LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

La bétique

Discours : La bétique. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  7 Mars 2018  •  Discours  •  593 Mots (3 Pages)  •  609 Vues

Page 1 sur 3

Elise do Marcolino

Français – Sujet d’invention

Vous avez séjourné en Bétique. Déçu, vous décidez de partir. Ecrivez le discours d’adieu que vous prononcez devant les habitants.

La Bétique ! Pays de tous mes rêves !

En arrivant ici, j’avais un projet, une idée, tout pourvu que les merveilles d’ici me poussent à m’enrichir.

J’imaginai des clarières, des forêts, des cascades, de grandes étendues, des parfums, des couleurs. Je voulais de mes yeux contempler le monde et n’y voir rien d’autre que la beauté dans ce qu’il y a de plus utopique, idyllique.  Je souhaitais plus que tout admirer ce petit pays qui m’apporterait plus par sa magnificence que toutes les sociétés du monde.

J’attendais tant de ces paysages mirifiques, de cet air si doux et parfait. Ah ! Chers amis ! Je me suis bien trompé !

Mais une part de moi avait toutefois raison. En arrivant ici mes yeux purent enfin découvrir ce qu’est la beauté. Peut-être, alors, chers amis, devez-vous vous demander pourquoi je pars...

Eh bien ! Je crois que mes yeux ne sont pas prêts à tant de splendeur. Mon esprit n’est pas prêt à tant de sagesse. Mon cœur n’est pas prêt à tant d’abandon.

Tout est différent.

Tout change ici, et la grande simplicité de ce lieu me semble aujourd’hui trop extravagante. La frugalité qu’ici on attend de moi ne pèse que bien trop lourd sur mes épaules. Et le bonheur que je pensais m’offrir ne semble avoir d’égal que mon incapacité à quitter ce qui d’après vous me rend malheureux.

Alors je m’en vais.

Je m’en vais retrouver ce satisfaisant superflu. Ces réconfortantes possessions. Cette protectrice dépendance.   Je m’en vais retrouver tout ce que j’ai besoin de chérir ; ma maison aux vastes fenêtres, mon jardin aux nombreuses statues, mes amis aux nombreux biens. Car j’aime, oui, j’aime mon pays et cet art dont il regorge. J’aime contempler cette éternelle beauté gravée dans le marbre au lieu de ces éphémères falaises de craie. J’adore admirer chaque jour la perfection et l’organisation dont fait preuve mon peuple, autant que j’aime la symbiose que vous m’avez dépeinte. Mais j’aime la brillance qui semble ici indétrônable au milieu de ces simples villages, ces frugales festins, ces ordinaires constructions. Tout cet or... Assez pour rebâtir dix fois Ithaque ! Mais qui suis-je pour vous le voler ?

En quelques mois ici je n’ai ni grandi, ni évolué. Je n’ai rien gagné, ni perdu. Il est évident que vous avez plus à m’apporter que moi à vous apprendre ; évident que votre liberté n’a d’égale que votre quiétude et que votre jalousie n’a d’égal que votre intérêt.

Avez-vous besoin de l’art et de la littérature ? Demanderez-vous un jour autant de muraille que de flèches et d’arcs ?  Non, bien sûr.

Vous, chers amis, vous demeurerez ici là où personne ne vous mérite. Vous continuerez de clamer cette frugalité presque autarcique. Et peut-être votre manière d’être esclaves de tant de fausses nécessités vous rend plus libre, qui sait ? Peut-être, au contraire, votre légèreté ne fera que resserrer vos chaines ? Peut-être, n’êtes-vous que trop originaux pour mettre au point tout ce que mon peuple a créé ? Peut-être n’êtes vous que trop arrogant pour songer à la possibilité d’avoir tort ? Et peut-être, bien sûr, que toutes vos vaines critiques de notre société ne sont qu’une malhonnête façon de vous flatter vous-même ?

...

Télécharger au format  txt (3.6 Kb)   pdf (59.4 Kb)   docx (11.4 Kb)  
Voir 2 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com