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"Germinal" - E.Zola.

Commentaire de texte : "Germinal" - E.Zola.. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  14 Avril 2016  •  Commentaire de texte  •  1 951 Mots (8 Pages)  •  3 532 Vues

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Commentaire d’un extrait de Germinal (1885) d’Emile Zola.

Bollecker Noémie 1s3.

Le texte que nous allons étudier est un extrait de Germinal d’Emile Zola. C’est un écrivain réaliste du 19éme siècle. Ce roman a été publié en mars 1885 en France, et a depuis été publié dans plus d’une centaine de pays. Il s’agit du treizième roman de la longue série des Rougeon-Macquart. Germinal raconte les périples d’un des derniers enfants de cette famille, Etienne Lantier, grâce à qui on découvre l’univers cruel des mineurs. Ces derniers, dans ce cinquième chapitre de la cinquième partie, sont en grève depuis six semaines. Ils vont alors de fosses en fosses pour attaquer ceux qui travaillent encore. Des bourgeois surpris par ce défilé d’enragés se cachent dans une grange. C’est par le témoignage de ces bourgeois que ce défilé nous est décrit. Nous allons à présent nous demander : en quoi Emile Zola, à travers le spectacle d’une foule en marche et la vision d’une humanité dégradé énonce une critique politique ? Dans un premier temps, nous allons voir que le spectacle de la foule en marche est décrit de façon théâtralisée. Dans un second temps, nous allons  voir que Zola décrit de façon épique la vision d’une humanité dégradée, et dans un troisième temps, nous allons voir que Zola énonce une critique politique.

En premier lieu, nous allons analyser le spectacle de la foule en marche, décrit de façon théâtralisé. Dans un premier temps, nous allons voir que cette scène est décrite de façon théâtralisée. En effet, on constate que le champ lexical de la vision est très présent. On relève, l35 « d’un regard » ou l38 « malgré leur désir de détourner les yeux, ne le pouvait pas, regardaient quand même ». Ainsi, les bourgeois, cachés dans la grange observent la scène qui se déroule au dehors, comme des spectateurs observant une pièce qui se déroule sous leurs yeux. Cette scène nous est ainsi retransmise par l’intermédiaire de leur regard. Mais on constate que cette vision n’est que partielle. On relève en effet «entre les planches de cette porte disjointe » l35 ou « on ne distinguait ni » l14. Cette vision partielle est due à la situation des bourgeois. En effet, ceux-ci sont cachés dans une grange et observent, au prix de leur vie, la scène qui se déroule devant eux. On relève également « les femmes avaient paru » l5. Cette citation nous évoque le début d’un spectacle, le moment ou les comédiens entre en scène. On constate également que les personnages sont à la fois effrayés et fascinés par le spectacle qui se déroule sous leurs yeux. On relève ainsi, l33, l’oxymore « belle horreur », mais également l’expression exclamative « Oh ! Superbe ! » l32. On en déduit ainsi que ce spectacle fait ressentir des émotions, il en est de même pour une pièce de théâtre, contradictoires aux spectateurs. On peut ainsi en conclure que le spectacle de cette foule en marche est décrit de façon théâtralisé et à travers le regard des bourgeois se cachant dans la grange. Dans un second temps, nous allons voir que ce spectacle monopolisant tous les sens est intimidant. En effet, on relève l1 « le roulement de tonnerre approchait, la terre fut ébranlée », mais également l13 « une masse compacte qui roulait d’un seul bloc ». On voit ainsi que le spectacle qui s’offre aux yeux des bourgeois est très intimidant et même effrayant. Les paysans arrivent en effet par milliers et forment une masse compacte, prête à tuer tout humain sur son passage. Mais on constate que ce spectacle est tout de même organisé. En effet, les femmes arrivent les premières « près d’un millier de femme » l6 et les hommes arrivent en second « et les hommes déboulèrent ensuite ». On en déduit ainsi que cette vision intimidante est organisée, de la même façon qu’une pièce de théâtre. On constate également que Zola a voulut mettre des données chiffrées et précises sur les hommes et les femmes prêts à se battre afin de donner plus de réalisme a la scène. On relève ainsi l12 « les hommes (…) deux mille furieux » mais également l’accumulation « aux cheveux épars, dépeignés par la course, aux guenilles montrant la peau nue » l6 ou l’accumulation  l13 « des galibots, des haveurs, des raccommodeurs ». On retrouve dans cette dernière citation les différents métiers ( se sont les métiers des ouvriers, ainsi ils se trouvent peu rémunérés ) des hommes présents, Zola a ici fait une recherche documentaire afin de rendre son récit plus réaliste. Mais il n’y a pas que le champ lexical de la vision qui est présent. En effet, cette masse compacte et uniforme intimide également par les cris et les bruits divers qu’elle produit. On relève ainsi « l’ouragan des gestes et des cris » l5, l’hyperbole, « hurlaient si fort » l11, « chantant » l16 ou « le claquement des sabots sur la terre dure » l18. Ainsi, le champ lexical de l’ouï est également présent afin que les bourgeois, même si ceux-ci détournent le regard, soit encore emplit des cris du peuple et que leur terreur soit totale. On relève également des expressions appartenant au champ lexical du toucher, on relève ainsi, l1 « la terre fut ébranlée », mais on relève également des expressions appartenant au champ lexical de l’odorat, on relève ainsi, l47 « d’haleine empestée ». On peut ainsi en conclure que ce spectacle qui monopolise tous les sens est très intimidant.

