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Dissertation stratagème fausses confidences

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Par   •  4 Mai 2021  •  Dissertation  •  1 683 Mots (7 Pages)  •  6 620 Vues

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Dissertation :

Le XVIIIe est fortement marqué par le théâtre qui revêt une grande place de la société mondaine, avec la cour. C’est dans ce contexte, avec l’effervescence du théâtre, que Marivaux donne une représentation de sa comédie Les Fausses Confidences le 16 mars 1736. Cette pièce est une comédie en trois actes qui se caractérise notamment par le style très particulier de Marivaux, issu du registre précieux, qui s’appelle le marivaudage. Cependant bien qu’il crée quelque chose de nouveau dans la comédie, il s’accroche à son essence. La comédie est un genre théâtral qui nécessite le respect de nombreux lieux communs, de nombreux codes. Pour provoquer le rire les dramaturges s’aident donc de stratagèmes et de tromperies qui permettent de mettre en scène des personnages et des situations comiques. Cependant en mettant en scène dans Les Fausses Confidences un stratagème, celui d’un valet, Dubois, qui aide un jeune homme désargenté à se faire aimer d’une riche veuve dont il s’est épris, Marivaux souligne de nombreuses réalités humaines. Les stratagèmes, avec masques et ruses qu’ils comprennent, qui sont présents dans Les Fausses Confidences, sont-ils présents dans le seul but de faire rire ? Il s’agit ici de voire comment Marivaux utilise ces ressources de la comédie pour rendre des situations comiques et provoquer alors le rire chez le spectateur. Cependant ces manipulations qui font parties du stratagème peuvent s’avérer problématiques qui peuvent se rapprocher du tragique sans jamais l’atteindre. Bien que ce soit une pièce de théâtre, qui met en scène comédie à l’intérieur avec une mise en abyme, celle-ci montre également un certain réalisme, en commençant par souligner des aspects présents dans notre société, en en faisant une critique.

I.  Les lieux communs de la comédie servent ici a provoquer le rire et donne une certaine légèreté

  • Le spectateur peut en effet profiter de sa connaissance et voir et rire de la situation notamment dans les quiproquos. Par exemple avec la scène du portrait dans l’acte II (de la scène 6 à la scène 11), Marton est persuadée que le portrait la représente alors que le lecteur sait que c’est un portrait d’Araminte. Marton dit dans la scène 8 : « ce ne peut être que mon portrait. Le charmant homme ! »
  • Pour accentuer l’importance des conditions sociales dans Les Fausses Confidences, Marivaux met en scène des personnages qui incarnent leur rôle dans toutes les extrémités possibles. Ils revêtent les masques de leur rang social. Ainsi la réaction de Mme Argante dans la scène 8 de l’acte III, et l’importance qu’elle porte aux conditions sociales, font de son personnage, un personnage grotesque. Elle reprend alors de manière sarcastique des phrases de la lettre de Dorante. (Ex : « De la passion ! Entendez-vous ma fille ? »)
  • L’opposition entre la simplicité du langage d’Arlequin et la manipulation constante d’un autre valet : Dubois, suscite le rire. En effet en opposant au cours d’un dialogue ces deux valets, Marivaux donne naissance à une situation comique en s’appuyant également sur la trivialité des valets. Ceci se voit par exemple dans la scène 10 de l’acte II.

En basant sa pièce sur la question de la manipulation avec un stratagème au cœur, Marivaux semble vouloir observer et faire observer au spectateur, les réactions des différents personnages face aux évènements qui leur arrivent. Ce stratagème est mis en place dès le début de la pièce par Dubois qui décide de soutenir son maître en l’aidant à se marier avec la femme qu’il désir : Araminte. En faisant naître diverses manipulations successives qui sont toutes orienter vers le même objectif, Dubois semble imposer un destin à Araminte dont lui-seul tient les ficelles. Il est en effet assez puissant par al force de ses paroles, par sa virtuosité qu’il arrive à donner à l’amour qui va naître chez Araminte pour Dorante, une impression de fatalité. Cette volonté de Dubois de parvenir à ce mariage pour Dorante, semble être dès la scène 2 de l’acte II, non pas une possibilité mais un futur. Il dit en effet : « Si vous lui plaisez, elle en sera si honteuse, elle se débattra tant, elle deviendra si faible, qu’elle ne pourra soutenir qu’en épousant ». Le futur de l’indicatif employer dans cette réplique montre que Araminte ne peut plus échapper au destin que lui crée Dubois à travers ce stratagème. La légèreté qu’est censée apporter la comédie et ses outils, disparait au profit d’un aspect qui se rapproche d’une tragédie ou les personnages sont contraint à un destin auquel ils ne peuvent échapper, même en luttant. Araminte semble ici prise dans une manipulation dont elle n’a connaissance qu’à la fin, qui empêche d’une certaine façon son amour pour Dorante d’être naturel. L’ampleur que prend cet amour, et la rapidité avec lequel il apparait peut apparaître dans la scène 2 de l’acte III lorsqu’elle dit : « Tout. On s’y est mal pris ». On peut alors penser qu’elle sent que quelque chose dans l’amour qu’elle ressent pour Dorante n’est pas naturel et lui échappe. Le fait qu’ici le personnage se retrouve aussi désemparé face au nœud de l’intrigue ressemble plus au tragique qu’au comique bien que ce soit les ressources de la comédie qui sont utilisées.

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