La révolution romantique

La révolution romantique :

Le romantisme est marqué par de multiples soulèvements, le XIX° siècle connaît une grande instabilité sociale et politique. En rupture avec les règles d'imitation et de respect du classicisme et en réaction contre le retrait du « je » dans la littérature d'idée des Lumières, les auteurs romantiques français influencés par le romantisme anglais et allemand, revendiquent une sensibilité lyrique. Écrivains déchirés entre le sublime et le grotesque, entre rêve et réalité, ils font de la poésie romantique leur genre de prédilection et n'hésitent pas à s'engager dans l'histoire pour défendre leurs idéaux.

La naissance du mouvement :

Dès le XVIII° siècles, un retour à la sensibilité et à la nature se manifeste en littérature (Diderot, Rousseau). Cette tendance est confirmée par des écrivains allemands (Goethe, Novalis) et anglais (Scott, Byron) et donne naissance à un mouvement littéraire et culturel de dimension européenne, qui prend vers 1820 le nom de « romantisme ».

En France, les écrivains romantiques (Hugo, Lamartine, Vigny, Dumas) constituent autour de Nodier puis Hugo un salon littéraire très dynamique et créatif : le Cénacle.

La liberté comme mot d'ordre :

Contre le carcan classique (idéal de symétrie, régularité, mesure) qui prévaut jusqu'alors les romantiques revendiquent la spontanéité et la liberté totale du créateur. Cette libération révolutionne la conception de la littérature et de la poésie :

Jusque là banni, le « moi » s'exprime librement et laisse se sensibilité s'épancher.

Le vers est libéré des règles strictes qui lui étaient imposées (Hugo réclame un vers libre, franc et loyal.)

Les genres classiques définis de manières très rigide sont abandonnés au profit de genres plus libres.

Le beau et le laid ne sont plus conçus comme contradictoires mais comme complémentaires, et le poète romantique s'autorise à associer le sublime et le grotesque. (Victor Hugo, 1827)

De la révolution à la consécration :

Véritable révolution littéraire, le romantisme se heurte à la violente opposition des partisans de l'esthétique classique, scandalisés par cette littérature qui ne respecte plus les règles académiques. Une querelle littéraire éclate et connaît son paroxysme avec la bataille d'Hernani.

Le romantisme sort finalement de cette querelle, et acquiert définitivement ses lettres de noblesse avec l'élection de Lamartine, Hugo et puis plus tard Musset à l'académie française.

La mission des romantiques :

L'écrivain romantique se sent investi d'une mission sacrée : poète prophète, il doit « préparer des jours meilleurs » et « faire flamboyer l'avenir » (Hugo, 1840). Il combat donc la misère sociale (Hugo Les Misérables, 1862) et toutes les formes d’oppression ou d'injustice (Hugo lutte contre la peine de mort dans Le Dernier Jour d'un condamné, 1829).

...