Incipit d'Eldorado
Commentaire de texte : Incipit d'Eldorado. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lena.matthis • 2 Juin 2018 • Commentaire de texte • 617 Mots (3 Pages) • 1 097 Vues
FICHE DE BAC
SCHEPENS LENA
ELDORADO INCIPIT
1. La mer paradoxale au centre du passage :
Ce spectacle fait surgir chez le narrateur deux images, deux points de vue contrastés sur la mer :
- une mer nourricière dans laquelle on puise :
– image renforcée par la métaphore « les entrailles de la mer » (l. 3-4) – ou la comparaison « Les thons et les espadons étaient exposés comme des trophées précieux » (l. 4-5) ; une mer généreuse, bienveillante (« C’était comme si les eaux avaient glissé de nuit dans les ruelles laissant au petit matin les poissons en offrande », l. 12-14) ;
b. Mais une mer qu’il faut craindre, qui pourrait être redoutable
– image proposée sous forme d’une métaphore filée / personnification, la présentant quasiment comme une divinité ombrageuse…
- « L’homme a tant fauté qu’aucune punition n’est à exclure », l. 20-21)
En fait, la mer semble pouvoir exercer sur les hommes le droit de vie et le droit de mort – les hommes qui lui doivent respect et reconnaissance :
- « mériter pareille récompense » (l.14) - « il ne fallait pas risquer de mécontenter la mer en méprisant ses cadeaux… » (l.15-16) - « le respect de celui qui reçoit… la mer avait donné »(l.17) - « Tant qu’elle offrait, il fallait honorer ses présents »,l. 21-22).
Ces images convergent aussi dans une image matricielle de la mer, à l’origine de tout, image que renforce l’homophonie qui unit « la mer » et « la mère ».
2. Sentiment du lecteur
De cet incipit aux images contrastées peut déjà naître chez le lecteur un sentiment ambivalent de respect mêlé de crainte, voire de dégoût : la mer peut être à la fois généreuse et redoutable ; c’est la conduite de l’homme qui semble déterminante (« Tant qu’elle offrait, il fallait honorer ses présents », l. 21-22). Cette description double s’achève sur une perspective plutôt menaçante soulignée par l’emploi du conditionnel :
- « elle refuserait d’ouvrir son ventre », 18 ; - « La mer, un jour, les affamerait peut-être », l. 21). Au final l’incipit dresse un portrait assez peu flatteur de la mer : mauvais présage ???
3. Entrée en scène de Piracci
Et c’est après ce long paragraphe que le personnage de Piracci entre en scène, apparemment fasciné par ce spectacle morbide :
- « rangées de poissons morts disposés sur la glace, yeux morts et ventre ouverts… » (l.25)
Personnage caractérisé dès les premières lignes par l’inaction et une forme de renoncement :
- « déambulait… lentement… se laissant porter par le mouvement de la foule (image maritime ?) … observait… esprit comme happé par le spectacle… il ne pouvait plus les quitter des yeux… »
La mort donc et le malheur possible domine l’incipit et oriente le récit vers la tragédie… Peut-être habité par les interrogations du narrateur ???
Tous ces indices nous laissent imaginer un personnage fasciné par la mer et vraisemblablement tourmenté, « happé » (l. 26) par le spectacle des poissons - « yeux morts et ventre ouvert » (l. 25)
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