L'or blue du pays de cocagne
Dissertation : L'or blue du pays de cocagne. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar pinwi • 5 Mars 2016 • Dissertation • 1 677 Mots (7 Pages) • 837 Vues
L’OR BLEU DU PAYS DE COCAGNE
L’Isatis Tinctoria ou pastel des teinturiers (appelé "guède" dans le nord de la France) est une plante crucifère bisannuelle c’est à dire, pérenne, qui dure toute l’année, dont les feuilles donnent un bleu exceptionnel : le bleu pastel.
Comme vous pouvez voir dans l’image, est une plante à fleurs jaunes de la famille du chou, du radi, de la moutarde, du colza et c’est dans ses feuilles que l’on trouve, après extraction, le bleu, le Bleu Pastel. En effet, c’est une plante tinctoriale.
L’Isatis Tinctoria, en France, en tant que plante tinctoriale a connu un succès du XII ème siècle jusqu’à la fin de la Renaissance. C’était une plante cultivée particulièrement à l’intérieur d’un triangle délimité par Albi, Toulouse et Carcassonne appelé « le Pays de Cocagne » car autrefois, les feuilles étaient broyaient, réduite en pate et moulées à la main en boules appelées « cocagnes ».
Donc, l’expression Pays de Cocagne vient des « coques », ces boules de feuilles de pastel.
Alors, on parlera du "Pays de cocagne" dans cette région, dans ce triangle où le pastel était source d'enrichissement pour les marchands pastelliers établis à Albi et surtout à Toulouse.
Cette région s’appelait dans cette époque, région du Lauragais. Le Lauragais a été divisé avec la Révolution française entre quatre départements : la Haute-Garonne, l’Aude, l’Ariège et le Tarn.
Je voudrais préciser tout de suite que le terme « pastel » en français comporte trois acceptions : la plante Isatis Tinctoria, la matière colorante bleue fournie par cette plante et la nuance de bleu clair fournie par cette teinture.
Maintenant, on va voir un peu l’HISTOIRE DU PASTEL
Je sais que parfois l’histoire peut être ennuyant ce pour ça que je m’excuse d’avance ☺
Les premières traces archéologiques du pastel remontent au Néolithique et l’ont été trouvées dans la grotte de l'Audoste dans les Bouches-du-Rhône en France.
Les Bouches-du-Rhône font partie de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Et dans un habitat de l’âge de fer en Allemagne, on a trouvé des impressions de graines sur des poteries.
Dans l’antiquité, Le pastel était utilisé en Egypte dans le processus de momification. Les Egyptiens teignaient au Pastel, les bandelettes dont ils emmaillotaient leurs momies. On a retrouvé des momies enveloppées dans des bandelettes bleues, symbole d'éternité.
Toujours dans l'Antiquité romaine, mais dans la partie occidentale de l'empire, le pastel était utilisé comme plante médicinale et tinctoriale par les Grecs et les Romains. En Grèce, la planta était très utilisée pour ses vertus thérapeutiques notamment pour les affections de la peau et les maladies du foie. On lui attribue également des propriétés cicatrisantes, antiseptiques et diurétiques.
En effet, son nom scientifique Isatis Tinctoria, viendrait du grec Isado, qui signifie "Guérir".
Le papyrus de Stockholm (un recueil de recettes artisanales du IIIe siècle) décrit la récolte de la plante, le broyage, séchage et la fabrication de la teinture.
D’ailleurs, il y a aussi, des écrits qui attestent (certifient) qu’Hippocrate utilisait les feuilles de pastel en cataplasme, pour leurs vertus cicatrisantes et pour ses propriétés dermatologiques.
Comme vous pouvez voir, Le Pastel était une plante bien connu et apprécié dans l’antiquité or les Latins et les Hellènes ne portaient jamais de bleu parce que c’était une couleur délaissée aux esclaves et basses catégories sociales.
Pourtant, Les « barbares » bretons, le gaulois, les Celtes et Germains, utilisaient le pastel, non seulement pour bleuir leurs tissus mais aussi pour se peignaient le corps avant d’aller au combat, histoire d’effrayer l’ennemi, de le terrifier. La peinture donnait une image si terrifiante à tel point que Jules César dans le livre "la guerre des Gaules", il ne retient que l'aspect belliqueux de ce maquillage et mentionne que :
"tous les Bretons se teignent avec le pastel sauvage, produisant une couleur bleue, qui leur donne une allure terrible dans la bataille".
Peut-être, on peut voir ici, l'origine de l'expression française, "avoir une peur bleue".
Le Moyen-Age, à son tour, reconnaître ses vertus médicinales et cicatrisantes.
Dans le monde médiéval en Europe, les trois couleurs de base des cultures anciennes étaient le rouge, le blanc et le noir.
L'église chrétienne admet ces trois couleurs pour l'habillement : le blanc de la pureté, le rouge du sang du christ et le noir symbole de deuil et de pénitence, hormis (sauf, excepté) pour la vierge Marie.
Si bien le bleu était utilisé, il ne devint à la mode qu'à partir du XIIe siècle dans la peinture et la Vierge Marie a été la precurseuse de cette mode
La Vierge Marie qui était presque toujours habillée d'une couleur sombre, commence à être vêtue de bleu.
Puisque la Vierge Marie s'habille de bleu, le roi de France le fait aussi. Philippe-Auguste puis Saint-Louis sont les premiers à adopter cette couleur. Les seigneurs s'empressent de les imiter. Longtemps méprisé, le bleu deviendra petit à petit l'emblème de la noblesse.
Les conséquences économiques de ce fait sont énormes et la demande de pastel devient industrielle.
Ainsi, on arrive á l’époque Moderne et c’est dans le Lauragais, la région dont on déjà parlé où le pastel va connaître son "âge d'or" au XVIème siècle.
Au début, c’était Albi que dominait ce commerce en Occitanie mais aprés Toulouse comprend le rôle qu'elle peut jouer par sa position géographique entre les zones pastellières et les ports de l'Océan. La Garonne non navigable, est aménagée pour recevoir jusqu'à Bordeaux des barques à fond plat, elles permettent de ne pas racler les fonds de la rivière.
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