"La Ballade des Pendus
Commentaire de texte : "La Ballade des Pendus. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lindaoumouhand • 30 Janvier 2022 • Commentaire de texte • 1 181 Mots (5 Pages) • 768 Vues
La poésie médiévale présente différents aspects qui vont des exploits héroïques des chevaliers à l’amour courtois. François Villon, poète du XVe siècle connu pour ses écarts de conduite et ses affinités avec les milieux populaires, propose une autre forme de poésie tout en conservant le modèle traditionnel de la Ballade. Il évoque ici le triste sort des voleurs condamnés à la pendaison et exposés au public qui se rit d’eux.
L’étude de ce poème permettra de répondre à la question suivante : comment la description macabre de la scène des pendus ouvre la voie sur une réflexion morale incitant à la compassion et au pardon pour tous ?
Pour mener à bien cette analyse, il conviendra d’approfondir la description épouvantable et effrayante du spectacle des pendus dont le corps se décompose atrocement. Puis, il sera utile de se pencher sur le sens moral de cette Ballade qui incite à l’empathie et au pardon.
Le poète introduit sa première strophe en indiquant qu’il s’adresse à tous ses contemporains encore en vie « Frères humains, qui après nous vivez ». Dans cette strophe, le registre et le ton pathétique prédominent car François Villon a pour but d’inspirer au lecteur des sentiments de profonde tristesse qui amènent à la compassion envers les pendus : dès le deuxième vers, il appelle au pardon de ses semblables. Le pronom personnel « nous » évoqué à maintes reprises déclare que le poète s’inclut dans la communauté de pauvres voleurs dont la mort sera disposée à la honte publique. Il évoque donc de façon morbide et macabre la décomposition de leur corps pourvue d’une description riche en adjectifs. Le champ lexical de la décomposition illustre le sort malheureux que connaissent les corps des pendus : « dévorée et pourrie » ; « cendre et poudre » ce qui forme une énumération ou une accumulation. François Villon voit son corps finir ainsi et « pourrir ». Un oxymore est présent au vers précédent qui rapproche deux termes opposés : rime (suivie) de « nourrie » et « pourrie ». Cette strophe est rythmée par une allitération en [s]. De plus, les conditions naturelles rendent la dégradation des corps d’avantage effrayante, invitant ainsi le registre fantastique avec une antithèse (pluie/soleil) : « La pluie nous a débués et lavés » « Et le soleil desséchés et noircis ». Le champ lexical de la décomposition du visage « yeux cavés » « arraché la barbe et les sourcils » permet d’insister sur la terreur causée par le repas que se font les pies et les corbeaux à leurs dépens.
Le poète témoigne de sa frayeur à l’idée de se voir dans la peau des pendus grâce à sa description de la décomposition à la fois réaliste et fantastique. Il introduit un parallélisme « Et le soleil desséchés et noircis ; Et arraché la barbe et les sourcils » illustrant son épouvantable vision du corps des pendus et du sien. Il y a une omniprésence de la mort dans cette ballade qui prouve l’état d’esprit du poète. Malgré la terreur qu’il éprouve, François Villon ne manque pas d’humour et préfère rire de son propre malheur. Il introduit l’ironie (ou l’antiphrase) dans la troisième strophe « Jamais nul temps nous ne sommes assis ». Effectivement, étant pendus il leur est impossible de s’assoir. La comparaison « Plus becquetés que dés à coudre » et le conseil « Ne soyez donc de notre confrérie » renforcent ses traits d’ironie. Il passe donc du sérieux à l’ironie et d’un contexte macabre et morbide à un contexte humoristique.
Si le poète
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