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Le Comte de Monte Cristo

Commentaire de texte : Le Comte de Monte Cristo. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  7 Novembre 2021  •  Commentaire de texte  •  2 201 Mots (9 Pages)  •  8 862 Vues

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Commentaire de texte

Le Comte de Monte-Cristo

Alexandre Dumas est un littéraire et auteur du XIXème siècle. Célèbre pour sa fameuse œuvre Les

Trois Mousquetaires, Alexandre Dumas participe au mouvement Romantique, comme ses compères Victor

Hugo ou encore Alfred de Musset. Mélangeant fiction et Histoire, comme à son habitude, Dumas s’inspire

de divers faits réels pour édifier son roman dramatique Le Comte de Monte-Cristo (1846). Dans cet extrait,

le protagoniste Edmond Dantès souhaite s’évader du château d’If. Pour accomplir son projet, il se fait

passer pour son camarade de cellule décédé. Dans un scénario aussi désespéré que dangereux, comment

l’auteur ajoute à cette scène un effet dramatique ? Nous verrons dans un premier temps que l’extrait

repose sur une action intense et palpitante, puis nous étudierons le comportement du héros de l’œuvre

qui nous fait susciter émotion et admiration.

Digne des plus grands auteurs de suspens, Dumas réussit à capter l’attention du lecteur autour du

cadre spatio-temporel dont il est la clé. Tel un Lovecraft déchainé, Dumas tisse une atmosphère glauque et

malsaine (L4 : ‘’air frais et âpre’’ ; L5 : ‘’sensation […] pleine à la fois de délices et d’angoisses’’ ; L47 : ‘’vide

énorme’’ ; L48 : ‘’épouvante qui lui glaçait le cœur’’), ajoutant à cette scène un côté intense en émotion.

Bien qu’audacieux et téméraire, Edmond est bien conscient du risque de son acte, ce qui suscite en lui une

forme d’appréhension : ses rares monologues intérieurs sont sous forme de questions qu’il se pose, preuve

d’une inquiétude montant crescendo (L8 : ‘’où suis-je ?’’ ; L17 : ‘’que cherche t-ils donc ?’’) qui lui fera

même réagir d’effroi (L36 : ‘’ses cheveux ne s’en dressèrent pas moins’’). Le cadre spatial est quant à lui

très limité : outre la connaissance, chez le lecteur, du nom du lieu et sa localisation (en bord de mer), le

point de vue interne ne permet pas au lecteur d’en connaitre d’avantage sur leur environnement (comme

Edmond, le lecteur à les ‘’yeux fermés’’), rendant la scène encore plus dérangeante et inquiétante.

Toutefois, on remarque une temporalisation incessante de la scène, soit par l’atmosphère (on sait que

l’action se déroule de nuit), soit par les fossoyeurs eux-mêmes. Bien que le stratagème d’Edmond les

échappe, ils sont dans cette scène au summum de l’importance. Dumas les réifie sous forme d’horloges

mécaniques/humaines, ayant pour utilité de rythmer la scène de manière saccadée et stressante : leurs

pas sont tels les ‘’tics tacs’’ d’une horloge, pouvant être comptés par une seconde représentée par un pas.

Ce sera par ailleurs le seul indice dont disposera le héros pour se guider (L6 : ‘’les porteurs firent une

vingtaine de pas’’ ; L30 : ‘’on fit cinquante pas à peu près’’) et lui fera comprendre qu’il se trouve

approximativement aux abords de la mer (L31-32 : ‘’le bruits des flots se brisant contre les rochers sur

lesquels est bâti le château’’).

De l’autre côté, la palpitation est à son comble, quand Dumas divise la scène par des pauses de

suspens. On en compte deux : la première, à la ligne 6 (‘’puis ils s’arrêtèrent’’) brusque inexorablement le

lecteur qui ne s’attendait pas à un tel arrêt. Pire que cela, il s’imagine une péripétie qui touchera Edmond :

pourquoi les fossoyeurs ‘’déposèrent la civière sur le sol’’ ? (L6-7. L’inquiétude monte considérablement,

Edmond se sait menacé par divers éléments : il est dans l’incapacité de savoir si les porteurs marchent

dans sa direction (L8 : ‘’ Dantès entendit ses souliers retentir sur les dalles’’) ; se sent mortifié au sujet de la

remarque d’un des fossoyeurs, qui sous-entend qu’il est étonné du poids d’Edmond (L10 : ‘’sais-tu qu’il

n’est pas léger du tout ?’’ = les cadavres perdent du gaz dans leur corps, le fossoyeurs se doute-t-il alors de

la supercherie ?) ; le mystère autour de l’objet que cherche l’autre porteur (L14-15 : ‘’je ne trouverai jamais

ce que je cherche’’= que veut-il ? Un objet pointu pour achever Edmond car ils ont remarqué qu’il

bougeait ?, une ‘’bèche’’ (L17) pour l’enterrer vivant ?). Cet arrêt est délibérément bien choisi et voulu par

l’auteur pour éveiller en nous un sentiment de crainte, de paranoïa et d’insécurité. Dans un premier temps,

aucune de ses supputations faites n’aura lieu, et les fossoyeurs se remettront en route. Toutefois, le

second arrêt (L30 : ‘’puis, on s’arrêta’’) sonne comme la fin du ‘’voyage’’ funèbre d’Edmond. Comprenant

qu’il est en bord de mer, ce n’est qu’une question de temps avant sa libération…ou son trépas… Dantès est

sauvé in extremis une fois, quand un des porteurs souhaitait le jeter dans les rochers, mais dont l’autre le

refusait (soulagement de la part du lecteur : la remarque L39-40 ‘’le dernier est resté en route, brisé sur

les rochers’’,

...

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