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La question de l’Homme dans les genres de l’argumentation, du XVIe siècle à nos jours

Dissertation : La question de l’Homme dans les genres de l’argumentation, du XVIe siècle à nos jours. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  18 Janvier 2021  •  Dissertation  •  3 884 Mots (16 Pages)  •  468 Vues

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Sujet :

Objet d’étude : la question de l’Homme dans les genres de l’argumentation, du XVIe siècle à nos jours

Corpus de documents :

Texte A : Fatou Diome, La préférence nationale, « Le visage de l’emploi » (2001)

Texte B : Marjane Satrapi, Persepolis, tome 3, « Le légume » (2000-2003)

Texte C : Laurent Gaudé, Eldorado, chapitre 6 (2006)

Texte D : Guillaume Apollinaire, Alcools, « Zone », (extrait), (1913)

Questions (6 points)

1. Comparer la situation des personnages dans les 4 documents. (3 points)

2. Par quels moyens ces documents traitent-ils de l’intégration des immigrés ? (3 points)

Travail d’écriture (14 points)

Vous traiterez ensuite, au choix, l’un des deux sujets suivants :

Commentaire

Vous commenterez le texte A, de Fatou Diome, selon le parcours de lecture suivant :

– l’été est révélateur d’une diversité qui engendre des différences ;

– la différence est un facteur d’exclusion pour la narratrice ;

– la différence est un facteur d’aliénation pour la narratrice, qui perd sa propre identité.

Écriture d’invention

À la fin de l’extrait du texte C, de Laurent Gaudé, Soleiman s’adresse directement à son frère par la pensée. Imaginez, à l’inverse, les pensées que Jamal adresse à son frère, alors qu’il retourne au Soudan. Servez-vous des indices que l’extrait donne sur leur relation et sur la traversée qu’ils ont vécue. Votre texte, d’une trentaine de lignes minimum, devra encourager Soleiman à continuer son périple.

Questions[pic 1]

L’émigration vers un pays en paix ou pour vivre dans de meilleures conditions est souvent le seul choix d’avenir qui s’impose aux populations des pays en guerre et du tiers monde.

Or, le chemin à parcourir, jusqu’à l’intégration dans une nouvelle société, se résume à un parcours d’obstacles à franchir avec succès.

Ainsi, les quatre textes du corpus montrent, au travers des différents personnages des œuvres de Fatou Diome, Marjane Satrapi, Laurent Gaudé et Guillaume Apollinaire, comment ils arrivent à dépasser les douleurs et les doutes ressentis tout au long de leurs parcours que ce soit par le trajet difficile, la nécessité de se séparer de ceux qu’ils aiment, la perte des illusions faites par l’imagination, l’adaptation et l’intégration à une nouvelle société basée sur les craintes et les préjugés.

Afin de mieux comprendre leur vécu et leur ressenti, il semble important de comparer leurs situations respectives en analysant leurs statuts, leurs situations matérielles et sociales et d’évaluer la situation qu’ils vivent dans l’extrait.

La lecture des quatre textes met en valeur la solitude des personnages devant la situation à laquelle ils sont confrontés. Fatou Diome est seule dans la rue et devant son « potentiel employeur », Marjane Satrapi est isolée face aux élèves de son lycée, comme le montre le dessin la représentant assise à la table du « café près de l’église », Souleiman dit en pensant à son frère Jamal qui n’a pu continuer « La solitude prend possession de moi », et, Guillaume Apollinaire décrit les « pauvres émigrants » qui viennent d’arriver à Paris, et qui sont mis en marge, isolés du reste de la société.

Les textes de Fatou Diome et Marjane Satrapi sont autobiographiques. Elles expriment leurs souvenirs et parlent toutes deux à la première personne du singulier (je) et à l’imparfait de l’indicatif. Laurent Gaudé narre le parcours que Soleiman est en train de faire, en employant le pronom personnel « je » et le présent de l’indicatif et Guillaume Apollinaire décrit les émigrants qui viennent d’arriver à Paris. Ils sont anonymes (Ils), une masse de personnes et les adjectifs employés pour les décrire sont « pauvres » et « malheureux ».

Les statuts des personnages des quatre textes permet d’avoir un aperçu du parcours des migrants. Ainsi, Soleiman est sur la route entre la frontière de la Lybie et la mer Méditerranée, mais n’a pas encore quitté l’Afrique. Les émigrants décrits dans le poème de Guillaume Apollinaire sont à Paris. Certains veulent continuer leur route vers l’Argentine et d’autres sont logés dans des habitats miséreux, des « bouges », « rue des Rosiers ou rue des Ecouffes ». Fatou Diome et Marjane Satrapi sont deux immigrées. La première est étudiante et cherche un travail de complément, et la deuxième est lycéenne.

Sur un autre plan, la situation matérielle des personnages figurant dans les quatre textes est précaire. A part, Marjane Satrapi qui poursuit ses études et vit chez une amie de sa mère à Vienne, on voit que Fatou Diome doit trouver un travail à côté de ses études, Soleiman est sans domicile et pauvre tout comme les émigrants décrits dans le poème de Guillaume Apollinaire. Certains sont dans le « hall de la gare Saint-Lazare » tandis que d’autres habitent dans des taudis et sont pour certains des commerçants précaires (« Elles restent assistes exsangues au fond des boutiques »).

Enfin, leurs vécus est synonyme de luttes pour parvenir à être intégrés à la société.

Les personnages du texte A et du texte B se ressemblent. Ce sont deux femmes étrangères en France qui doivent faire face aux préjugés et aux critiques. Le texte A montre les difficultés de Fatou Diome pour trouver un petit travail à coté de ses études. Ces origines sont très mises en valeur dans le texte. En effet, elle nous dit qu’elle les porte sur son visage et que l’hiver sert à les cacher « Chacun se vit affublé de sa carte d’identité organique ». Le texte B met en scène sous forme de bande dessinée, l’histoire de Marjane Satrapie. Cette dernière porte également ses origines, car elle a un accent et donc ne peut le cacher. En effet, contrairement à Fatou Diome, l’hiver n’y change rien. Durant une grande partie de l’extrait, elle tente de dissimuler sa nationalité pour s’intégrer. Cela ne fonctionne pas, ce qui lui permet de comprendre une phrase de sa grand-mère « si je n’étais pas intégré à moi-même, je ne pourrais jamais m’intégrer ».

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