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Gérard de Nerval, Théophile Gautier sera un défenseur d'Hugo dans la bataille d'Hernani.

Commentaire de texte : Gérard de Nerval, Théophile Gautier sera un défenseur d'Hugo dans la bataille d'Hernani.. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  5 Mai 2022  •  Commentaire de texte  •  1 036 Mots (5 Pages)  •  327 Vues

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Séquence IV - Analyse linéaire n°10

Introduit dans les cercles littéraires parisiens par Gérard de Nerval, Théophile Gautier sera un défenseur d'Hugo dans la bataille d'Hernani. Sa conception de l'art s'affine avec les années. En 1835, Théophile Gautier consacre le principe théorique de « l'art pour l'art ». L'auteur, chef de file du Parnasse, donne ses mots d'ordre : respect de l'art, culte de la beauté, amour du métier : « L'art, écrit-il, c'est la liberté, le luxe, l'efflorescence, c'est l'épanouissement de l'âme dans l'oisiveté. » Désormais, les outrances romantiques sont bannies ; seule compte la beauté.

Baudelaire dédiera à son aîné les Fleurs du mal en ces termes : « Au poète impeccable / Au parfait magicien ès lettres françaises. » Du 5 mai au 7 octobre 1840 Gautier découvre l'Espagne. Ce séjour lui fournit la matière de la section España, impressions vigoureuses marquées par la fraicheur du regard, l'étonnement de la vision et le souci toujours exacerbé de la justesse du dire. Dans « Le pin des Landes », il y représente et y manifeste l’ambition poétique dans un monde désolé.

En quoi l’émouvante personnification du pin se présente-t-elle comme une allégorie de la fonction du poète ? Le 1er quatrain présente le pin dans son environnement hostile, les 2ème et 3ème montre l’homme comme un prédateur tandis que le 4ème développe l’allégorie du poète-arbre.

Remarque : Structure classique équilibrée : 4 quatrains d’alexandrins ; rimes croisées ; alternance rime masculine / féminine ; Asymétrie : 3 strophes pour découvrir le pin ; dernière strophe qui explicite l’allégorie.

On ne voit en passant par les Landes désertes,

Vrai Sahara français, poudré de sable blanc,

Surgir de l'herbe sèche et des flaques d'eaux vertes

D'autre arbre que le pin avec sa plaie au flanc,

Un environnement sinistre :

- « Landes » : nom propre. « désertes » = « Sahara »

- « poudré » = poussière

« vrai Sahara français » périphrase qui peut sembler exagérée

- « Sable blanc » = sécheresse = désert hostile

- « On ne voit que » : négation restrictive

- herbe sèche/flaques d’eaux vertes : peut s’apparenter à un chiasme (AB/BA)

« eau verte » pas eau symbole de vie mais plutôt « rare et croupie»

- > monde présenté comme nu, stérile, uniforme

Le pin, un arbre : vers 1 à 3 : vocabulaire qui désigne ce pin en tant qu’arbre • titre •

Champ lexical : « arbre », « pin », « résine », « sève »,

Vers 4 : transition le poète utilise les mots « plaie » et « flanc » qui devraient caractériser un être animé (animal ou humain).

Un arbre solitaire : rejeté par les hommes,

- premier mot, « on » -> pronom indéfini

- Landes comparées au Sahara -> hostile, lointain

- On parle du pin au singulier mais ils sont en fait des milliers -> le pin devient unique + présent de vérité générale

Vision symbolique de l’arbre christique : « plaie au flanc »

Car, pour lui dérober ses larmes de résine,

L'homme, avare bourreau de la création,

Qui ne vit qu'aux dépens de ceux qu'il assassine,

Dans son tronc douloureux ouvre un large sillon !

Sans regretter son sang qui coule goutte à goutte,

Le pin verse son baume et sa sève qui bout,

Et se tient toujours droit sur le bord de la route,

Comme un soldat blessé qui veut mourir debout.

Un homme prédateur face à un pin humanisé

- gradation + hyperbole avec « assassine » (l’homme ne tue pas l’arbre) : insistance sur le comportement de l’homme

- « ne […] que » : négation restrictive, comme dans la première §

L’humanisation du pin : personnification « larmes », « sang », « soldat blessé ».

Animé, humain, il devient acteur doué de volonté et sujet de verbes d’action au troisième quatrain. Doué de sensations (physique, douleur) et de sentiments (absence de regrets, volonté).

« sillon » rime avec « création » -> idée de la création poétique, fécond. Pin porteur intérieurement d’un trésor qui n‘émergera que s’il est blessé

Tonalité épique, pin héroïque, homme accompli avec la comparaison « soldat blessé ».

« Sur le bord de la route » -> sur le bord, rejeté -> rappelle la marginalité du poète

Verticalité physique // homme : « droit » et « debout » représentent une verticalité morale, le signe de sa dignité : le poème exhibe ainsi la transfiguration progressive qu’il met lui-même en œuvre.

Le poète est ainsi dans les Landes du monde ;

Lorsqu'il est sans blessure, il garde son trésor.

Il faut qu'il ait au cœur une entaille profonde

Pour épancher ses vers, divines larmes d'or !

Allégorie du poète arbre :

« Le poète est ainsi » -> explicitation. « Le » -> article défini à valeur généralisante, « est » -> verbe être, définition, « ainsi » -> explicite le rapprochement.

Association à la rime « trésor » + « or » fait écho au v. 5 « larmes de résine » // « larmes d’or ».

Quatrième strophe exige une relecture du poème pour comprendre les différentes facettes du poète :

- Maudit (strophe 1)

- Qui souffre en silence, qui par sa création met en relation les hommes avec plus grand qu’eux (strophe 2)

- Fécond et créateur (strophe 3)

...

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