Le Misanthrope Acte V scène 4
Fiche de lecture : Le Misanthrope Acte V scène 4. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lana VCG • 26 Mai 2022 • Fiche de lecture • 510 Mots (3 Pages) • 318 Vues
Le Misanthrope
Acte V, scène 4: v.1757-1784
Alors que tous les personnages se sont retirés, Alceste et Célimène restent face à face: consciente de ses torts envers lui, Célimène reconnaît le bien-fondé de sa colère. Alceste lui pardonne, mais à condition qu'elle le suive dans sa retraite. Mais Célimène, qui serait prête à l'épouser, refuse cette "solitude à deux" qu'il lui propose. Ulcéré par son refus, Alceste, cette fois, rompt définitivement avec elle. On a ici la dernière entrevue entre Célimène et Alceste.
I) Le pardon d'Alceste
v.1757-1758: le pardon d'Alceste, doublement blessé dans son amour et dans sa fierté, montre à quel point sa passion pour Célimène est immense. Célimène n'en reste pas moins une "perfide", coupable de "forfaits" (v.1757). Il ne connaît pas la véritable nature de Célimène et ne peut toujours pas la comprendre; son comportement est donc dû, pour lui, au "vice du temps" (v.1760).
Dans toute la pièce, Alceste considère son amour pour Célimène comme une "indigne faiblesse". le pardon qu'il lui accorde est également ressenti comme une "indigne faiblesse". Alceste est alors tout près de découvrir qu'il n'est pas si différent de cette humanité qu'il déteste.
II) L'incompatibilité de deux natures
Cette prise de conscience na fait pas oublier à Alceste ses principes. Il ne veut pas se décevoir lui-même. La rédemption (v.1765-1766) de Célimène lui permettra d'être en paix avec lui-même (v.1767-1768). S'il impose à Célimène la fuite au désert (v.1763-1764), c'est pour l'avoir à lui tout seul (v.1771 à 1773). Sa volonté tyrannique voudrait que Célimène s'enferme avec lui.
A ce langage totalitaire et passionné, Célimène oppose avec force la résistance de son Moi (v.1769-1770). Son cri du coeur ne répond pas à la demande en mariage d'Alceste (v.1777-1778), qu'elle accepte sans enthousiasme, mais est dicté par sa jeunesse et son appétit de vivre (v.1774).
v.1774 à 1776: Célimène reconnaît les limites de sa nature; elle n'est pas faite pour la solitude. Si la solitude est pour Alceste, synonyme de bonheur, elle représente pour Célimène la privation du monde. Ce refus de Célimène de l'engagement total, est pour Alceste, ce qu'il y a de plus cruel.
Déjà connue du spectateur, l'incompatibilité de ces deux natures et de ces deux logiques est cette fois reconnue par Alceste.
III) De l'amour à la haine
La prise de conscience de son échec entraîne Alceste à un brusque revirement de l'amour à la haine. Il répond au refus de Célimène par un refus plus catégorique encore (v.1780 à 1783). N'ayant pas pu "convertir" Célimène, il ne lui reste plus qu'à l'oublier. Ce qui compte, ce sont les principes, l'amour passe après. Célimène va se retirer. Peut-être est-elle déçue de la réponse d'Alceste.
Conclusion
Alceste est un personnage noble. Il n'y a pas tant de faiblesse devant Célimène, aucune espèce de faiblesse, et c'est bien là le fond de sa souffrance.
Il aime une coquette, une galante, une menteuse, il l'aime alors que le mensonge et la frivolité lui font horreur: voilà pour la contradiction. Mais dans cet amour, il demeure fidèle à lui-même, à ses principes, et à son besoin d'absolu.
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