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Fiche - Mythes

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Par   •  20 Mars 2021  •  Fiche  •  1 887 Mots (8 Pages)  •  690 Vues

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Mythes

I – Qu’est-ce que le mythes ?

A ) Définition

Définition 1 :  En grec ancien, « muthos », c’est la « parole », le « verbe ».

Les mythes ont une histoire.  Leur première vie est celle du temps où ils circulaient de bouche à oreille. Cette préhistoire est l’objet de la « science des mythes » qui, depuis le XIXe siècle, est venue prendre le relais des conjectures des philosophes. La rigueur croissante des méthodes de la mythologie comparée permet aujourd’hui d’entrevoir certaines lignes de leurs parcours à la surface de la Terre et dans le temps. Une fois couchés sur le papier, les mythes ont commencé une seconde vie. Mythes et légendes se transforment encore : on leur fait parler la langue du moment.

Définition 2 :  A l'origine du mot mythe, il y a le mot grec muthos qui va prendre le sens général de parole, ou bien de discours. C'est d'ailleurs de ce point de départ, de la réflexion qui va être menée par Roland Barthes dans son ouvrage intitulé Mythologies(1954-1956).

Roland Barthes donne la définition suivante : le mythe est une parole. Le terme de mythe est associé à différentes définitions. La première signification du terme de mythe, est "récit fabuleux" mettant en scène des êtres "fabuleux" incarnant sous une forme symbolique des forces de la nature ou certains aspects de la condition humaine. Nous remarquerons ici, la mise en exergue de l'adjectif fabuleux, qui nous invite à réfléchir sur le lien que le mythe entretien avec la fable.

B ) Fonctions

La fonction du mythe est de donner une signification au monde et à l'existence humaine. Grâce au mythe, le monde se laisse saisir en tant que cosmos parfaitement intelligible.

- Mircea Eliade, « Aspects du mythes »

II – Distinction entre muthos et logos

Mythologie = mytho + logie avec mytho → du grecque « muthos » : parole, discours simple

                                                    et logie → du grecque « logos » : parole, discours logique

===> muthos et logos sont à l’origine pas différent, alors pourquoi les distingue-t-on autant ?

Cette différence provient de l’émergence de la philosophie.

Cette différence se fonde sur la nature particulière des différents discours : en effet, un discours philosophique ne se situe pas au même niveau qu'une simple conversation. Le discours philosophique engage des idées qui se chargent de formuler la conception que l'on se fait de la vie avec un degré plus ou moins élevé d'abstraction.

C'est de là que vient la différence entre « muthos » et « logos » :

  • le logos se définit ainsi par sa subordination à la raison, et sa recherche de la vérité ;
  • le muthos s'est quant à lui définit négativement, c'est-à-dire par opposition au logos. Le muthos réside donc en ce qui n'est pas rationnel, qui n'obéit ni à la raison ni à la recherche de vérité.

La distinction que l'on a faite entre le « muthos » et le « logos » a également été faite par Platon. Il est connu que Platon méprisait les mythes. Mais il ne s'agit pas de tous les mythes, puisque Platon lui-même y eut recours dans certains de ses discours : le mythe de l'Atlantide est de loin le plus fameux. Ceux qu'il méprise sont les mythes hérités de la tradition : ils ne peuvent être que trompeurs et mensongers dans la mesure où ils sont une image redoublée du réel, ils sont un miroir déformant la réalité. Ils ne sont que des fictions créées par les poètes, et c'est ce qui explique que, dans La République, Platon bannit les poètes de sa cité idéale.

III – Structure du mythe

La Structure des mythes est un article de l'anthropologue Claude Lévi-Strauss

Certains prétendent que chaque société exprime, dans ses mythes, des sentiments fondamentaux tels que l’amour, la haine ou la vengeance, qui sont communs à l’humanité toute entière. Pour d’autres, les mythes constituent des tentatives d’explication de phénomènes difficilement compréhensibles : astronomiques, météorologiques, etc.

Reconnaissons que l’étude des mythes nous amène à des constatations contradictoires. Tout peut arriver dans un mythe ; il semble que la succession des événements n’y soit subordonnée à aucune règle de logique ou de continuité.

=====> On peut se demander si les mythes ont une véritable logique, structure ?

Si nous voulons rendre compte des caractères spécifiques de la pensée mythique, nous devrons établir que le mythe est simultanément dans le langage, et au-delà.

Lévi-Strauss propose d'utiliser à titre de méthode, le principe structural employé par les linguistes  consistant (depuis Saussure) à détacher les sons de la langue de toute signification, puisque le même son dans différentes langues peut avoir des valeurs sémantiques différentes, et à ne considérer la valeur des sons que par les relations qu'ils entretiennent.

Cependant cette analogie doit se limiter à une valeur didactique, et être considérée avec prudence car les unités élémentaires que l'on peut identifier dans un mythe  ne sont pas équivalents aux phonèmes de la langue: le mythe utilise l'outil du discours pour se construire, il est « simultanément dans le langage et au-delà […] ; un langage qui travaille à un niveau très élevé, et où le sens parvient, si l'on peut dire, à décoller du fondement linguistique sur lequel il a commencé par rouler».

⇒ Donc un mythe n’a de logique que par ses relations d’équivalences et d’opposition avec les autres mythes

Référence annexes :

Structuralisme : Le structuralisme s'inspire du modèle linguistique, notamment du "Cours de linguistique générale" de Ferdinand de Saussure (1916) qui appréhende toute langue comme un système dans lequel chacun des éléments n'est définissable que par les relations d'équivalence ou d'opposition qu'il entretient avec les autres, cet ensemble de relations formant la "structure".

Mythème : Unité fondamentale que partagent les mythes. La structure nécessaire des mythes est ainsi constituée par une logique de combinaison que l’on peut dire scientifiquement, en isolant des unités constitutives, appelées mythèmes.

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