Dans la fable du loup et de l’agneau de la Fontaine, pourquoi peut-on dire que « le loup veut avoir raison dans son injustice » ?

Sujet : Dans la fable du loup et de l’agneau de la Fontaine, pourquoi peut-on dire que « le loup veut avoir raison dans son injustice » ?

  Au 17e siècle, sous le règne de Louis XIV Jean de la Fontaine se sert de l’allégorie animal pour contourner la censure et pouvoir critiquer le roi. Chacune de ses fables à une morale et un but précis. La fable du loup et de l’agneau critique le système de justice sous la monarchie absolue, qui, comme l’indique la première phrase de la fable accorde toujours plus de crédit aux paroles des plus forts : « la raison du plus fort est toujours la meilleure ». A travers cette fable La fontaine cherche à exprimer un lien entre pouvoir et raison, d’apparence aucun rapprochement ne pourrait être fait entre ces deux éléments mais en réalité ce n’est pas du tout le cas.

  Pour cela, la Fontaine met en scène un loup et un agneau et instaure directement une opposition entre eux, l’un est féroce, sans scrupule et malveillant, le loup, tandis que l’autre est doux, innocent et vertueux, l’agneau. Nous retrouvons tout de suite d’un coté le fort et de l’autre le faible. Dés lors nous savons qui sortira vainqueur de la confrontation. Pour exprimer cette idée de supériorité, l’agneau s’adresse au loup avec beaucoup de formes de politesses : « Sire », « votre majesté ». Aussi, d’un point de vu scénique, le loup se situe en hauteur par rapport à l’agneau : « Plus de vingt pas au-dessous d’elle », cela montre encore une fois que le loup se trouve dans une position de supériorité face à l’agneau.

  La fable raconte la rencontre entre un loup et un agneau qui tout deux s’abreuvent dans la même cour d’eau, mais le loup juge que l’agneau « trouble [son] breuvage » et il décide de le punir pour cela. C’est à ce moment-là que l’on retrouve l’idée que « le loup veut avoir raison dans son injustice ». Car pour lui, la présence de l’agneau, malgré qu’elle soit antérieur à la sienne est une source de dérangement, une injustice : « Un Agneau se désaltérait

Dans le courant d’une onde pure.

Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure. »

 En réalité, le loup se sert de cette excuse pour assouvir sa soif de vengeance envers un groupe qui l’aurait dérangé, c’est pour cela qu’il assimile sans raison l’agneau à ce groupe : « Si ce n’est toi, c’est donc ton frère :

Je n’en ai point. C’est donc quelqu’un des tiens :

Car vous ne m’épargnez guère,

Vous, vos bergers, et vos chiens.

On me l’a dit : il faut que je me venge. », l’agneau est en quelque sorte le bouc émissaire du loup.

  En effet, dans l’injustice du loup, qui ne cesserai d’être importuné par les agneaux, les bergers et les chiens, il décide d’utiliser sa supériorité pour se faire justice lui-même bien qu’il ne se venge pas sur une personne qui l’a directement importuné : « Le Loup l’emporte, et puis le mange, Sans autre forme de procès. ». Lors de la confrontation du loup et de l’agneau il est clair que l’argumentation de l’agneau, bien qu’étant le personnage faible de la fable, est plus juste, rigoureuse et sensée que celle du loup qui n’est pas convaincante et de mauvaise foi. L’agneau contre chacun des arguments du loup qui le mette en cause dans ce supposé trouble : « Et je sais que de moi tu médis l’an passé.

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