Le Lac, Lamartine
Commentaire de texte : Le Lac, Lamartine. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Chazou • 30 Mai 2017 • Commentaire de texte • 1 407 Mots (6 Pages) • 2 423 Vues
Le lac est un long poème de 16 quatrains tiré des Méditations poétiques de Lamartine publié en 1820. Il est entièrement dominé par le souvenir du bonheur passé et par l’obsession douloureuse du temps. Le poème mère de manière harmonieuse et musicale l’invocation lyrique à l’évocation nostalgique des moments heureux.
Récit, monologue et appels au temps / nature s’entrelacent ainsi pour donner tout d’abord une ambiance mélancolique.
Pb: comment le rappel d’une scène disparue dont la nature entière garde le souvenir est-elle l’occasion pour Lamartine d’évoquer la fuite du temps et la fragilité des sentiments?
- L’expression obsessionnelle du temps
- Les indications temporelles
- L’alternance des temps verbaux
- Les images du temps
- Les effets destructeurs du temps
- Un pouvoir inexorable
- La fragilité humaine
- Le pouvoir revivifiant de la nature
- Le lac et la nature: cadre fixe du bonheur passé
- Le lac et la nature: témoins impérissables de l’amour
- L’expression obsessionnelle du temps
- Les indications temporelles
Une première lecture laisse voir le champ lexical omniprésent du temps. On note de nombreuses indications temporelles. Lamartine joue sur l’alternance des temps et la personnification du temps
- adverbes de temps : « toujours » « à peine » « jamais » « tout à coup »
- divisions temporelles qui soulignent des alternances et ponctuent le passage du temps :
- « jour »
- « année »
- « aurore »
- « soir »
- « heures »
- « moment »
- « éternité »
Beaucoup de ces indications temporelles sont elles-mêmes accompagnées de caractérisations qui les précisent, les dramatisent ou les valorisent.
La dramatisation est essentiellement due à l’emploi d’adjectif ou l’utilisation du pluriel « âges » « abimes » « jours » « heures » ou encore des métaphores qui font du temps un univers.
- L’alternance des temps verbaux
La présence constante du temps est aussi marquée par une utilisation très diversifiée des temps verbaux.
- Le présent. C’est tantôt celui de l’observation générale tantôt le présent d’actualité (v.7: « je viens seul » vers 25/27/30/35/46/50/61) tantôt il s’agit d’un présent de narration. Il s’agit de l’actualité retrouvée (v.29/30/31) accompagnée du style direct. On note aussi le présent de l’impératif et du subjonctif qui s’inscrivent dans un perspective d’avenir possible (v.31/53/57) tandis que le passé souligne le caractère définitivement révolu d’une scène de bonheur.
- Le passé. C’est celui de l’expérience vécue. On le trouve dans le récit de la scène (quatrain 1 et 3). Passé simple: même valeur, caractère ponctuel et révolu.
Cette alternance souligne l’intégration du passé heures dans le présent mélancolique, le rappel du bonheur dans un moment de solitude. Cette expression est renforcée par la présence constante du temps
- Les images du temps
On note 5 occurrences au temps dont 2 constituent une apostrophe (v.21: « Ô temps »).
Personnification du temps comme une divinité. Dans tous les cas il apparait comme insaisissable et apparait doté d’une véritable sensibilité (v.37: « temps jaloux ») Il est le sujet de verbes d’actions (v.30: « échappe et fuit » & v.43: « efface »)
Le poème est ainsi dominé par les multiples expressions du temps.
Cette omniprésence se marque aussi par des effets destructeurs que le poète ressent et traduit de manière lyrique.
- Les effets destructeurs du temps
- Un pouvoir inexorable
Il est traduit par les diverses invocations et supplications du poète et de Julie (v.21: « ô temps »).
Ces invocations font du temps un maître tout puissant capable aussi bien de reprendre que de donner selon ses caprices ou une volonté aléatoire.
C’est ce qu’exprime l’alternance des rimes antithétiques:
- donner // effacer — antithèse : le temps fait ce qu’il veut (v.43/44)
L’utilisation du verbe pouvoir au vers 50 « le temps épargne… » et le « ou » montrent les caprices du temps.
Ce pouvoir du temps apparait également dans son caractère inlassable, éternel, inhumain. C’est ce que souligne le présent de vérité générale au vers 36.
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