La balle des pendus - François Villon
Commentaire de texte : La balle des pendus - François Villon. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Vicky2604 • 21 Juin 2016 • Commentaire de texte • 1 267 Mots (6 Pages) • 1 497 Vues
La ballade des pendus - François Villon
Dans le cadre de l'objet d'étude sur l'écriture poétique et la quête du sens du Moyen-Âge à nos jours, il est intéressant sur les mutations subies par la forme poétique de la ballade au cours des siècles. Le poème présenté est écrit par l'un des poètes les plus connus de la fin du Moyen-âge : François Villon. Né au cours du XVème siècle, il fait ses études à la Sorbonne dont il ressort diplômé en tant que Maitre es arts. Malgré cela, il participe à plusieurs vols, et finit par tuer un prêtre au cours d'une rixe. Banni de Paris, il est ensuite gracié et il revient. Mais il commet à nouveau des vols et s'enfuit pour se réfugier à la cour de Blois où il participe, avec Charles d'Orléans à des jeux floraux. Ses talents de poètes sont alors reconnus.
En 1462, il est emprisonné (à la suite de nouveaux méfaits) et est condamné à mort, par pendaison. Finalement, le Parlement le condamne à 10 ans de bannissement, et on n'entendra plus jamais parler de lui, si bien qu'on ignore la date de sa mort.
C'est durant son emprisonnement, et pendant l'attente de sa pendaison qu'il écrit son recueil le plus connu nommé "Testament" dont nous allons étudié l'un des poèmes La ballade des Pendus. Quel est l'enjeu de cette ballade ? Nous verrons tout d'abord que cette ballade est une description par anticipation des condamnés, puis nous étudierons la portée argumentative et didactique dont elle est chargée.
Dans un premier temps, nous allons voir que cette ballade fait une description très détaillée des pendus. Tout d'abord le contexte de rédaction rapproche sentimentalement parlant le poète des pendus. En effet, Villon écrit cette ballade durant son emprisonnement. Il pense alors qu'il va être pendus pour ses méfaits, comme ses camarades et ce poème est en quelque sorte le testament qu'il lègue aux vivants, d'où le titre du recueil dont il fait partie.
Ce contexte particulier est mis en valeur par l'utilisation de la première personne du pluriel "nous" qui englobe à la fois les condamnés et les pendus : il se considère déjà comme mort, ce qui est accentué par la gestion du temps complexe. La première strophe est au présent, où imagine son futur état ; alors que la strophe 3 est au passé-composé et évoque le processus de dégradation qu'ont subi les corps des pendus pour arriver à l'état de la strophe 1. On a donc une situation d'énonciation très complexe avec une gestion du temps compliquée.
La description des pendus est mise en valeur par les très nombreux participe-passé qui ont une valeur descriptive, ainsi que les nombreuses occurrences du verbe "voir" qui montre les pendus comme un spectacle à détailler. Les "frères humains", les vivants sont donc pris pour des spectateurs, malgré eux.
La comparaison "plus becquetés d'oiseaux que dés à coudre" (v 28) complète et enrichit le champ lexical des corps très présent "yeux, barbe, sourcis". La description des mouvements "puis ça, puis là, comme le temps varie" est soulignée par le jeu des sonorité, le changement de rythme entre les deux hémistiches, et l'allitération en [v]. Ces procédés permettent de donner un aspect réaliste aux corps, de les décrire parfaitement.
Enfin, la progression du texte souligne l'importance de la description. Dans la première strophe, les squelettes parlent, et les termes "et nous les os" et "elle est piéça dévorée et pourrie" permettent de choquer le lecteur dès le début afin de le plonger plus rapidement dans l'univers des pendus. Dans la strophe 2, on a un retour en arrière, les squelettes décrivent le jugement auquel ils ont été soumis, ainsi que leur mort "fûmes occis par justice" (v12) le passé antérieur marque l'antériorité. Enfin, dans la strophe 3, la dégradation est évoquée, la décomposition des corps est mise en valeur par les participe passés et les acteurs de la décomposition qui sont évoqués
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