La princesse de Clèves
Commentaire de texte : La princesse de Clèves. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar 2lili2 • 7 Février 2019 • Commentaire de texte • 2 087 Mots (9 Pages) • 946 Vues
Séquence 2 :En quoi présentat° des pers. exprime-t-elle une vis° du monde et de la littérature ? L.A.1
La princesse de Clèves
Année de publication : 1678 (Louis XIV, apogée classisme)
Auteur : Madame de Lafayette
Biographie : Madame de Lafayette est née en 1634 et morte en 1693, elle est élevée au milieu d’intellectuels et de mathématiciens. Demoiselle d’honneur de la reine Anne d’Autriche, elle observe les intrigues de la Cour. Elle a l’estime du jeune Louis XIV. Ami de Madame de Sévigné, elle écrit nouvelles et romans qui ne sont pas publiés sous son nom, car une dame de son rang dérogerait à l’usage, en s’avouant auteur (aidé par Segrais et Rochefoucauld). Elle ne reconnaîtra jamais qu’elle a écrit La Princesse de Clèves, salué comme un chef d’œuvre. Les Romans étaient considérés comme frivole, ce sont plutôt des tragédies ou épopées.
Extrait : C’est un roman d’analyse se passant à la cour d’Henri II. Il y a acuité de regard qui aurait pu gêner les gens (comme si elle les étudiait). 1er titre était mémoires mais souci de vraisemblance. Clèves : nom d’1 famille existante mais personnage fictif. Roman s’ouvre sur une présentat° du cadre de l’intrigue : la cour d’Henri II. Nous étudierons l’Incipit.
Citation : « Les passions peuvent me conduire mais elles ne sauraient m’aveugler »
On peut dans un premier temps s’attacher à étudier l’univers romanesque particulier que met en place cet incipit, puis montrer qu’il apparaît à travers un tableau idéalisé. Enfin, il faut remarquer que cet univers est caractérisé par de fortes contraintes pesant sur les personnages, même et peut-être surtout les plus illustres.
I. LA MISE EN PLACE D’UN UNIVERS ROMANESQUE (correspdt goûts et l’esprit de l’épQ à laquelle il a été écrit)
a. la dimension historique
- Le lieu et le contexte st marqués par leur authenticité historique, abordée dès la première phrase du roman : « dans les dernières années du règne de Henri second. » Cette première phrase situe l’action dans les années précédant 1559, date à laquelle Henri II est mort des suites d’un accident de tournoi. Il s’agit donc d’un roman historique aussi pour ses premiers lecteurs, puisque son contexte remonte, pour eux, à plus d’un siècle, et se réfère à la cour des Valois.
- Les divertissements de la Cour sont aussi historiquement datés : si les parties de chasse existent encore de nos jours, le jeu de « paume », ancêtre du tennis, les « courses de bague », durant lesquelles un cavalier lancé au galop devait emporter à la pointe de sa lance un anneau suspendu à un poteau, et la mention de « ballets » plutôt que de « bals » renvoient au passé.
- La pratique consistant, lors d’une course ou d’un tournoi, à porter les couleurs de sa « dame » (et non pas de son épouse) remonte au Moyen-Âge, et marque l’historicité du récit.
[Transition] Au delà de sa dimension historique, l’univers romanesque déployé par cet incipit se caractérise aussi par un autre aspect : le ballet des personnages, et notamment des femmes.
b. le ballet des personnages, et notamment des femmes
- le triangle amoureux : le roi, la reine, la maîtresse du roi. Chacun a un « rôle », qui implique de fait une fonction de représentation, comme le montre l’expression « elle paraissait ». « La présence de la reine autorisait la sienne » montre que la place de chacun est fixée, et qu’il convient de ne pas y déroger.
- La précision concernant la tenue de la duchesse de Valentinois, habillée comme sa petite-fille malgré son âge, montre que les personnages, même s’ils jouent leur rôle, peuvent aussi jouer avec leur rôle. Ainsi, Diane de Poitiers, de vingt ans plus âgée que le roi, et approchant la soixantaine au moment du récit, apparaît comme une femme jeune et séduisante.
- C’est le roi lui-même qui l’a faite duchesse, ce qui signifie la possibilité de changer le statut des personnages, et leur rôle.
- Ce ballet des personnages incite à se poser des questions et crée des attentes concernant la suite de l’histoire : roman de cour, roman historique, roman d’amour ? En tout cas un univers d’intrigues.
- Importance du rôle des femmes : femmes de pouvoir (duchesse, reine), et pouvoir des femmes (régner sur le cœur des hommes, celui du roi notamment, confère un pouvoir)
[Transition]
c. des portraits hyperboliques dans un milieu d’exception
- redondance de termes mélioratifs pour décrire le roi : « galant », « bien fait ». Il réussit « admirablement », il a de « grandes qualités » ; pour décrire la reine « belle ».
- L’adjectif « galant » apparaît dès la deuxième phrase, alors que le terme « galanterie » figurait dès la première. Importance des bonnes manières qui reste attachée à l’image de la France.
- La répétition des titres de noblesse crée un effet royal : « Ce prince », « duchesse », « reine », « princesse », « duc d’Orléans », « roi François premier », etc.
- univers d’activités nobles. NB : sous l’Ancien Régime, la chasse fait partie des privilèges de la noblesse. Il s’agit, même si le gibier est servi au cours des repas, d’activités non productives, requérant une éducation, un équipement, et des loisirs.
- Les procédés grammaticaux de l’amplification, dans le vocabulaire « passion », « violente », et les superlatifs « ce qu’il y avait de plus beau et de mieux fait ».
[Transition] L’incipit de La Princesses de Clèves met donc en place un univers romanesque historique, peuplé de personnages nombreux et complexes présentés de manière hyperbolique, mais il a aussi une façon particulière de présenter l’univers brillant de ces personnages, de façon idéalisée.
II. LE TABLEAU IDÉALISÉ D’UN UNIVERS BRILLANT
a. l’omniprésence de la notion d’éclat
- la « galanterie », signe d’élévation sociale et d’un goût pour les affaires amoureuses. Ce terme désigne, au XVIIe siècle, la politesse des manières et des sentiments dans les relations amoureuses, mais aussi mondaines. Il suppose donc un mode de vie raffiné, attentif à l’image donné aux pairs.
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