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Fonctions de la poésie

Cours : Fonctions de la poésie. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  28 Janvier 2020  •  Cours  •  1 327 Mots (6 Pages)  •  604 Vues

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Introduction

Les fonctions de la littérature en général,de la poésie en particulier ont soulevé de nombreuses controverses. Si d’aucuns font de la poésie une entreprise frivole d’autres lui assignent une mission civilisatrice « sujet »,ainsi on peut se demander si la vocation de la poésie est seulement d’exprimer le moi intime ou si elle a d’autres fonctions.

I. La poésie comme expression des sentiments

1. L’expression de sentiments exaltants, positifs

La poésie exhale le je et célèbre le tu. De nombreux poèmes sont écrits à la 1re personne dans un registre lyrique, pour exprimer les sentiments personnels du je. D’autres poèmes sont une célébration d’un être cher, souvent sous forme d’un dialogue sentimental avec tutoiement et avec le nom de la femme aimée.

Sentiment dont la langue quotidienne n’arrive pas à rendre l’intensité, l’amour prédispose à l’expression poétique. L’amour de l’autre est un thème récurrent de la poésie : Ronsard célèbre Cassandre ou Hélène ; les romantiques et à leur suite bien des poètes des xixe et xxe siècles célèbrent l’amour. L’expression amoureuse prend des formes variées à travers les époques.

L’amour au sens large a aussi toute sa place dans la poésie. L’expression de l’amour en poésie prend des objets très divers : la terre natale chez Du Bellay, la liberté chez Hugo ou les poètes de la Résistance, ou tout simplement la vie quotidienne, le monde, les choses chez Ponge.

Le poète Becquer traduit par une image saisissante cette fonction de la poésie : « Tant qu’il y aura des yeux reflétant les yeux qui les regardent ; tant qu’une lèvre répondra en soupirant à la lèvre qui soupire ; tant que deux âmes pourront se confondre dans un baiser ; tant qu’il existera une femme belle, il y aura de la poésie ! » (Becquer, La poésie est éternelle).

2. La poésie sublime les sentiments douloureux

Séparation et mort qui engendrent tristesse et désespoir sont des thèmes fréquents de la poésie [exemples personnels].

La poésie permet de se libérer dans les mots et les sons, de rendre et de faire partager, par les rythmes et la musique, la douleur indicible, de faire exister le bonheur ou revivre l’absent [exemples du corpus].

3. Pourquoi la poésie est-elle apte à exprimer les sentiments ?

Le poète, être particulièrement sensible, ressent les choses de façon plus intense et dispose des mots pour le dire. Il choisit une « forme » (la poésie) irrationnelle (comme les sentiments), laquelle apporte souvent des remèdes aux maux de cet être de contradictions tiraillé entre l’Idéal et le Spleen. Baudelaire essaie ainsi de définir, dans ses Fleurs du mal, ce « spleen », douleur morale engendrée par l’écartèlement de l’être humain entre le bien et le mal.

Le langage poétique dispose de multiples ressources. Hyperboles, vocabulaire affectif, dislocation des phrases qui bouleverse la syntaxe logique, jeu sur les rythmes sont propres à communiquer au lecteur l’émotion ressentie. Images et figures de style rendent les sentiments plus concrets. Les ressources musicales de la poésie et le jeu sur les rythmes se calquent sur les rythmes du cœur (tantôt calme, tantôt agité), de la passion.

[Transition]La poésie traduit l’indicible, mais elle peut dépasser l’expression des sentiments personnels. Elle a en effet d’autres fonctions.

II. Autres fonctions de la poésie

1. Un travail sur le langage pour dévoiler le monde

La poésie a pour fonction de « déraciner les mots » afin de « rompre avec l’accoutumance » (Saint-John Perse) et de « dévoiler » le monde (Cocteau).

Le poète est l’artisan des mots, la poésie est jeu verbal, invention, recherche sur le langage. « Mes outils d’artisan/sont vieux comme le monde […] verbes adverbes participes […] Je les pose sur la table/Ils parlent tout seuls je m’en vais » (Tardieu, « Poème pour la main droite »). Le poète joue avec la langue, modifie l’ordre habituel des mots, en invente : un « petit poème » passe et Queneau, par des néologismes équivoques, l’« enpapouète », l’« enrime », l’« enrythme », l’« enlyre », l’« enpégase »… (« L’instant

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