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Misanthrope, Acte I scène II

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Par   •  30 Janvier 2016  •  Commentaire de texte  •  764 Mots (4 Pages)  •  16 882 Vues

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Le Misanthrope, Molière

Acte I, scène 2, vers 305 à 340

Le Misanthrope, de Molière, est une pièce comique représentée pour la première fois en 1666. Elle raconte l'histoire d'un homme franc, peut-être trop, qui hait les hommes. L'acte I scène 1 met en scène Alceste, qui représente la sincérité, et Philinte, qui incarne la politesse sociale. Les deux personnages sont en conflit et leurs valeurs s'affrontent. Dans la scène 2, un troisième personnage, Oronte, fait son apparition et met en situation les valeurs opposées d'Alceste et Philinte. Comment Molière met-il en opposition sincérité et dehors civils ? Nous verrons d'abord en quoi la scène est comique, puis l'affrontement entre les valeurs mises en situation.

L'extrait étudié est une scène comique. En effet, l'attitude des personnages, leurs caractères suscite le rire chez le public. C'est un comique de caractère. Oronte est un personnage comique car il correspond au portrait du fâcheux : il est accaparé par la rédaction de son sonnet et arbore une attitude énervante et vaniteuse. Il présente son sonnet à plusieurs reprises, en ajoutant des commentaires ponctués de silences, avec de nombreuses répétitions des termes “ espoir ” et “ sonnet ”. Oronte est fier de son sonnet et s'en vante dans les vers 307 et 308 :

“ Ce ne sont point de ces grands vers pompeux,

Mais de petits vers doux, tendres et langoureux ”. On observe notamment une gradation des adjectifs “ doux, tendres et langoureux ” qui met en valeur la fierté d'Oronte. Alceste n'apprécie pas l'attitude d'Oronte et manifeste son impatience. D'abord, il répond calmement avec un futur “ nous verrons bien ”, avant de le presser avec un futur proche “ nous allons voir ”, et enfin, il met fin à la présentation du sonnet avec un impératif “ voyons ” qui ordonne à Oronte de débuter la lecture. Le comique de mot est également présent avec le langage utilisé par Alceste et le juron “ Morbleu ” qui apparaît à plusieurs reprises.

Le long de l'extrait, les personnages s'adressent parfois seulement à un autre personnage. C'est le cas d'Alceste qui critique à basse voix Philinte d'abord en s'adressant directement à lui, à deux reprises, puis à part, trois fois. Alors que Philinte flatte Oronte, Alceste s'exclame et reproche à Philinte son hypocrisie, à voix basse, et fait des apartés. Philinte est ridicule à cause de sa flatterie exagérée. Les deux personnages forment un duo bouffon qui fait rire le public. Oronte quant à lui, s'adresse une fois à Philinte lui demandant s'il le flatte. Philinte ne s'adresse à personne en particulier ni ne fait d'aparté, il flatte sans relâche.

On assiste à un affrontement des valeurs d'Alceste et de Philinte ainsi mises en situation. Philinte respecte les codes sociaux et fait preuve d'une grande politesse sociale qui tend vers l'hypocrisie. Il complimente le sonnet d'Oronte de manière excessive avec l'hyperbole du vers 336 “ Je n'ai jamais ouï de vers si bien tournés ”, mise en valeur avec les deux adverbes “ jamais ”

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