La mort dans le théâtre

Question sur corpus : quelle image de la mort nous proposent ces textes ?

Corpus :

- Madame Bovary, Partie III,  chapitre VIII, FLAUBERT, 1857

- La mort du roi Tsongor, Extrait du chapitre I, « La grande nuit blanche du roi Tsongor », pp.49-52. Laurent GAUDE, Le Livre de Poche, 2002.

1. Lecture des textes

2. Repérage rapide des caractéristiques :

Genre : extraits de romans

Thème : la mort du personnage éponyme

Visée : frapper l’imagination, provoquer la compassion, la terreur, faire sourire

Registres : tragique, pathétique, (ironique ?= Flaubert)

Personnages : un duo d’hommes (Gaudé) /une femme et plusieurs autres personnages, un public (Flaubert)

3. Repérage des différentes figures de style et procédés remarquables dans les textes

4. Thèmes de comparaison possibles :

- Une mort montrée sans retenue, dans toute sa force et son horreur

Madame Bovary : l.35-36

La mort du Roi Tsongor : l.30-31, l.47 à 55

Suicide des personnages dans les deux textes.

Présence d’éléments charnels, importance du corps : le sang, la contraction des muscles, les yeux révulsés (dans les deux textes).

Mais, le traitement de la mort est différent :

Madame Bovary : mort atroce par le poison, typiquement féminine, mais comique, risible (chanson de l’aveugle ,parodie de la vie d’Emma)=mélange des registres, héroïne méprisable et condamnable  ==mort honteuse

La mort du Roi Tsongor : mort violente par arme blanche (le couteau), virile, noblesse de l’amitié, duo de guerriers respectables/héros=registre tragique, respect mutuel des deux hommes ===mort honorable par refus du dilemme

-Une fin définitive et clairement dite :

« Le Roi Tsongor était mort » (l.55) //

« Elle n’existait plus » (l.59) = euphémisme, volonté de minimiser, utilisation du verbe exister pour montrer que c’est ce qu’a toujours voulu Emma « exister »

-Des personnages entourés au moment de leur mort :

Madame Bovary : mort publique, pas d’intimité, comme si toute sa vie était livrée en pâture, entourée de ceux qu’elle hait et méprise et qui la jugent ( Le prêtre, le pharmacien, Charles, Félicité…)

La mort du Roi Tsongor : mort dans l’intimité, présence son meilleur ami/ennemi

-La dimension rituelle, métaphysique :

Madame Bovary : présence du curé, saints sacrements catholiques tournés en ridicule (l.12-18) par le rappel de tous ses péchés. La religion ne pardonne pas le suicide=âme damnée

La mort du Roi Tsongor : description des effets de la mort par le roi lui-même, effet tragique du passage vers l’au-delà (le jour se lève=vie dans l’autre monde), phrases courtes, attitude digne du roi (verbes à l’impératif, phrases déclaratives, description lucide) dans le respect des traditions « allons, Katabolonga, il est temps de faire sourire tes morts et de laver les offenses d’autrefois » (l. 17-18)

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