Etude linéaire Princesse de Clèves
Commentaire de texte : Etude linéaire Princesse de Clèves. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Konect Team • 23 Octobre 2021 • Commentaire de texte • 1 058 Mots (5 Pages) • 1 684 Vues
Il parut alors une beauté à la cour qui attira les yeux de tout le monde, et l’on doit croire que c’était une beauté parfaite, puisqu’elle donna de l’admiration dans un lieu où on était si accoutumé à voir de belles personnes. Elle était de la même maison que le vidame de Chartres, et une des plus grandes héritières de France. Son père était mort jeune, et l’avait laissée sous la conduite de Mme de Chartres, sa femme, dont le bien, la vertu et le mérite étaient extraordinaires. Après avoir perdu son mari, elle avait passé plusieurs années sans revenir à la cour. Pendant cette absence, elle avait donné ses soins à l’éducation de sa fille ; mais elle ne travailla pas seulement à cultiver son esprit et sa beauté, elle songea aussi à lui donner de la vertu et à la lui rendre aimable. La plupart des mères s’imaginent qu’il suffit de ne parler jamais de galanterie devant les jeunes personnes pour les en éloigner ; Mme de Chartres avait une opinion opposée : elle faisait souvent à sa fille des peintures de l’amour ; elle lui montrait ce qu’il a d’agréable, pour la persuader plus aisément sur ce qu’elle lui en apprenait de dangereux ; elle lui contait le peu de sincérité des hommes, leurs tromperies et leurs infidélités ; les malheurs domestiques où plongent les engagements ; et elle lui faisait voir, d’un autre côté, quelle tranquillité suivait la vie d’une honnête femme, et combien la vertu donnait d’éclat et d’élévation à une personne qui avait de la beauté et de la naissance. Mais elle lui faisait voir aussi qu’elle ne pouvait conserver cette vertu que par une extrême défiance de soi-même, et par un grand soin de s’attacher à ce qui seul peut faire le bonheur d’une femme, qui est d’aimer son mari et d’en être aimée. Cette héritière était alors un des grands partis qu’il y eût en France ; et, quoiqu’elle fût dans une extrême jeunesse, l’on avait déjà proposé plusieurs mariages. Mme de Chartres, qui était extrêmement glorieuse, ne trouvait presque rien digne de sa fille : la voyant dans sa seizième année, elle voulut la mener à la cour. Lorsqu’elle arriva, le vidame alla au-devant d’elle : il fut surpris de la grande beauté de Mlle de Chartres, et il en fut surpris avec raison. La blancheur de son teint et ses cheveux blonds lui donnaient un éclat que l’on n’a jamais vu qu’à elle ; tous ses traits étaient réguliers, et son visage et sa personne étaient pleins de grâces et de charmes.
Le roman de madame de La Fayette publié anonymement en 1678, connait immédiatement un vif succès : il étonne, surprend, provoque, dans les salons mondains, des débats passionnés autour de la peinture des sentiments amoureux. Ce premier roman est un roman précieux (mouvement initié par des femmes qui revendiquent le droit au respect et prône le raffinement du langage et des manières) et un roman historique puisqu’elle évoque Henri II et des personnalités de sa cour et surtout un roman d’analyse.
La narratrice raconte la passion tragique de Mademoiselle de Chartre devenue madame de Clèves à la suite d’un mariage arrangé et du duc de Nemours, un jeune homme célibataire brillant et ambitieux.
Ce portrait, situé au début du roman présente Mademoiselle de Chartres comme un parfait exemple pour la cour.
Nous allons voir comment ce portait de l’héroïne permet à Madame de la Fayette d’annoncer une destiné tragique et hors du comme.
- L’arrivé à la cour de mademoiselle de Chartres
- L’éducation de mademoiselle de Chartres
- Le succès et les attentes de mademoiselle de Chartres
- L’arrivé à la cour de mademoiselle de Chartres
« Parut » | Passé simple | Caractère unique et soudain de l’évènement |
« Une » / « tout » | Déterminant indéfini / quantité total | Montre la singularité de Mademoiselle de Chartre |
« Beauté » | Métonymie | Montre qu’elle incarne véritablement la beauté comme la déesse Venus |
« Beauté » | L’absence de précision offre à ce portrait une certaine universalité et intemporalité de la beauté | |
« Les yeux », « voir », « admiration » | Champ lexical de la vue | Montre que la cour est un lieu ou les gens se regardent, s’observent. Ce qui montre aussi que la cour est éblouie par la princesse |
« Une des plus grandes héritières de France » | Superlatif absolue | Annonce au lecteur qu’elle est digne d’admiration pour sa beauté et sa naissance |
- L’éducation de mademoiselle de Chartres
« Le bien, la vertu et les mérite » | Enumération des qualités de la mère | Renforce la perfection morale de la mère |
« Esprit, beauté, vertu » | Résume l’éducation de mademoiselle de Chartre | |
« Conduite » | Substantif | Droit chemin inculqué par Mme de Chartres |
« Elle faisait à sa fille », « elle lui contait », « elle lui montrait » | Mademoiselle de Chartres COI | Montre que pendant de nombreuse année la fille c’est contenté d’écouter |
« Elle faisait à sa fille », « elle lui contait », « elle lui montrait » | Imparfait | Valeur d’habitude, répétition des conseils et lente imprégnation de la fille |
« La plupart des mère », « opinion opposés » | Madame de Chatre présentée comme différente des autres mères en donnant une éducation moderne à sa fille | |
« Éclat », « élévation » | Orgueil aristocratique- | |
« Galanterie », « amour », « aimer » et « sincérité », « honnête » | Champ lexical de l’amour et de la vertu | Afin de faire comprendre à sa fille que les deux sentiments sont intimement liés |
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