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Le Rouge et le Noir, Stendhal

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Par   •  2 Janvier 2021  •  Commentaire de texte  •  1 167 Mots (5 Pages)  •  2 637 Vues

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Explication linéaire 1. Le Rouge et le Noir, I, 4. De « En approchant de son usine » à « son livre qu’il adorait ».

Présentation du passage.

Au moment où débute le passage, Julien Sorel n’a pas encore été présenté au lecteur. Mais nous en avons entendu parler : nous savons qu’il est le fils du charpentier et qu’il étudie le latin pour entrer au séminaire. Ici, son père vient lui annoncer que le maire de la ville, M. de Rênal, veut l’engager comme précepteur pour ses deux fils. Or, Julien, pris en flagrant délit, lit au lieu de s’absorber dans un travail manuel.

Plusieurs projets de lecture possibles :

  • Quel portrait de Julien est proposé dès le début du roman ?
  • Comment l’opposition spatiale haut/bas se combine-t-elle avec son sens symbolique ?
  • Comment la scène, située au début du roman, laisse-t-elle présager la fin ? Autrement dit, comment se combinent l’ascension sociale de Julien et sa chute finale ?
  • Comment cette scène est-elle symbolique à tous égards ?

Explication.

1er mouvement. Jusqu’à « la voix de leur père ». Le père et les deux fils, un univers commun.

D’emblée, le père est présenté comme un homme puissant, de même que le sont ses fils aînés : voir les expansions nominales « voix de stentor » = personnage de l’Iliade, personnage à la voix retentissante. « espèces de géants » : cette présentation ressemble presque à une description de conte merveilleux.  Caractéristique de puissance et de force accentuée par les actions des fils : « armés de lourdes haches » … Le lecteur a l’impression de découvrir des ogres en train de couper du bois …Les fils sont si absorbés par leur activité physique qu’ils n’entendent pas leur père les appeler : adjectif précédé de l’adverbe « tout occupés » … et plus loin la déclarative « Ils n’entendent pas … ». Il en ira de même pour Julien, mais dans une sorte de situation en miroir inversé.

2ème mouvement. Jusqu’à « il ne savait pas lire lui-même ». Déambulation du père, approche de l’univers de Julien.

Lorsque le père Sorel arrive dans le hangar, il découvre que Julien n’est pas à sa place. L’adverbe « vainement » marque son incapacité à le trouver au premier coup d’œil, tandis que le cc de lieu « la place qu’il aurait dû occuper » vient marquer la désobéissance de Julien.

Julien est perché sur une poutre, donc en position de supériorité par rapport à son père. Comme si, symboliquement, Julien était du côté de l’esprit / son père et ses frères aînés du côté du corps, de la puissance physique. De même, la position de Julien « à cheval » permet d’évoquer d’emblée la position de Napoléon sur son cheval…D’ailleurs, c’est Le Mémorial de Sainte Hélène que Julien lit… (on le découvre u peu plus loin dans le chapitre).  Le rejet en fin de phrase de la proposition « Julien lisait », après la proposition infinitive qui rappelle qu’il n’obéit pas à son père : « au lieu de surveiller… », la met en valeur. C’est cette « manie de lecture » qui rend le vieux Sorel fou de rage. L’adverbe « rien », suivi de l’adjectif et de l’adverbe d’intensité « plus antipathique » qui ouvrent la phrase suivante le prouvent.

On apprend que Julien ne partage pas la même puissance physique que ses frères. Il est décrit une première fois par sa taille, adjectif « mince » évoquant davantage un corps de jeune fille. On apprend aussi à la fin du paragraphe pourquoi le fait que son fils lise rend le père furieux : après un passage en focalisation interne épousant les pensées du père, expressions péjoratives présentant la lecture « manie » …, l’aveu qui clôt le paragraphe éclaire le lecteur : « il ne savait pas lire lui-même ».

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