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Le Lac, Lamartine

Fiche de lecture : Le Lac, Lamartine. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  22 Octobre 2020  •  Fiche de lecture  •  622 Mots (3 Pages)  •  832 Vues

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Je vais vous présenter une lecture analytique du poème Le Lac, le dixième poème du recueil Méditations poétiques de Alphonse de Lamartine. Alphonse de Lamartine, né le 21 octobre 1790 et mort le 38 février 1869 est un poète, romancier et dramaturge français du Romantisme. Publié en 1820, le recueil Méditation poétique lui apporte un succès immédiat, où, ses vers lyriques et son âme rêveuse font de lui le premier des romantiques. Le Lac est écrit en référence au Lac de Bourget, un lieu riche en symbole pour Lamartine puisque c’est là qu’il rencontrait régulièrement sa muse, Julie Charles, une femme mariée atteinte de la tuberculose qui l’emporte en 1817. C’est un poème emblématique du mouvement romantique composée de quatorze quatrains de trois alexandrins et d’un hémistiche. On va chercher à comprendre comment est traitée la fuite du temps dans ce poème. Le poème est composé en deux mouvement, le premier mouvement est situé du premier quatrain au douzième, insistant sur l’inexorable fuite du temps dans un cadre spatial et temporel. Le deuxième mouvement montre le pouvoir de la nature idéalisé du douzième quatrain jusqu’à la fin.

I – Inexorable fuite du temps dans un cadre spatial et temporel

Premier quatrain

Dans le premier quatrain, le poète exprime son désir d’arrêter le temps qui fuit : la présence de deux participes passés (« poussés », « emportés ») donne une impression de crescendo, et la présence des deux termes « éternels » et « sans retour » montre que le temps passe, inexorablement. C’est la contemplation du lac qui fait naître cette réflexion, et le souvenir l’envahit. Il est submergé par ses états d’âme. La vague de ses sentiments le recouvre (vers 1 : allitération en « v »). La présence de participes passés montre à quel point l’homme n’a pas de prises sur la fuite du temps. Il est emporté par le temps comme il le serait par une vague. Au vers 3 et 4, le poète utilise une métaphore qui sera filée dans tout le poème, métaphore sur le temps, sur la vie comparée à un fleuve qui emporte les hommes (« océan des âges »). Il y a un effet de rupture vers 4, dans le rythme du quatrain (on passe d’alexandrins à hexasyllabes). Ce choix est justifié par la volonté, de la part de Lamartine, de mettre fin à la fuite du temps. Il y a aussi un effet de rupture dans l’expression « jeter l’ancre », où on l’on trouve un verbe violent qui montre son désir d’arrêter son navire avant que le fleuve ne le conduise à la mort.

Deuxième quatrain

Dans le deuxième quatrain, « Ô lac » est un soupir, une apostrophe qui est une adresse au lac personnifié. En effet, le poète le prend pour confident. Au vers 5, on note l’euphémisme « finir sa carrière », au lieu de « toucher à sa fin », renforcé par « à peine », qui montre que le poète n’accepte pas que le temps s’en aille. À la césure du vers 6, « chéris » est utilisé pour qualifier les flots. « Elle » est une diérèse qui met en valeur le pronom personnel qui représente la femme aimée. Il étire le mot comme pour combler son absence. Dans les vers 7 et 8, l’exclamation montre l’exaltation des sentiments du poète, regret, désir de retrouve l’absente. La solitude dont il souffre se voit particulièrement au vers 7, puisque le mot "seul" est situé à la césure. La répétition du verbe s’asseoir (vers 7 et 8, toujours) semble avoir pour but de rapprocher les deux personnages, comme si le poète mimait un rituel qui aurait pour objet de faire revenir (ou revivre) l’absente.

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