LA CANTATRICE CHAUVE SCENES 4 ET 5
Commentaire de texte : LA CANTATRICE CHAUVE SCENES 4 ET 5. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Yohann Domenech Perez • 3 Mars 2018 • Commentaire de texte • 858 Mots (4 Pages) • 8 340 Vues
LA CANTATRICE CHAUVE scène 4 et 5
Eugène Ionesco est un écrivain marqué par le nazisme et les deux guerres mondiales. Il est pourvu d’une double culture : roumaine par son père et française par sa mère. Il s’installe à Paris à la fin de la Seconde Guerre mondiale et publie ses premières pièces dans les années 50. La Cantatrice chauve en particulier fait scandale par son côté provocateur tant sur le fond que dans la forme.
Les scènes 4 et 5 se situent au début de la pièce dans la partie qui pourrait s’appeler l’exposition dans une pièce classique. Les Martin entrent chez les Smith et s’installent dans le salon.
Nous verrons comment sont remis en cause les code du théâtre classique dans ce texte et nous tenterons de faire surgir le sens derrière le sous-titre « anti-pièce ».
L’action dramatique qui semblait se dessiner au début de la pièce se dissout peu à peu pour sombrer dans l’absurde mais le spectateur continue à soutenir son intérêt grâce au comique.
I – Dissolution de l’action dramatique
A – Une fausse scène de reconnaissance
M. et Mme Martin semblent ne pas se reconnaître. Ils découvrent progressivement qu’ils ont chacun une fille : leur fille. La déduction et la couleur des yeux leur font comprendre qu’ils sont époux et cela se termine par une parodie du théâtre de boulevard avec la réplique « Elizabeth je t’ai retrouvé ».
B – Un faux rebondissement
Le personnage de Mary représente pour la possibilité d’une situation plus cohérente mais cet espoir est déçu (ligne 30) avec l’explication de la couleur des yeux. Le personnage se révèle donc tout aussi incohérent. Et lorsqu’elle dit à la fin qu’elle est Sherlock Holmes, le lecteur pense que l’auteur se moque de lui.
C – Le rôle de la bonne : une remise en cause de la logique
Le personnage ne peut être plus sérieux car son argumentation présente une apparence de vrai raisonnement mais celui-ci tourne à vide.
Selon la thèse de Mary, M et Mme Martin ne sont pas maris et femmes. Il lui suffit donc de réfuter un seul indice, à savoir la couleur des yeux de la petite fille, pour remettre en cause le système. L’indice réfuté : œil blanc, œil rouge fait allusion aux probabilités (tirage des boules rouges et des billes blanches). On retrouve ici le triomphe de la logique. Mary dénonce le raisonnement des Martin : « il a beau croire », « elle a beau croire » et triomphe d’autant plus qu’elle utilise des connecteurs logiques. Cela induit une remise en cause de la logique par ses fondements mêmes.
II – Le comique du texte
A – Les didascalies
Elles sont abondantes et destinées à aider le lecteur à comprendre mais elles contribuent à l’effet comique des scènes. La voix du personnage doit être en décalage avec la situation (l’enthousiasme de se reconnaître).
Le comique naît également dans la scène d’endormissement, brutal et inhabituel, comme des enfants. La bonne n’est pas du tout étonnée de cette scène, elle n’est pas surprise.
B – La présence de la pendule
Le temps de l’action n’est pas celui du spectateur. L’heure qui est donnée est absurde, elle sonne 29 fois (alternance de coups pour ne pas lasser le spectateur : lent puis rapide).
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