rigoureusement le schéma narratif.

Scène initiale (v. 3 et 4) : comme nous venons de le dire, nous sommes dans un cadre idyllique, avec un animal doux, inoffensif, qui symbolise l’innocence. L’imparfait, le rythme lent de l’octosyllabe ainsi que la douceur des assonances nasales en [õ] et [ã] (« Dans le courant d’une onde pure ») contribuent à la sérénité de la scène.

Elément Perturbateur (v5) : l’arrivée du loup, marquée par le passage au présent de narration qui crée la rupture, est d’emblée, inquiétante voire effrayante. Le manque est associé ici à l’élément perturbateur : le loup est affamé, ce qui est renforcé par l’écho sonore entre « à jeun » et « faim ». Les allitérations en [d], [t], [b], [k] et [r] (« Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?/ Dit cet animal plein de rage:/ Tu seras châtde ta témérité. ») insistent fortement sur l’agressivité de l’animal affamé.

Les péripéties (7 à 26), sont essentiellement constituées par le dialogue argumentatif entre les deux animaux, comme l’indiquent la présence des verbes de parole (« dit », « répond », « reprit ») et celle du discours direct.

L’élément de résolution (27 à 29) est rapide, par contraste avec la longueur du dialogue. Ce contraste illustre à merveille la morale annoncée au début de la fable : c’est l’échec absolu de la parole et de la raison, seule la force brutale a gain de cause. La scène finale découle de l’élément de résolution (l’agneau est sauvagement dévoré par le loup) : la tragédie violente qui touche l’agneau contraste fortement avec le cadre idyllique et la sérénité de la scène initiale.

Le récit est simple, court et efficace. Il n’y a pas de suspense à proprement parler, puisque la chute est annoncée dans la morale dès le premier vers. Mais le récit n’en est pas moins captivant, car la situation annoncée et les contrastes créent une empathie pour l’agneau, les émotions du lecteur sont sans cesse sollicitées (pitié, peur, indignation, horreur)

Registres dramatique, pathétique, tragique. 2)Un récit vivant Les éléments qui participent à la vivacité du récit sont récurrents dans les fables : -L’efficacité du schéma vu ci-dessus -L’alternance entre récit et discours, qui fait aussi de ces fables des petites saynètes, souvent tragi-comiques (le comique ici, qui pourrait naître de la mauvaise foi du loup, est rendu impossible par la dimension tragique générée par la position de la morale). -la personnification des animaux -les différents registres -le rythme • Dans la prise de parole : on remarque ici une accélération des répliques vers la fin

du dialogue qui traduit l’inefficacité de l’argumentation de l’agneau. • Dans la versification : le dénouement s’accélère ainsi par les octosyllabes,

soulignant la rapidité avec laquelle le sort de l’agneau est fixé.

3)Les personnages

Ils seront étudiés plus précisément plus loin, à travers leur argumentation. • Ils sont très contrastés. Il s’agit ici du loup et de l’agneau. Un animal sauvage, et effrayant dans les contes (« Le petit Chaperon rouge » par exemple) un prédateur « adulte » (les vers 19 et 20 soulignent la différence d’âge entre les deux animaux), face à sa proie encore dans « l’enfance », doux, patient, qui symbolise. Seul le loup d’ailleurs révèle son tempérament et surtout sa méchanceté, comme le montrent les expressions « plein de rage » et « en colère » et la périphrase « cette bête cruelle », ou encore la décision finale du loup « il faut que je me venge » qui sonne comme une sentence de mort pour

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