« Chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage » Dans quelle mesure cette citation de Montaigne s’applique-t-elle à l’œuvre que vous avez étudié cette année ainsi qu’aux documents et textes que vous avez parcourus ?
Dissertation : « Chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage » Dans quelle mesure cette citation de Montaigne s’applique-t-elle à l’œuvre que vous avez étudié cette année ainsi qu’aux documents et textes que vous avez parcourus ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ezezrer • 20 Mai 2021 • Dissertation • 883 Mots (4 Pages) • 582 Vues
Dissertation :
« Chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage » Dans quelle mesure cette citation de Montaigne s’applique-t-elle à l’œuvre que vous avez étudié cette année ainsi qu’aux documents et textes que vous avez parcourus ?
Michel de Montaigne est un écrivain du XVIe. Il vit à l’époque de le découvert du nouveau monde. Cette époque fait écho à la découverte de nouvelles terres mais également à la découverte d’un nouveau peuple, qui a une culture très différente de celle des Européens. Cette différence conduit à voir l’autre comme un barbare. Chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage autrement dit nommer quelqu’un de barbare ne reviendrait-il pas à le considérer comme un être inférieur ?
Dans un premier lieu nous étudierons la puissance et le sentiment de supériorité des colons face aux indigènes, puis dans un second lieu nous nous demanderons si la citation de Montaigne est-elle toujours d’actualité ?
Premièrement, nous allons parler de l’œuvre de Théodore de Bry qui est une gravure de 1594. Elle nous montre la rencontre entre les deux mondes. On peut voir au premier plan sur la gauche Christophe Colomb vêtu d’une armure et armé, il tient également dans sa main une croix chrétienne on peut donc sous-entendre que les colons Européens vont imposer leur religion et également s’approprier ce territoire. Sur la droite nous pouvons observer les indigènes nus, sans armes qui offrent des présents aux colons, ils les accueillent, ne veulent pas s’imposer ni par leur culture ni par la force car ils ne possèdent pas d’armes, pas de signes religieux mais au contraire des présents pour leur souhaiter la bienvenue et les Européens vont en profiter. Il y a une réelle contradiction, nous sommes en droit de se poser la question « qui est le barbare ? » Le colon armé ? voulant imposer sa religion ? ou bien l’indigène à moitié nu offrant des présents aux Européens ?
Après cette première rencontre et après le rapport du journal de bord de Christophe Colomb les Européens vont déduire que les indigènes sont sans éducation et ne sont pas aptes à être considérer en société. Le mot barbare est donc défini, ce qui est « inhumain », « celui qui n’est pas civilisé », et « celui qui est cruel »
Chaque société n’est pas semblable. Aucune n’est parfaite aucune n’est mauvaise elles sont juste différentes. Chacune à sa propre manière de fonctionner, de juger, de sanctionner c’est cette différence qui peut amener à la barbarie. Barbare vient du grec Barbaros qui signifie « qui ne parle pas grec donc l’étranger ». Cela signifierait que tout ce qui est différent de nous est barbare,une religion, une culture, une langue différente... A travers la controverse de Valladolid, Jean-Claude Carrière nous fait part du débat qui oppose le philosophe Sépulvéda au dominicain Bartolomé de Las Casas sur la nature des indiens, pour savoir s’ils sont oui ou non des esclaves nés.Les arguments du cardinal nous démontrent que les natifs sont différents « Ils ignorent l’usage du métal, des armes à feu et de la roue. Leur nourriture est détestable, semblable à celle des animaux. Ils se peignent grossièrement sur le corps et adorent des idoles haïssables, et la plus offensante à Dieu, de leur état » Le philosophe ne défend pas cette idée « est-ce une raison pour les traiter comme des bêtes ? pourquoi jugez-vous leur nourriture détestable ? l’avez-vous gouté ? » Ce dernier pense comme Montaigne, que les natifs leur ont permis d’apprendre certaines choses et qu’il n’y a rien de sauvage en cette nation, elle est juste différente de la leur.
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