La Merteuil
Commentaire de texte : La Merteuil. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jeaneudesdu50 • 18 Juin 2019 • Commentaire de texte • 1 426 Mots (6 Pages) • 734 Vues
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Intro :
- Choderlos de Laclos : officier dans l’armée, écrivait à ses heures perdues
- Les Liaisons Dangereuses : 1782, sa principale œuvre, qui connaît un succès fulgurant malgré le scandale dont il est l’auteur. Ce roman épistolaire composé de 175 lettres narre les manipulations auxquelles se livrent deux libertins de la noblesse : Mme de Merteuil et le vicomte de Valmont. Leurs principales victimes sont la présidente de Tourvel et Cécile de Volange, deux femmes de l’aristocratie.
- contexte : cette extrait est le début de la 81ème lettre située au milieu du roman. La Marquise de Merteuil s’adresse à Valmont et retrace son parcours et son éducation qui ont fait d’elle une libertine. C’est un passage autobiographique où la Merteuil affiche clairement sa supériorité par rapport à Valmont et aux autres femmes
- LECTURE
- problématique : quel portrait la Marquise de Merteuil dresse-t-elle d’elle-même ?
- plan
I. Une lettre autobiographique
1) Retour chronologique sur son parcours
- Prédominance de la première personne du singulier : pronoms personnels (sujet : « je » et complément « m’ » ou « me ») et possessifs « mes », « mon »…
→ c’est clairement un autoportrait qu’esquisse Merteuil pour son interlocuteur
- Elle se met en évidence dès la première phrase de la lettre : « Mais moi » et se définit en opposition au reste des femmes : « ces femmes inconsidérées » → le pronom démonstratif « ces » met à distance les autres femmes
=> cette lettre sera très auto-centrée
- La Merteuil revient sur son parcours de vie et son éducation de manière chronologique avec un regard rétrospectif : « fille encore » (L8), « J'étais bien jeune encore » (L21)
- Dès son adolescence elle commence son « auto-éducation » qui va progresser par étapes : « dès lors » (L14), « Munie de ces premières armes » (L22/23), « et j'y gagnai » (L29)
- A ces quinze ans, elle « possédait déjà les talents auxquels la plus grande partie des politiques doivent leur réputation ».
=> notre extrait s’arrête là mais Mme de Merteuil poursuit son autobiographie dans la suite de la lettre
2) Son propre ouvrage
- Cette lettre est doublement auto-centrée : Merteuil raconte comment elle fut elle-même à l’origine de sa propre éducation en dépit de celle qu’on lui donna. Elle se dépeint comme auteure de sa propre vie : « je puis dire que je suis mon ouvrage » (L7), « Je m’étudiais » (L18)
- Elle se présente autodidacte : « j’ai su en profiter pour observer et réfléchir » (L9). Champ lexical de l’éducation et de l’étude : « règles » (L4) « écoutant » (L10), « je me suis travaillée » (L18) « science » (L33).
- Elle s’inflige une auto-discipline très rigoureuse, elle va même jusqu’à s’infliger des douleurs : « je tâchai » (L15) »j’ai porté le zèle jusqu’à me causer des douleurs volontaires » (L17), «plus de peine » (L18)
→ Mertueil est une libertine classique du XVIIIème qui ne se contente pas de s’adonner au plaisir et montre un esprit calculateur
3) Un auto-éloge qui vise à impressionner
- Merteuil se définit comme une femme d’exception dans cette lettre, elle fait l’éloge d’elle-même
→ cette lettre est adressée au vicomte de Valmont, son ancien amant qui est devenu son complice avec qui elle nous toujours une relation plus qu’ambiguë. Valmont est en train de tomber amoureux de la Présidente de Tourvel et échappe à Merteuil. Elle cherche à garder son emprise sur lui.
- Elle invoque également Valmont par la deuxième personne du pluriel pour en faire son faire-valoir : « ce regard distrait que depuis vous avez loué si souvent » (L14), « dont je vous ai vu quelquefois si étonné » (L20).
→ elle lui rappelle ainsi l’admiration qu’il a eue pour elle. C’est une lettre aussi de séduction.
Transition : c’est donc une lettre autobiographique où Merteuil se définit comme une femme d’exception pour séduire son complice Valmont. Elle nous livre les secrets de son parcours et de son éducation peu commue, en dépit de celle qu’on a voulu lui donner.
II. Une éducation peu commune
- Mertueil nous dévoile son auto-éducation qui va à l’encontre de toutes les valeurs
- Son éducation est basée sur la dissimulation, le mensonge et l’apparence :
- champs lexical du secret et de l’apparence : « cacher » (L11), « dissimuler » (L11), « prendre l’air » (L16)
- jeu d’opposition entre ce qu’elle ressent et ce qu’elle montre : « chagrin/sécurité, joie » (L16), « douleur/plaisir » (L16/17)
- devient une véritable manipulatrice : « ma façon de penser fut pour moi seule » (L26)
- Elle doit ruser pour apprendre ce qu’on veut lui cacher (exemple du prêtre)
2) L’école du vice
- Merteuil prend du plaisir à manipuler, on peut donc parler de vice : « je m’amusais » (L23)
- Evoque le sexe avec un prêtre → paradoxal, montre sa désinvolture face à la religion. Elle utilise le vocabulaire du péché et du désir en pleine confession, rappelant le péché originel
- Enfin elle annonce l’étape suivante de son éducation : la pratique (L46)
Transition : La Merteuil s’est donc donnée une éducation très éloignée des codes de sa société, et elle prend même plaisir à recevoir cette éducation. Mais dernière cet esprit manipulateur se cache une femme victime de la société patriarcale.
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