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Fable 6 du Livre VIII des Fables de La Fontaine.

Commentaire de texte : Fable 6 du Livre VIII des Fables de La Fontaine.. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  15 Novembre 2019  •  Commentaire de texte  •  1 070 Mots (5 Pages)  •  653 Vues

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SITUATION :

Fable 6 du Livre VIII des Fables de La Fontaine.

< second recueil, publié en 1679.

Premier recueil, dédié à Monseigneur le Dauphin, faisait mine de viser l'instruction des enfants par le divertissement.

Second, adressé à Mme de Montespan, maîtresse en titre du roi et souveraine des arts et du bel esprit à la cour.

=> plus explicitement voué à un divertissement d'adultes cultivés.

Dans cette fable, point d'animaux, mais un mari qui pour avoir voulu éprouver sa femme trop naïve, va être pris à son propre piège.

LECTURE :

IMPRESSIONS :

Récit très vivant, où la leçon semble n'occuper qu'une place secondaire.

Nous nous demanderons comment La Fontaine détourne la vocation moralisatrice de la fable au profit de l'amusement de son lecteur.

MOUVEMENT :

V 1-4 : La Leçon

V 5-13 : l'épreuve

V 14-26 : la femme trahit le secret

V 27-fin : la rumeur se répand.

EXPLICATION :

La leçon :

Présente dès le début de l'apologue :

"Rien ne pèse tant qu'un secret"

- Présent de Vérité Générale

- Tournure superlative, absolue

Or fable ne conduit pas à la leçon, elle l'illustre

=> sentence banale, supposée acceptée de tous, thème de la fable

Redoublée de 2 autres :

V2 : un premier prédicat : l'incapacité des femmes à garder un secret.

V3-4 : semble nuancer misogynie du V2.

Mais : "les femmes" (toutes) ≠ "bon nombre d'hommes" (un certain nombre)

et : indiscrétion reste défaut féminin : il féminise les hommes qui en sont affublés.

(forme d'ironie "gauloise" contre l'effémination)

Moralité au début, puis on s'en débarrasse pour se livrer aux délices de la fiction.

Le mari met sa femme à l'épreuve

Situation initiale brossée en 2 vers : un mari et sa femme, la nuit, au lit.

Puis élément déclencheur : pondre un œuf.

=> grivoiserie, connotation sexuelle

Scène non racontée mais mise en scène de manière théâtrale par dialogue introduit par "s'écria"

(sorte de théâtre dans le théâtre : La Fontaine met en scène dans un dialogue un homme qui joue la comédie)

Simule les affres de l'accouchement + la surprise : il accouche d'un œuf.

- Renforcé par exclamations (Ponctuation, "O Dieux !" "Quoi ?")

- Mais surtout par le rythme porté par utilisation de l'hétéromètre et des césures (v 6-10) :

- Accouchement segmenté en unités brèves (4 syllabes) => semble à bout de souffle.

- Délivrance => retour à l'alexandrin, avec enjambement sur trois vers, seulement interrompu par les deux syllabes prononcées par la femme

=> le mari maîtrise le discours et impose le silence à sa femme.

Grotesque de la situation "on m'appellerait poule". Pourtant ça marche. Pourquoi ?

La femme est "neuve" (v 11) = naïve, nouvelle venue

"ainsi que sur mainte autre affaire" => sous-entendu, renforce l'ironie à son égard. Allusion paillarde ?

Remarque : paronomase "œuf" "neuve"

"promit ses grands dieux" : solennité du serment, mais expression familière, à connotation péjorative

(superstition ? Annonce déjà l'incapacité à honorer son serment ?)

La femme trahit le secret

Narrateur poursuit son récit, presque exclusivement en octosyllabe (simplicité et vivacité du ton)

Critique de la femme : deux adjectifs coordonnés : "indiscrète" (le thème de la fable) "peu fine" (moquerie supplémentaire)

S'empresse de trahir sa promesse

- CCT : au lever du jour

- Aspect rapidité : locution adverbiale "à peine"

- Emploi des temps verbaux : PS fait place à un présent de narration "sort" => nous plonge au cœur de l'action

Puis expression "et de" + infinitif : succession immédiate

-

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