Le Rouge et le Noir, Stendhal - Excipit
Commentaire de texte : Le Rouge et le Noir, Stendhal - Excipit. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar xfiona • 2 Septembre 2017 • Commentaire de texte • 2 502 Mots (11 Pages) • 7 857 Vues
Stendhal, figure centrale du XIXe siècle, était né assez tôt pour concevoir la France sous le règne de Louis XIV, et en plein milieu de la mise en place du Premier Empire. Sous Napoléon, Stendhal s’engageait dans l’armée. La chute de l’Empire lui laissait sans aspirations militaires et lui inspirait d’écrire une chronique de 1830, son chef d’œuvre, Le Rouge et le Noir. Ce roman décrit l’ascension sociale d’un jeune homme pauvre dans la société française pendant la Restauration. En route de sa montée sur l’échelle sociale, Julien Sorel fait la connaissance de deux figures féminines essentielles, Mme de Rênal et Mathilde de la Mole. L’une est la femme d’un petit aristocrate provincial, l’autre une noble dame de Paris. Les deux sont présentes dans l’excipit, et ensemble avec le meilleur ami de Julien, Fouqué, elles jouent un rôle principal pour le dénouement du roman.
Au début de notre extrait, nous percevons Julien, vivant ses derniers moments en réévaluant sa propre vie et ses ambitions passées. Il désigne Fouqué comme son dernier confiant, et par cela, nous voyons tous ce qui se passe après le mort de Julien par les yeux de celui-ci. Cela produit un effet particulier, car nous voyons Mathilde pleurant le mort récent d’une façon théâtrale, même irrationnelle. Cette deuxième partie de l’excipit est prolongée par la scène consécutive de l’enterrement fastueux de Julien, dans lequel le matérialisme de Mathilde est ostensible. Tout à la fin, la somptueuse description de la jeune aristocrate et son deuil est mise en contraste avec la mort douce, simple et minimalement décrit de Mme de Rênal.
Dans ce travail, nous allons donc analyser ces parties de l’excipit de Le Rouge et le Noir, ce qui nous mènera à la conclusion qu’une critique forte se manifeste dans la fin du roman. Ce critique concerne surtout la société française et les pratiques du romantisme du XIXe siècle.
La première phrase de notre passage a déjà pour thème les deux femmes principales de l’œuvre. Le verbe « exiger » indique que la relation entre Julien et Mme de Rênal est une de supériorité et de subordination, mais à l’inverse du statut social à l’origine du roman. Cela indique la transformation non seulement sociale, mais aussi psychologique que Julien a subie. De plus, le fait que Julien peut tirer un serment de Mme de Rênal montre le lien forte entre les deux, car le manque d’une réponse offre l’interprétation d’un accord de la part de Mme de Rênal. Mathilde, l’autre femme principale, est aussi convoqué par son fils avec Julien. Notamment, Julien ne parle pas de « son » fils, mais du « fils de Mathilde ». Ici, la conclusion finale du roman est présupposée, car à la fin, ce n’est pas Mathilde, mais Mme de Rênal qui est idéalisée.
Le monologue suivant de Julien dénote la première ellipse de temps, marqué par le complément temporel « un jour ». Curieusement, c’est Fouqué à qui Julien exprime ses dernières pensées profondes, pas aux amants. Cela distingue l’amour de la philosophie. En effet, c’est cela ce que Julien fait dans les lignes suivantes ; il raconte ses pensées philosophiques de son passé. Ce faisant, il crée une distance entre ce qu’il était et ce qu’il est maintenant. Par conséquence, il condamne ses propres ambitions d’une montée sociale. Ensuite, l’anaphore du mot « reposer » crée un euphémisme du mort de Julien. Cet euphémisme est maintenu par la description idéaliste de la petite grotte dans laquelle Julien désire se laisser enterrer. Décrite par un champ lexical de la nature, Stendhal évoque des notions romantiques par la périphrase de l’exécution du protagoniste. Par conséquence, il est évident que l’auteur se moque du genre littéraire romantique du XIXe siècle. Le contraste de la grotte provinciale – ce qui représente la vie à Verrières – avec « les plus riches provinces de France » fait preuve de ce ton ironique de Stendhal vers le romantisme. Car il en évoque des notions plus pragmatiques et réalistes, ce qui résulte en un ton évaluant. En outre, dans la phrase suivante, les mots clés sont « ambition » et « passion », ceux qui embrassent le mot « cœur » au milieu. Cela représente le changement de perspective de Julien. Au passé, c’était l’ambition vers une vie sociale élevée (« les plus riches provinces de France ») qui le faisait avancer, mais au présent, tout au contraire, Julien se retrouve par la passion. Cela ne dénote pas seulement la passion de l’amour, mais la passion de toute son existence. Les trois points de suspension laissent présumer une sorte de regret dans l’âme de Julien. Enfin, le mot « enfin » nous rassemble dans la situation présente de Julien. Il parle encore une fois de la grotte dans laquelle il veut être enterrer, et nous rappel qu’il est soi-même passé de « l’ambition » vers une « âme d’un philosophe ».
La dernière phrase du monologue de Julien fait appel au clergé et marque la critique de Stendhal vers l’église. Les « congréganistes de Besançon » sont décrits comme « bon », mais cet adjectif a plutôt un sens cynique. Ils contrastent l’âme romantique du passage précédent avec le pragmatisme du champ lexical des finances (« argent », « vendre »). Stendhal mène ce matérialisme vers la mort avec la description de son cadavre, ce qui laisse rester un goût plutôt négatif vers toute sorte de religion.
Pour résumer, donc, les deux premiers passages sont traversés par nombreuses critiques de Stendhal vers le genre littéraire du romantisme, le clergé et le comportement de la société française en général dans le temps de la Restauration. Par l’élévation de la simple provinciale Mme de Rênal en lieu de la dame parisienne Mathilde, par la contraste entre le champs lexical du romantisme et ce du pragmatisme, par la condamnation de son passé ambitionné et par l’appel du clergé en ton ironique, Stendhal exerce une forte critique vers la société française du XIXe siècle.
Les derniers points de suspension du paragraphe précédente marque la deuxième ellipse de l’extrait, en effet, c’est la mort effective de Julien. Même là, la mort n’est pas explicitement mentionnée, mais caché dans un nouvel euphémisme, la « triste négociation » de Fouqué. La cause de la mort et la condamnation sont négligées, la seule chose qui reste de Julien est son « dépouille mortelle », et son « corps », une matérialisation qui contraste les pensées romantique de Julien avant sa mort. La surprise de Fouqué, donc l’apparition de Mathilde tant court après l’exécution, est mise en scène comme dans un drame, il semble presque théâtral. La surprise est donnée en parataxe avec l’information
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