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Le Tombeau en poésie

Cours : Le Tombeau en poésie. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Juin 2019  •  Cours  •  390 Mots (2 Pages)  •  1 436 Vues

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La naissance de la poésie dans la Grèce antique est liée au genre du tombeau :l'un des plus vieux rôles attribués au poète est en effet celui de chanter les disparus. Dès l'antiquité, le poète a été investi de la mission de célébrer les morts illustres. Horace, dans ses Odes, ne prétend-il pas vouloir « ériger un monument plus durable que l'airain » ? L'exegi monumentum a été suivi par les poètes, surtout par ceux de la Pléiade, à la Renaissance qui en ont fait le genre poétique du tombeau.

Le tombeau est à la fois un genre poétique, un poème-métaphore qui inclut en lui le disparu qui gît sous un tombeau. Il est lui-même tombeau. Au sens large, le tombeau est un discours funèbre, de registre lyrique, élégiaque, pathétique souvent, qui rappelle le mythe d'Orphée et la fonction psychopompe du poète lyrique : faire entendre les voix des disparus : cf Dante Alighieri et La Divine Comédie. Cette fonction du poète lyrique peut être aussi élargie : il est celui qui, comme Orphée, anime la non-vivant : les pierres, rochers...par-delà la mort.

.. Il n'y a pas d'unité formelle pour le tombeau poétique, qui peut être un sonnet, une ode, une ballade. On reconnaît souvent des discours funèbres, mais sont-ils des tombeaux ? Ce sont des poésies autour de la mort, certes, mais à trictement parler, pour que la poésie soit un tombeau, il faut que soit évoqué le lieu où réside le corps mort, ou 'l'idée de ce lieu.

Dans La Servante au grand cœur, Baudelaire met au centre une personne, la morte, mais évoque au cours du poème le tombeau général. Le titre révèle cependant la visée du tombeau épidictique : célébrer le mort par ses qualités « au grand coeur » : périphrase qui évite le nom, mais est déjà un éloge. Enfin, Villon ne parle pas d'un mort, mais fait parler des morts, en employant le nous. Ballade qui appartient au Testament, dont le titre est épitaphe : titre paradoxal, muisque les morts qui parlent n'ont pas de tombeaux.

Visée épidictique claire : Baudelaire, Mallarmé

Visée déploration : Villon, Roubaud.

Tous les textes circulent autour de l'idée du lieu, cependant, comme le dit le poète du dernier texte. Parce qu'il n'est pas là (gibet au vent, pas un tombeau dans un cimetière), ou en Amérique, à Baltimore, pour Mallarmé), parce qu'il est là et qu'on a du mal à s'y rendre (Baudelaire, Roubaud).

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