La vocation de la poésie
Dissertation : La vocation de la poésie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar t.hugues • 31 Décembre 2019 • Dissertation • 1 106 Mots (5 Pages) • 602 Vues
Introduction :
La vocation de la Poésie a souvent été acuité, notamment son utilité par rapport à la vie réelle.
Les partisans de « L’Art pour l’Art » se souciaient uniquement de la beauté, de la forme alors que les poètes engagés défendent des idées. On peut donc se demander quel rapport la poésie entretient avec la réalité : est-elle faite pour la décrire ou sert-elle à la fuir ?
En effet on peut se demander, s’agit-il d’une activité littéraire accordant de l’importance à la forme, si la poésie a pour but de retranscrire fidèlement le réel ou au contraire de s’en évader.
Dans un premier temps, nous examinerons les raisons pour lesquelles la poésie ne peut pas se passer de se référer à l’univers extérieur, par la suite nous constaterons qu’elle permet toutefois de le fuir. Enfin, nous dépasserons cette alternative en nous apercevant qu’elle transfigure la réalité en la traduisant.
Tout d’abord force est de constater que l’activité poétique décrit obligatoirement la réalité ;premièrement, parce qu’elle n’échappe pas à la « fonction référentielle » des mots [Jakobson] ; deuxièmement, parce qu’il lui arrive de se fixer intentionnellement pour but un certain réalisme ; troisièmement, parce que certains poètes vont jusqu’à s’impliquer dans la critique ou la satire.
Qu’elle le veuille ou non, la poésie emploie, contrairement à d’autres arts, un matériau qui est verbal ce sont les mots, qui veulent forcément que quelque chose. Ainsi le fameux et mystérieux « sonnet en ix » de Stéphane Mallarmé nous intrigue et nous incite à chercher un sens : « Ses pures ongles très haut dédiant leur onyx » représentent peut-être un pied de lampe en forme de main féminine comme on en faisait à la fin du XIX ème siècles. De même « la cloche fêlée » de Baudelaire est une référence à la « Liberty Bell » de Philadelphie, qui s’était fêlée dès sa première utilisation. Mais la fonction révérencielle n’est pas toujours essentielle, comme le montre « L’invitation au voyage » de Baudelaire, le pay visé n’est pas explicitement identifiable : de nombreux lecteurs imaginent un exotisme lointain, alors que l’auteur pense à la Hollande. Finalement, quoi que fasse le poète, l’horizon d’attente du public consistera à chercher un sens dans l’univers référentiel.
De plus il arrive que le poète ait explicitement l’intention de décrire la réalité. On peut penser au réalisme dans la description de la cruauté des marins, dans « L’Albatros » de Baudelaire ; et, ce, d’autant plus que l’auteur a réellement vécu cette anecdote lors de son voyage maritime vers les « Îles Bourbons ». Le même poète écrit dans les « Tableaux parisien » (titre évoquant lui-même l’idée de description . Le texte « A une passante », consacré à une femme entrevu fugitivement. Le sonnet de Rimbaud « Le Dormeur du val » s’avère également descriptif, dans un registre certes plus tragique. Aucun ne s’interdit la référence à l’expérience vécue, donc à la fonction descriptif de leur art.
Non seulement nos auteurs décrivent la réalité mais il leur arrive de la critiquer, de la prendre au front et d’exercer une satire. Certes, nous n’avons pas affaire ici à des auteurs « engagé » mais cela ne les empêche pas d’exprimer occasionnellement un désaccord idéologique. Ainsi de Arthur Rimbaud, dont le « Dormeur du val » sonne comme un poème
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