Fin de partie, Beckett
Fiche de lecture : Fin de partie, Beckett. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar camiillecls • 19 Mai 2019 • Fiche de lecture • 1 253 Mots (6 Pages) • 994 Vues
Lecture Analytique : Fin de partie
- Titre du livre : Fin de partie
- Titre de l’extrait : « Pourquoi cette comédie […] ça se fait »
- Année de publication : 1957
- Auteur : Samuel Beckett
- Biographie : un dramaturge irlandais. Il choisit d’écrire dans une langue qui n’est pas la sienne : le français, ce qui place de manière importante la problématique du langage.
- Mouvement : Théatre de l'Absurde
- Résumé de la scène et de l'oeuvre : Il met en scène quatre personnages tombés en décrépitude dans un contexte de fin du monde où plus aucun humain n’est visible. Tout d’abord, il y a Hamm qui est paralysé et aveugle, puis Clov qui ne peut s’asseoir et pour finir Nagg et Nell, les parents de Hamm qui sont cul de jatte et restent dans des poubelles. La scène est située au milieu de la pièce mais il est difficile d’être plus précis car la pièce en un acte n’est pas subdivisée en scène. Hamm et Clov se questionnent sur leur existence quand ils sont interrompus par une puce qui s’est faufilée dans le pantalon de Clov.
Commentaire : Le théâtre de l’absurde qui naît après guerre avec des auteurs comme Beckett ou Ionesco, met en scène des anti-héros qui n’arrivent plus à vivre ni à communiquer car leurs paroles ne sont plus cohérentes et ne signifient plus rien. A travers ces personnages abîmés, ces dramaturges posent la question du sens de l’existence. Celui-ci a depuis longtemps disparu et est à retrouver.
Comment le dialogue entre Hamm et Clov met en scène le tragique d’une existence dénuée de sens ?
- Les personnages: qui sont les personnages ?
A) Clov
- Seul personnage de la pièce qui est amené à se déplacer, subvient aux besoins des autres personnages en leur donnant leur dragée (Nagg et Nell), le calmant de Hamm, Intervient 14 fois dans l’extrait
- Il accompagne Hamm => pronom personnel « on » dit de généralisation, ils se voient comme un ensemble (l13) + P4 « nous » (l55)
- Il semble être le plus cynique des deux puisqu’il assimile l’existence de l’homme à une blague avec les modalités interrogatives et exclamative « Signifier ? Nous, signifier ! Ah elle est bonne ! » (l15-16), conscience du jeu qui est en train de se tramer : « Quelque chose suit son cours » (l10), ressent de l’angoisse (l29)
B) Hamm
- Paralysé et aveugle, c’est lui qui est le personnage principal de la pièce. Il est celui qui est le moteur de la réflexion de la nature humaine, Intervient 14 fois également , celui qui ressent des émotions dans la scène avec le champ lexical des émotions : angoisse « Avec angoisse » (l8), « avec émotion » (l26), « véhément » (l27), très inquiet (l35) ».
C) Rapport de force et complémentarité
- Prénoms des personnages : Hamm = marteau / Clov = clou => on voit donc qui a l’ascendant sur qui, Rapports familiaux : père (h) et fils (c) = ascendant de Hamm également , Même nombre de réplique tous les deux = 14 mais celle de Hamm plus longue (parlée)
- Hamm = intériorité (ressent les émotions) / Clov = mouvement avec des verbes d’action (dégage, déboutonne, écarte, penche, regarde) => il est le corps et Hamm l’âme. Hamm se place au-dessus de Clov au niveau de l’intelligence: maîtrise le langage avec la confusion coite/coïte « Coïte ! Coite tu veux dire. » (l51) / Clov : s’occupe des choses matérielles : « Et ce pipi » (l56) => il prend soin de Hamm
- Lutte entre les deux, mais H. Semble écraser C. Sauf que complémentaires, l’un étant automatiquement interdépendant de l’autre. Parallèle avec la dialectique du maître et de l’esclave de Hegel
--> Hamm et Clov vont passer par ces différentes étapes tout le long de la pièce, Hamm ne peut pas vivre sans Clov mais pour autant ce dernier choisir de reste car il ne pourrait pas vivre seul.
2. La déchéance humaine : Qu'est ce qui est représenté dans cet extrait ?
A) Le rôle de la mise en scène
- Didascalies très nombreuses --> dramatisation de la scène. Silences des personnages qui font office de rythme
- Impression d’être une marionnette avec le parallélisme « il se penche, regarde, attend […] se penche, regarde, attend »
- Mise en scène de Hamm qui se fait passer pour une intelligence autre, n’est qu’une face d’un être humain c’est pourquoi il ne pourrait pas non plus incarner une vraie personne.--> déchéance humaine car on fait place au vide et à la moitié de deux corps séparés.
B) La question du sens
- importance de la modalité interrogative, extrait commence sur une question « Pourquoi cette comédie tous les jours ? » (l1)
- Hamm = moteur de la réflexion sur le genre humain, cherche à savoir le sens, qui chercher à savoir
- Paradoxal : Hamm cherche à avoir quelqu’un d’autre => tension entre vie et mort, on écrase tous les espoirs même minces car ce qui subsiste n’est finalement pas humain ou est de l’ordre du parasite avec la gradation dans la vermine « une puce (l30), un morpion (l34) ».
C) Quand le comique devient tragique
- comique montre que personnages sont coincés dans un nulle part duquel ils ne peuvent s’échapper.
- Histoire de l’insecte dans le pantalon = assimilé cela à de la farce
- dimension sexuelle => rappelle que même le caractère d’être humain, à savoir pouvoir avoir des enfants n’est plus possible, il n’y a donc plus d’avenir.
- Assimilation à des pantin => ils se considèrent donc comme sans vie et non plus des hommes.
- Perdition du langage : le langage est le propre de l’homme et on voit qu’ici il ne veut plus rien dire ce qui condamne les personnages à rester dans leur condition misérable.
- Dimension tragique : => l’homme a besoin de savoir qu’il n’est pas seul mais au contraire ici il est dans sa déchéance la plus totale car tout l’a abandonné, même Dieu. Hamm ne fait que supposer, imaginer.
--> Impression que le temps passe mais les personnages ne savent pas déterminer avec certitude ce qui se passe « Quelque chose suit son cours ».
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