La Révolte de Villiers de L’isle Adam (1870)
Commentaire de texte : La Révolte de Villiers de L’isle Adam (1870). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Orlane Glises • 2 Octobre 2022 • Commentaire de texte • 1 313 Mots (6 Pages) • 496 Vues
Parcours crise personnelle, crise familiale
Lecture linéaire La Révolte de Villiers de L’isle Adam (1870)
Auteur faisant partie du mouvement romantique, Villiers de L’Isle Adam est un auteur rêveur, qui s’intéresse au mysticisme et au monde de l’au-delà. Il écrit de la poésie, des romans, des cotes mais aussi du théâtre. Il est ami avec Edgar Poe et Baudelaire et est fortement influencé par les idées romantiques. C’est un auteur idéaliste qui défend la Commune. Cet épisode historique l’a influencé pour sa pièce « La Révolte », dans laquelle il critique la bourgeoisie et la pensée positiviste (croyance aveugle en la science. Dans cette pièce, il dépeint la révolte d’Elisabeth qui n’en peut plus de sa vie bourgeoise et qui rêve de liberté. Face à ses idéaux, son mari Félix reste hermétique et ne comprend pas les besoins de sa femme. On peut se demander en quoi cette scène de confrontation montre l’absence de communication entre les deux personnages, mêlant tragédie et comédie.
Première partie : l’impossibilité de communication (Vous le voyez 🡪 deux fois par semaine !)
Deuxième partie : Un désir d’indépendance (Il est loin d’ici 🡪 Vaudran te dit des madrigaux ?)
Troisième partie : Une mort sociale (Je vais rouvrir 🡪 fin)
L’impossibilité de communication
On part d’un constat « vous le voyez » : usage de la négation total « il n’est pas d’explication possible ». Paradoxe : l’explication est impossible et pourtant, elle s’apprête à donner des explications. C’est moins pour son mari que pour le spectateur. Elisabeth apparaît ferme et décidée, le constat ne souffre d’aucune réplique.
Usage d’une tournure hypothétique « Si vous pouviez vous rendre compte » sous-entendant qu’il ne la comprendra pas. Tournure hyperbolique qui ajoute à la gravité de la situation « le remords empoisonnerait pour toujours » : Elisabeth le place en position d’accusé, mais un accusé incoscient, presque limité intellectuellement. Et c’est justement cette inconscience qui est douloureux pour Elisabeth. La quiétude inconsciente renvoie à son univers bourgeois. Pas un hasard s’il s’appelle Félix : dimension de félicité.
A nouveau des négations totales « Vous ne pouvez pas le savoir ni le comprendre » : son ignorance ne lui permet pas de le haïr. Dimension tragique : Elisabeth ne peut lui en vouloir, car c’est la situation, la fatalité qui a abouté à cette situation inextricable bâtie sur des années d’incompréhension mutuelle.
Comparaison à la fois poétique qui donne une dimension romantique à Elisabeth : l’âme et le cœur ont été abimés par des années passées dans une vie étriquée et bourgeoise. Enfin, elle pense à elle (insistance avec le « moi ») et veut se délivrer de cette vie comme une cage dorée. Il y a alors l’annonce qui tombe comme une décision sans retour, particulièrement grandiloquente « je vous quitte ! »appuyée sur une répétition « Et je m’en vais ! »
Dimension ironique avec l’antiphrase « grâce à vous » qui signifie « à cause de vous ». Elle se présente comme à bout de force, épuisée et san doute plus proche de l’âge que de la jeunesse avec la métaphore « jouir e mes derniers rayons de soleil » soit de ses dernières années encore jeune.
Félix ne comprend pas (usage de la didascalie sous forme d’hyperbole « ivre d’étonnement ») : sa réponse a une dimension comique puisqu’il répond au pied de la lettre, sans saisir la métaphore de sa femme « Puisque je te propose… » cette réponse confirme tout ce qu’E. a dit et surtout révèle une vision du monde étriquée et bourgeoise.
Un désir d’indépendance
Elisabeth parle désormais moins pour lui que pour elle : elle est déjà mentalement partie et ne l’entend plus. Sa révolte est avant tout un cri de liberté. Elle énumère des pays lointains qui sont porteurs de cet imaginaire de liberté, et surtout d’un sentiment de fuite. (Islande, Sicile, Norvège). Son amour va vers des pays qui sont antéposés à celui où elle vit. Mais surtout, elle pose là une autre annonce, et de poids : elle possède sa propre maison. Pour une époque où la femme est toujours tributaire de son mari, Elisabeth sur pose comme une femme précurseur en matière d’indépendance et de volonté. On voit cette annonce comme une véritable victoire « Je l’ai gagnée, je l’ai achetée de mes deniers ».
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