Fraçais corpus

Les textes de ce corpus sont tous des extrait de scène de théâtres. Le premier est extrait de la scène 6 de l’acte III du Jeu de l’amour et du hasard de Marivaux en 1730. Le second texte a été écrit par Beaumarchais en 1784 et il s’agit d’un extrait de la scène 3 de l’acte V de la pièce de théâtre le Mariage de Figaro et le dernier est un extrait de la scène 4 de l’acte V de Ruy Blas écrit par Victor Hugo en 1838. Nous nous demanderons donc quelle évolution du valet le corpus permet-til d’esquisser ? D’abord nous verrons la place du valet au théâtre puis nous verrons son évolution.

Premièrement nous allons étudié la place du valet au théâtre. On remarque que les valets n’occupent pas les mêmes places au sein d ces différents extraits. Chez Marivaux, les valets Arlequin et Lisette  ont échangé leur rôle avec leurs maitres, il y a donc une mise en abime. L’auteur met en scène  des valets typiques de la commedia dell arte. On retrouve l’aspect comique avec Arlequin qui  tente de faire preuve  de créativité au  verbale et multiplie les métaphores et les périphrase le désignant : «N’avez vus jamais vu de fausse monnaie ? Savez vous ce qu’est un louis d’or faux ? Eh bien, je ressemble assez à cela. ». A l’inverse Beaumarchais, et Victor Hugo   nous présente des valets moins traditionnels dans un registre plus dramatique. Figaro est un personnage plein d’esprit et un homme d’expérience, il revient sur son long parcours : « le désespoir m’allait saisir…m’arrivent à la file ».  Beaumarchais offre au valet le statut de personnage principal grâce au monologue à travers lequel il peut exprimer librement ses tourments.  On retrouve ce désespoir dans les didascalies montrant l’émotion du valet : « Il se lève s’échauffant, il retombe assis ».  Pareillement à Marivaux, Ruy Blas se fait passer pour une personne de rang social plus élevé qu’il ne l’est.  Tout comme Figaro, Ruy Blas est aussi doté de qualité individuelle telle que la noblesse du cœur et il constitue le personnage central de la pièce. Il est présenté comme un héros grâce son sacrifice en allant au bout de son destin pour sauver la Reine. « Fuyez d'ici ! - Tout restera secret - ».  De plus, on relève  une gestuelle démonstrative qui va au delà de la parole et montre l’amour des personnages : « l'entourant de ses bras » / « tenant la reine embrassée » / « la reine le soutient dans ses bras » / « se jetant sur son corps » ce qui donne souligne l’effet romantique de ‘action. Victor Hugo et Beaumarchais place le valet en tant que personnage principal.  

Nous allons à présent étudié l’évolution du personage du  valet. Les personnages de Figaro et Ruy Blas se rendent compte qu’ils ne sont que des instruments destinés à servir leur maître.  Ils cherchent  à se rebeller , Figaro en se confrontant indirectement  à son maître dans son monologue et Ruy Blas en tuant  son maître. Tous deux  arrivent à s’affirmer au fil de la scène. Figaro voyant le Comte lui voler celle qu'il aime reconnait être victime d’injustice face à la supériorité sociale du Comte. On relève les différentes questions rhétoriques : «Comment cela m’est-il arrivé ?; Pourquoi ces choses et non pas d’autres ? ».  Il se rend compte que malgré toutes ses qualités individuelles il ne peut rivalisé avec le statut social du Comte, comme le montre l’énumération : « orateur selon le danger..boufées » et la gradation ascendante : « tout vu, tout fait, tout usé ».  Ruy Blas est aussi victime de cette injustice  car il est amoureux de la reine, mais cet amour est impossible à cause des barrières sociales : « Permettez, O mon Dieu, ! justice souveraine ! Que ce pauvre laquais bénisse cette reine » . Pourtant ses qualités morales ont réussi à séduire la reine mais Victor Hugo montre que cet amour est impossible en fessant mourir Ruy Blas et souligne l’aspect tragique de la pièce. L’auteur justifie par l’exemple de Ruy Blas que toute ascension sociale est impossible. Marivaux lui met en jeu les rapports sociaux et change les rôles. Dans le jeu de l’amour et du Hasard, à la fin de la scène les valets révèlent leur véritable  et  leur condition sociale. Ce changement est marqué par le retour au le langage redevient familier et du tutoiement: «Prends ta revanche ». Les personnages de la commedia dell'arte redeviennent eux-mêmes. Marivaux veut donc montrer que  l'amour est tout à fait en accord avec la condition social. Les maîtres tombent amoureux entre eux, ainsi que leurs valets. Tout comme Marivaux,  Victor Hugo révèle aussi le véritable statut social de Ruy Blas auprès de la reine. Cette révélation constitue un véritable enjeu car elle montre que l’amour de la Reine va au-delà des rapports sociaux en acceptant de pardonner: «  Ruy Blas, je vous pardonne ! ».  Dans le jeu de l’amour et du hasard et Ruy Blas l’aveu de sa véritable identité sociale est risqué car il marque la rupture avec tous les privilèges que bénéficié les personnages mais aussi car ils peuvent perdre l’amour.

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