« ELLE ETAIT DECHAUSSEE » COMMENTAIRE LINÉAIRE
Commentaire de texte : « ELLE ETAIT DECHAUSSEE » COMMENTAIRE LINÉAIRE. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar maeva64 • 10 Novembre 2020 • Commentaire de texte • 1 194 Mots (5 Pages) • 3 676 Vues
« ELLE ETAIT DECHAUSSEE » COMMENTAIRE LINÉAIRE
Introduction
Le poème fait partie du livre I, « Aurore » de la première partie du recueil de Les Contemplations, « Autrefois, 1830, 1843 », il appartient donc à une époque passée de la vie de l’auteur. Ce poème de quatre
strophes en alexandrins dont les rimes sont croisées évoque une rencontre amoureuse dans la nature.
Comment le poète fait-il part de cette rencontre amoureuse dans la nature?
Elle était déchaussée, elle était décoiffée,
Assise, les pieds nus, parmi les joncs penchants ;
Moi qui passais par là, je crus voir une fée,
Et je lui dis : Veux-tu t’en venir dans les champs ?
Première strophe
Le vers 1 commence par le pronom « elle » et est répété deux fois. Il répond, au vers 3, au pronom « moi »
qui débute le vers également ainsi que le pronom « je » positionné après la césure. Le lecteur voit donc
la scène par les yeux du promeneur.
Dans les premiers vers, le lecteur est en présence du portrait de la femme. Il est évoqué par un parallélisme de construction des propositions : sujet/verbe/attribut avec échos sur le lexique de part et
d’autre de l’hémistiche. Cette construction comporte deux mots « déchaussée » et « décoiffée » qui ont
une structure lexicale identique avec préfixe en « dé » dont le sens est « qui enlève »; ce choix lexical
insiste sur le fait que le personnage se défait d’éléments de culture pour rejoindre un état plus naturel.
On peut également observer dans ce premier portrait des caractéristiques sensuelles qui sont évoquées
comme la nudité des pieds, « pieds nus ».
Dans les vers 2 et 3, on voit apparaître une harmonie entre une femme qui a des attributs de beauté naturelle et la nature qui sert de décor à la scène, comme le montre le complément circonstanciel « parmi
les joncs penchants ». De plus, le rythme de ce vers 2 avec plusieurs pauses marquées par des virgules
permet de faire le portrait du personnage féminin.
Cette rencontre a un caractère surnaturel comme le montre le choix du nom « fée », placé en fin de vers,
pour nommer la femme, et l’emploi du verbe « croire ».
Dans le vernier vers, les deux personnages sont présents au travers de l’emploi des pronoms, le pronom
« je » est sujet du verbe « dire » et à l’initiative de la parole, « lui » est complément du verbe dire et destinataire avec l’emploi de « tu » de la proposition: le narrateur est à l’initiative du contact verbal. L’emploi
du tutoiement manifeste également le rapprochement rapide des deux personnages pour un moment
d’intimité dans la nature « t’en venir dans les champs »? En fin de strophe, cette question posée crée une
attente chez le lecteur : la réponse de la femme.
Elle me regarda de ce regard suprême
Qui reste à la beauté quand nous en triomphons,
Et je lui dis : Veux-tu, c’est le mois où l’on aime,
Veux-tu nous en aller sous les arbres profonds ?
Deuxième strophe
Les vers 1 et 2 de la deuxième strophe ne comportent pas de pause: le lecteur lit la description de la
femme, la réponse attendue à la question posée précédemment n’est pas une parole.
La réponse est un regard sur lequel insiste le poète: le son en « re » est présent jusqu’au début du deuxième vers comme le montre l’allitération « regarda » « regard » et « reste ».
Le présent de vérité générale permet au narrateur d’interrompre son récit au passé pour faire part au
lecteur de sa connaissance des relations humaines et notamment des rapports de force engagés dans
les relations de séduction comme le souligne le terme « triompher ».
Les vers suivants sont une répétition de la première invitation du vers 4 « veux-tu », cette répétition
...