Dissertation sur une citation de Flaubert, concernant la relation de l'auteur à son œuvre
Dissertation : Dissertation sur une citation de Flaubert, concernant la relation de l'auteur à son œuvre. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar PAAAAAAAAAAAAA • 17 Octobre 2021 • Dissertation • 1 898 Mots (8 Pages) • 2 338 Vues
L’art engagé a toujours été sujet à débat, c’est la catégorie d’art ou l’artiste est le plus visible. Flaubert aurait condamné cela pour le principe d’impersonnalité de l’artiste.
« C’est un de mes principes qu’il ne faut pas s’écrire. L’artiste doit être dans son œuvre comme Dieu dans la création, invisible et tout-puissant ; qu’on le sente partout, mais qu’on ne le voie pas. »
Dans un premier temps, Gustave Flaubert énonce sa thèse, sa la règle qu’il s’applique à respecter en tant qu’écrivain : « il ne faut pas s’écrire ». Il explique cela par une comparaison entre la relation de l’auteur à son œuvre et celle de Dieu à la création. Pour qualifier Dieu dans la création il utilise un couple de mots : « invisible et tout puissant ». Il associe ce couple de mot à deux des cinq sens ; « on le sent partout mais on ne le voie pas ». Cela signifie que dans la création chacun ressent que c’est l’œuvre de Dieu, mais que celui-ci s’efface derrière son œuvre et ne l’influence de sa personne en aucune manière. Ainsi selon Flaubert il en est de même pour l’écrivain. Les terme « principe » et « l’artiste doit », sont très fort, il présente cette idée comme une règle absolue, comme un critère de ce qu’est l’artiste. Le terme « artiste » laisse penser qu’il s’adresse à tout type d’art, mais étant écrivain et non autre chose, il devait adresser son commentaire en particulier aux auteurs. Donc selon Flaubert, l’auteur dans son œuvre, même s’il en est le créateur, se doit d’être neutre et de ne pas laisser paraitre ses sentiments et sa propre pensée.
Il convient alors de se demander si l’écrivain est un artiste qui ne doit travailler que de manière impersonnelle, sans retranscrire ses sentiments et ses propres pensées.
Il sera étudié dans un premier temps que l’auteur se doit de rester objectif et ne pas influencer l’œuvre de ses opinions et sentiment, par souci de réalisme et de liberté du lecteur. Dans un second temps il conviendra d’observer que cependant, il est du devoir de l’auteur d’exprimer ses opinions et sentiments et que cela permet de toucher le lecteur. Dans une troisième partie nous verrons que l’expression des sentiments est conciliable avec le réalisme et l’effacement de l’auteur dans l’œuvre.
L’auteur ne doit pas laisser transparaitre ses sentiments et sa propre vision dans son œuvre car ses écrits ne seraient pas objectifs, donc pas fidèle à la réalité. L’artiste doit être invisible. Michel Tournier dans Vendredi ou les limbes de pacifique met en scène le protagoniste Robinson, qui est perdu, seul, sur une île. Or Tournier laisse bien trop paraitre sa pensée à travers celle du protagoniste. Cela donne une dimension philosophique à la pensée d’un homme perdu sur une île. La situation et le récit ne semble donc pas réaliste. En effet Robinson use d’un langage extrêmement spécifique et scientifique et a des réflexions qui ne semblent pas en accord avec la situation ou le personnage. Ainsi l’auteur n’est pas invisible, il est pleinement visible dans la pensée de l’antagoniste. Cela entraine un manque de réalisme. Il est donc nécessaire que l’auteur écrive de manière impersonnelle par souci de réalisme.
L’écrivain ne doit pas donner son avis et sa vision des choses dans l’œuvre, il doit être neutre, sinon il court le risque d’imposer une vision au lecteur et de briser la liberté d’interprétation propre à chaque personne. L’artiste doit être comme Dieu dans son œuvre, invisible et laisser les hommes libres. Gustave Flaubert respecte cette idée dans Madame Bovary. Il fait progresser et évoluer les personnages de son œuvre sans que l’on sente la moindre antipathie ou empathie venant de la part de l’écrivain. Il écrit objectivement et ne fait qu’énoncer les faits. Il n’est donc que dans la description, par exemple il décrit les vices d’Emma Bovary mais ne porte a aucun moment un jugement sur ceux-ci. Ce n’est pas du ressort de l’écrivain. Ainsi chaque lecteur est libre d’interpréter comme il le souhaite les actions des personnages du récit. Chacun est libre d’aimer ou non tel personnage, nous ne voulons pas subir pas le ressenti de l’écrivain. La liberté d’interprétation est caractéristique fondamental de l’œuvre de l’écrivain. Il faut donc que l’auteur ne laisse pas paraitre son ressentit et n’impose aucune opinion. Il doit être invisible.
L’auteur ne doit pas donner son avis et sa vision des choses dans son œuvre, car il court le risque de devenir plus penseur qu’artiste. L’auteur doit donc ne pas s’écrire, rester neutre et impersonnel. Victor Hugo a souvent laissé paraitre dans ses œuvres ses opinions politiques et sociaux, cela c’est fait de plus en plus présent jusqu’à ne devenir plus que des œuvres a part entière, dénué de tout style littéraire. Il a écrit Acte et parole depuis l’exile lors de son exil politique sous le Second Empire. Cet œuvre n’est qu’un ensemble d’idée politiques. Ainsi pendant sa période la plus politique, il laisse sa pensée primer sur son art. C’est le risque de trop laisser paraitre ses opinions dans les œuvres. C’est une perte de temps dans un travail aux qualités incertaines, tandis que l’artiste pourrait user de ce temps à développer son talent et ses écrits les plus artistiques. Ainsi l’auteur doit rester neutre sinon il risque de faire passer l’idée avant l’art et ainsi perdre tout le sens premier de la littérature.
Cependant l’auteur peut également avoir un rôle social, c’est-à-dire le devoir de défendre des causes nobles. Pour cela il doit sortir de sa neutralité et de son impersonnalité pour donner sa pensée, son avis. Il doit donc devenir visible dans certaines occasions. La Curée d’Emile Zola explore les vices de l’aristocratie parisienne sous le Second Empire. Dans cette œuvre nous sentons l’ambition de Zola de montrer les excès et la débauche de cette aristocratie qui gouverne la France tout en étant tombée au plus bas de son humanité. Il y a une véritable volonté dénonciatrice et cela donne une réelle force à cet ouvrage. Il a une utilité sociale. Ce besoin de décrier cette société du Second Empire se ressent dans la plupart des œuvres de Zola. La pensée de l’auteur est parfaitement visible, la critique est présente, mais cela semble appropriée et nécessaire. La littérature a une capacité de transmission des idées et d’information très importante. Ainsi l’auteur à un rôle social et doit dans certaine circonstance donner son avis et sa position au travers de ses œuvres.
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