En quoi peut-on dire que gargantua prete autant à rire qu'il donner à penser ?
Dissertation : En quoi peut-on dire que gargantua prete autant à rire qu'il donner à penser ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sofia1234123 • 8 Mai 2022 • Dissertation • 1 528 Mots (7 Pages) • 5 709 Vues
Dans “Gargantua” un de ses romans phares publié en 1534, Rabelais écrit “le rire est le propre de l’homme”. En effet, le rire étant un des attraits principaux de l’homme, Rabelais essaie de transmettre ses idées par le rire. L'œuvre de Rabelais pose la question de l’incompatibilité supposée entre le rire, la farce, le grotesque et la démarche sérieuse de réflexion et de cheminement vers la sagesse. Ainsi par le biais de Gargantua, Rabelais nous montre que réfléchir ne veut pas nécessairement dire être triste ou austère.
Alors en quoi peut-on dire que Gargantua de François Rabelais prête autant à rire qu’il donne à penser ?
Dans un premier temps, nous verrons en quoi Gargantua prête à rire. Puis dans un second temps, nous découvrirons en quoi le roman prête aussi à la réflexion.
Gargantua se veut être un roman provoquant le rire. Effectivement, l’adresse aux lecteurs se termine par la citation “Mieux est de rire que de larmes écrire-Parce que rire est le propre de l’homme” qui confirme que le roman se veut divertissant pour le lecteur. Pour cela, Rabelais utilise de nombreux procédés pour amuser le lecteur car l'œuvre se présente comme démesurée et joyeuse.
L’auteur multiplie en effet les situations humoristiques, farcesques qui font appel aux fonctions corporelles les plus comiques, les plus basses et aux comiques de situations dans le but de faire rire le lecteur. La naissance du géant Gargantua se veut par exemple assez cocasse.Le premier élément le plus extraordinaire, le plus comique est la durée de la grossesse de Gargamelle qui s’élève à onze mois. La naissance de l’enfant est tout aussi grotesque puisqu'il naîtra de l’oreille de sa mère, une partie du corps n’étant pas reliée à la mise au monde d’un enfant. Il naît donc après 11 mois de gestation de l’oreille de sa mère et il réclamera immédiatement “à boire”. Le père du géant Grandgousier, amusé, prononcera alors les paroles “Que grand tu as !” en parlant du gosier du jeune enfant qui deviendra plus tard le prénom du géant : Gargantua. Ainsi, le géant montrera, dès sa naissance, son appétence pour le vin. Cette naissance est si saugrenue, improbable qu’elle constitue ici un comique de situation qui fait sourire le lecteur. De surcroît, le chapitre 13 consacré à la recherche du torche-cul se veut lui aussi comique de par le sujet mais aussi de par la fonction corporelle considérée comme basse à qui l'on fait appel. Ce chapitre narre la recherche du géant afin de trouver le meilleur “torche-cul” possible. En effet, il fait toute une série d’expérimentations incongrues ce qui rend la dimension du chapitre grotesque, comique. On assiste ici à un comique de situation. Il fait sa toilette avec de nombreux objets douteux comme par exemple “un oreiller”, “une poule” qui n'ont aucun rapport avec le but recherché. Ainsi la situation est si irréelle qu’elle en devient amusante et légère pour le lecteur.
De surcroît, Rabelais arrive à faire rire le lecteur par son appétit démesuré pour les mots et sa langue propre à lui. En effet, la juxtaposition des lexiques les plus variés, le plaisir des listes et des énumérations, les parodies et pastiches dans Gargantua amène le lecteur dans une dimension burlesque. En effet, dans le chapitre 13, consacré aux expériences du géant, Rabelais use des énumérations pour faire sourire :”Je me torchai, dit Gargantua, d’un couvre-chef, d’un oreiller, d’une pantoufle, d’une gibecière, d’un panier. Mais quels déplaisants torche-culs ! Puis d’un chapeau”, “Puis me torchai d’une poule, d’un coq, d’un poulet, de la peau d’un veau, d’un lièvre, d’un pigeon, d’un cormoran, d’un sac d’avocat, d’un capuchon, d’une coiffe, d’une leurre emplumé.”. Ces énumérations des plus farfelues sont des plus comiques parce que les objets sont des plus douteux, farfelues, cocasses et semblent totalement hétéroclites puisqu’il n’y aucun rapport entre eux. De plus, Rabelais utilise aussi la parodie renforcé par les exagérations et les énumérations pour donner une fonction humoristique à son œuvre comme on peut par exemple le constater dans le chapitre 27. En effet, le chapitre 27 constitue une parodie des combats épiques du moyen-âge comme on peut le voir avec Frère Jean qui semble être un héros épique surnaturel bien plus fort que tous ses adversaires réunis et qui s’éloigne de la figure traditionnel du moine.
Ainsi Rabelais par le biais de Gargantua vise à déclencher le rire du lecteur grâce son usage parfait des mots et de la langue ainsi qu’à ses comiques de situations des plus cinoques.
Cependant cette démesure joyeuse est le support d’une démarche humaniste des plus sérieuses : devenir “abstracteur de quintessence". En effet, Rabelais a écrit
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