Fiche de lecture dénouement ruy blas

Victor Hugo, Ruy Blas, le dénouement

Intro :

-cette scène est la dernière scène de la pièce

-RB a tué Salluste dans la scène d’avant, il a triomphé grâce à son amour pour la reine et sa noblesse

-Les deux amants se retrouvent : d’un côté la reine choquée par la vérité qui vient d’éclater dans la scène précédente et de l’autre RB qui est bouleversé par l’issu de sa folle aventure et près à affronter la colère de la Reine.

Comment ce dénouement révèle-t-il toute la grandeur du personnage de Ruy Blas ?

I/ Un ultime duo d’amour

1. Les aveux de Ruy Blas

-RB se place dans l’attitude d’un inférieur comme le souligne la didascalie « il tombe à deux genoux » En position de suppliant est de coupable, il apparait submergé par la honte.

-son abaissement physique est symbolique de son abaissement moral causé par sa complicité même forcée avec Don Salluste  

-Pour la dernière fois il incarne le verre de terre amoureux d’une étoile « il tombe à deux genoux, l’œil fixé à terre, comme s’il n’osait lever les yeux jusqu’à elle »

-face à RB, la reine offre au contraire l’image du devoir et de la dignité retrouvée : immobilité et même raideur, contrôle de soi, maitrise de la situation

-RB plaide coupable et présente sa défense en implorant le pardon de la reine.

-il cherche à rassurer la reine en gardant ses distances V. 2214 « je n’approcherai pas » Il proteste de sa sincérité, son argumentation repose sur ses sentiments et sa bonne foi

-il cherche à émouvoir la reine c’est-à-dire la femme qu’il aime V.2214 « je parle avec franchise »

1. L’ultime tension

-RB rappelle la force de son amour, qui a été cause de son malheur cette déclaration marque le triste aboutissement de son amour.

-on retrouve le champ lexical de la fin et de la perte : V.2219 « cet amour m’a perdu » V.2232 « mon cœur se rompt »

-le passé composé aussi marque la fin de cette amour V.2232 

-RB donne l’impression d’un aliéné dont son amour lui a fait perdre la tête V.2226-27 « aujourd’hui tout le jour j’ai couru par la ville Comme un fou »

-RB se hante à l’incapable refus de la reine marqué par la répétition en échos de jamais.

-La dislocation de l’alexandrin souligne la fermeté apparente de la reine : au début et à la fin du V cette tension est aussi exprimé par l’accélération de la stichomythie

-la gestuelle révèle aussi la tension : le déplacement puis le geste fatal de RB accompagne le refus de la reine « il prend la fiole posée sur la table, la porte à ses lèvres et la vide d’un trait »

II/Une mort romantique

1. La dramaturgie de la mort

-contrairement à toutes les prescriptions de la bienséance classique RB meurt sur scène, le cadavre reste sur la scène jusqu’à ce que le rideau tombe et cette mort est causée par un suicide-> triple transgression

 -RB s’empoisonne est agonise sur scène : V.2235 « Rien mes maux sont finis »

-On note le mélange de genre comme dans la scène 1 de l’acte 1, cela appartient au mélodrame

-l’imminence de la mort a un effet dramatique certains puisqu’elle provoque le brusque revirement de la reine et renonce à la rigueur

-On assiste à un échange passionné entre les 2 personnages, tout à fait impensable dans le théâtre classique

-la reine perd sa dignité « la reine se levant et courant vers lui » « la reine, éperdue » L’exclamation souligne que la reine est débordée par ses émotions

1. La mort et l’amour

-cette mort sert de révélateur, la reine s’élève au-dessus de sa condition sociale, mais ça reste symbolique puisqu’il meurt. Cette transgression de la reine se voit par le tutoiement V. 2239-42 « qu’avez-vous fait ? Dis-moi ! Réponds-moi ! Parle-moi ! César ! je te pardonne et t’aime, et je te crois ! » et par la proximité physique qui est rendue possible par la mort ; c’est la reine qui prend l’initiative du rapprochement physique

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