En vous appuyant sur les textes du corpus et les poèmes que vous avez lus ou étudiés en classe, vous vous demanderais si la poésie nous éloigne du réel ou nous fait mieux percevoir la réalité.

En vous appuyant sur les textes du corpus et les poèmes que vous avez lus ou étudiés en classe, vous vous demanderais si la poésie nous éloigne du réel ou nous fait mieux percevoir la réalité.

Le poète n’est pas souvent considéré comme un photographe ou un artiste devant retranscrire la réalité. La poésie, par ses images, par l’art de la suggestion veut souvent aller plus loin que la simple réalité, la dépasser. De tous temps l’Homme s’est confronté à diverses difficultés pour définir la poésie, un art dont les définitions sont contradictoires, notamment quant au rapport de la poésie avec la réalité. Pour certains la poésie s’en éloigne, et pour d’autres elle permet de s’en rapprocher. Les opinions sont controversées.

Nous verrons pour commencer que la poésie est un mode d’expression qui nous coupe du monde réel. Puis nous étudierons par la suite que la poésie n’est pas complètement détaché du réel, afin de mieux nous faire percevoir la réalité.

Tout d’abord, la poésie est un mode d’expression qui nous éloigne du réel. En effet, dans un premier temps, le poète nous fait part de sa subjectivité. C’est un égocentrique qui cherche à exprimer ses propres émotions. Dans son propre poème, il nous transmet ses expériences, son ressenti et ses différentes relations avec les personnes, et les relations qui l’entoure, et nous fait également part de sa position dans le monde. Le poème devient donc impossible à déchiffrer puisque l’auteur décrit sa vie, le poème devient alors trop personnel. Dans Paul Eluard, "La courbe de tes yeux », pour décrypter ce poème, il faut connaître l'univers de Paul Eluard. Le poète devient alors une forme complexe, car il essaye de reproduire ses propres émotions dans une version qui touchera le lecteur le plus possible. De fait, la langue est parfois si élaborée que le lecteur se heurte à des difficultés de compréhension qui l'éloignent de l'univers réel. On peut prendre l’exemple du poète Stéphane Mallarmé avec « L’Azur", un poème incompris.

Les poètes nous invitent également vers « l’ailleurs », un monde qui nous éloigne encore plus de la réalité. Le poète va chercher à recréer un monde. Il est capable de laisser vagabonder son imagination au point de donner au lecteur l'impression que la frontière entre le réel et l'imaginaire est fragile. De fait, il déstabilise notre regard sur le monde. Dans le poème « Ondine », d’Aloysius Bertrand, le mélange entre le fantastique et le réel nous porte à confusion, nous laissant ainsi douter jusqu’au bout de l’existence d’Ondine. La poésie nous invitant vers un monde parallèle, n’a également plus besoin d’une logique narrative. La description est plus un état d’âme qui renvoie au poète. Par exemple, la description de l’automne dans les Méditations poétiques de Lamartine qui permet au poète d’exprimer sa tristesse.

En rentrant dans un monde imaginaire, la poésie permet de nous faire oublié la triste réalité. Comme la poésie de l’exil, de la nostalgie. Le poète écrit pour oublier la réalité. Par exemple, Du Bellay avec « Heureux qui comme Ulysse » : le poète regrette sa Touraine natale et se sent comme un étranger à Rome. Ainsi dans le poème de Victor Hugo, « Demain dès l’aube », le poète met de

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