En second lieu, nous allons voir que Zola nous décrit de façon épique la vision d’une humanité dégradée. Dans un premier temps, nous allons voir que le registre épique est très présent. On relève en effet des amplifications et des énumérations « un millier de femmes » l6 et « les vieilles, affreuses, hurlaient si fort » l10. On relève également « la vision rouge » l41, « il ruissèlerait du sang » l43 ou « des incendies flamberaient » l48. Ces citations évoquent toutes la couleur rouge, couleur du sang et de la guerre. On constate également que le champ lexical des armes et de la guerre est très présent. On relève ainsi l10 « guerrière », l10 « brandissant des bâtons » ou l19 « le hérissement des barres de fer, une hache passa ». Le champ lexical de la mort est également présent. On relève ainsi l19, la description « une hache passa, portée toute droite, et cette hache unique, qui était comme l’étendard de la bande, avait, dans le ciel clair, le profil aigu d’un couperet de guillotine ». Cette hache représente aux yeux de Zola une guillotine, symbole des nombreux morts, tués par le couperet durant la révolution française. On voit également que cette foule déchainée est soutenue par la force de la nature. On relève ainsi l1 la personnification du tonnerre qui « approchait » ; « le roulement de tonnerre approchait » ou l5 « l’ouragan ». La nature soutient ainsi la foule que forme le peuple et lui donne toute sa puissance. On peut ainsi en conclure que Zola nous décrit de façon épique la vision qui s’offre aux yeux des bourgeois.  Dans un second temps, nous allons voir que cette vision apocalyptique signe la fin du monde des bourgeois. On relève en effet le champ lexical de la mort concernant les bourgeois. On voit l41, l’hyperbole « qui les emporterait tous », l43 « il ruissèlerait du sang des bourgeois », l44 « il promènerait des têtes ». Dans cet extrait, on relève également une notion de fatalité. En effet, pour que les choses changent et que le monde redevienne meilleur pour le peuple, celui-ci veut tout anéantir sur son passage afin qu’un monde meilleur puisse renaître. Les bourgeois se doutent de ce qu’ils vont devenir et s’imaginent dans une vision apocalyptique la fin de leur monde. On relève ainsi l51 « il n’y aurait plus rien », l52, on compare la terre a une plante « une nouvelle terre repousserait » et l54, la personnification du vent « ils en recevaient le vent terrible au visage ». On relève également des expressions évoquant la notion de fatalité tel que l41, l’adjectif « fatalement ». On constate également que le dernier paragraphe est rédigé au conditionnel, l’emploi de ce temps signifie que ce drame va forcément avoir lieu et que les bourgeois ne peuvent pas y échapper. Nous pouvons donc en conclure que par la vision qui s’offre aux yeux des bourgeois, ceux-ci imaginent la même scène mais de façon beaucoup plus violente. La scène qu’ils s’imaginent et qui est ici décrite au conditionnel signerait la fin de leur monde.

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